Rennes. Escales Africaines fait étape en Afrique de l’Ouest et Nord du 3 au 13 octobre 2024

Ilektan escales africaines

La cinquième édition du festival Escales Africaines, organisé par la compagnie Dounia, se déroulera dans plusieurs lieux rennais du 3 au 13 octobre 2024. L’événement consacré aux danses et musiques de l’Afrique de l’Ouest fait cette année une halte en Afrique du Nord. Son QG, l’Hôtel Pasteur, accueillera la soirée d’inauguration et plusieurs propositions artistiques durant la tenue du festival.

Comme les danses et les musiques africaines sont empreintes d’histoires, la compagnie Dounia est née, en 2003, de celle de Fatima Leghzal, nourrie de son parcours universitaire – maîtrise en sociologie et DUT en carrière sociale -, de ses valeurs et sensibilités. La structure a vu le jour de l’envie de la chorégraphe de développer une recherche chorégraphique autour des danses d’inspiration africaine. « Dounia signifie « la vie et le monde » dans beaucoup de langues à travers le monde (arabe, bambara, hindi, swahili , russe, etc.), mais aussi « le passage sur cette terre » », commence Fatima Leghzal. « Ce mot relie, pour moi, ma culture arabe et la culture ouest-africaine, de laquelle je suis vraiment tombée amoureuse. »

fatima leghzal
Fatima Leghzal © Thomas Guionnet

Une compagnie qui danse et écoute les cultures africaines

La compagnie Dounia travaille sur l’identité plurielle, le nomadisme, le dialogue interculturel, tout en défendant l’idée que les expressions chorégraphiques issues d’autres cultures peuvent être des outils dédiés à la création contemporaine, et garde l’essence des musiques du monde et le dialogue permanent entre la musique et la danse. « La musique a la fonction de rassembler, de faire danser, de célébrer, de soigner des maux, un mode d’expression populaire et contestataire », souligne la chorégraphe autodidacte. « Dans les danses africaines, la musique est toujours jouée en live, c’est une des marques de fabrique de la compagnie. »

«Je suis convaincue que le pouvoir de la danse et de la musique crée des espaces de solidarité, de vibrance, d’interreconnaissance et de pluralité culturelle. »

Depuis sa création, la cie se développe dans une grande liberté de diffusion et de format. L’association éponyme a quant à elle pour objet la production, la création et la diffusion des projets artistiques de la compagnie, en musique, en danse et en jeune public. La diversité des activités a permis de tisser un temps fort dans la ville : le festival Escales Africaines.

escales africaines

Un festival qui voyage en Afrique de l’Ouest et Nord

Créé à l’origine par Thomas Godlewski, Baba Touré et Fatima Leghzal, le festival est un prolongement de la ligne artistique de la compagnie et ses valeurs. L’événement souhaite déployer, à Rennes, une proposition ouverte sur les cultures de l’Afrique de l’Ouest, tout en rassemblant les associations régionales. « Nous voulions contribuer à déconstruire les idées préconçues et les stéréotypes liés à ces cultures pour montrer ce que sont réellement les cultures et danses africaines. Elles sont fondées sur des histoires, des croyances et une spiritualité. Ces ethnies ont chacune une manière de danser, de chanter et de bouger qui leur sont propres. » Escales Africaines invite des danseurs et des artistes pour des mastersclass et des moments conviviaux. « On a voulu répondre à un manque de la ville à ce niveau, pour que certaines communautés se reconnaissent dans des programmations avec des artistes d’ici et d’ailleurs, avec une identité africaine assez forte. »

L’événement investit autant les maisons de retraite que les écoles, s’adresse autant aux passionnés qu’aux néophytes. « Tout l’enjeu est de satisfaire les connaisseurs avec une programmation exigeante, mais aussi accessible qui permet de rassembler des personnes au profil différent, du centre-ville ou des quartiers », exprime Fatima. « Il ne s’agit pas d’être relié à un espace, mais de se retrouver dans un espace commun et de vibrer ensemble. »

Des artistes d’ici et d’ailleurs

L’édition 2024 conserve un lien fort avec l’Afrique de l’Ouest, mais elle voyage cette année aussi du côté de l’Afrique du Nord et part à la découverte des esthétiques musicales ou dansées du Maghreb. L’équipe a construit une programmation qui met en valeur des forces vives locales et invite des artistes internationaux confirmés.

Aux couleurs du Maghreb, la soirée Habibi club à l’UBU, samedi 12 octobre, sera rythmée de musique raï grâce au légendaire Habibi Funk, projet fondé par Janis Strütz, et au dj raï parisien expert Hadj Sameer. « Le raï est une musique d’expression populaire, témoin des mouvements sociaux et des difficultés. » Durant la même soirée, l’association réaffirme sa volonté de soutenir les créations locales : Dj Freshhh, artiste connu de la scène rennaise, présentera son premier live, Desertronik, réalisé en collaboration avec Danny Hell. Le duo sera accompagné du rappeur algérien Omar Paco. En amont de cette soirée, une conférence musicale est prévue au TNB en présence de Hadj Sameer DJ après la projection de son documentaire Raï is not dead.

La programmation valorise aussi des artistes comme Sounkamba Dabo. Pendant une déambulation musicale de Massa Louca, de la compagnie Dounia, la danseuse surprendra la population rennaise avec des « impromptus dansés » dans les stations de métro République, Sainte-Anne et Kennedy samedi 5 octobre. L’artiste multifacettes Ilham Bakal viendra quant à elle raconter ses Contes délicieux du Maghred, mercredi 9 octobre à l’Hôtel Pasteur.

Deux expositions seront aussi visibles à l’Hôtel Pasteur. Souffles Tissés est la première exposition de l’artiste photographe Sarika. Dans ses clichés, elle aborde les thématiques de la féminité, de l’héritage et de l’identité, des sujets qui animent et traversent Dounia. La proposition cohabitera avec Raconte moi ta ville, une exposition que France Terre d’Asile a commandé à Johanna Exenger et Sara Polania. La série met en scène des migrants et leur manière d’habiter la ville qui les accueille. « Un des enjeux d’escales est aussi de faire venir les jeunes du quartier dans le centre-ville. On se sert de cette présence-là pour créer cette mobilité. On bosse avec des éducateurs de rue qui constituent des groupes. Un temps sera dédié pour ces jeunes-là avec l’équipe de Raconte moi ta ville. On y associe Medhi Boubekeur, un artiste franco-algérien. »

sarika escales africaines

Escales Africaines, c’est aussi un espace de diffusion et de visibilité pour les projets de la compagnie, comme celui d’Ilektan, du blues Rock Touareg (vendredi 11 octobre, Les Champs Libres, 17h), proposition réalisée en partenariat avec le festival du Grand Soufflet.

Dans un dernier événement fédérateur, l’équipe réitère son partenariat avec Dimanche à Rennes, le 13 octobre 2024. « Ça nous paraît important de penser un temps pour les familles et de clôturer le festival avec un événement gratuit pour que la billetterie ne soit pas un frein. » Dans la maison de quartier de Villejean seront rassemblées plusieurs associations de quartier. Chacune présentera ses activités de manière festive : bar à thé, atelier d’écriture, massages marocains, cercle de danse africaine, etc. « On crée le contexte et l’idée ensuite est que chacun puisse s’exprimer et s’emparer du format. »

Parmi les structures invitées, l’association Colibri, installée au sud de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor, travaille depuis 1993 autour de la sensibilisation des conditions de vie des palestiniens. Elle monte des projets d’échanges culturels avec des Palestiniennes et des associations palestiniennes qui se trouvent à la fois en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés palestiniens au sud du Liban notamment. « On trouvait important d’accueillir une association qui met en avant la situation des Palestiniens aujourd’hui vu les événements qui se passent depuis maintenant un an », précise Théo Colibri viendra vendre de l’artisanat palestinien acheté en Palestine et au sud du Liban lors des derniers projets menés là-bas, ainsi qu’à des antennes palestiniennes à Paris comme Les amis d’El Rowwad.

L’inauguration du festival Escales Africaines aura lieu à l’Hôtel Pasteur jeudi 3 octobre de 19h à 21h.
Retrouvez toute la programmation sur les réseaux sociaux : Instagram et Facebook.

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