Demandez autour de vous quelles sont les meilleures crêpes : (presque) tout le monde répond : « celles de ma grand-mère » ! Oui, mais si elle est partie au paradis, qui va les faire ? Comment ? Et où aller en manger en ville à Rennes ? Nous avons demandé à des Rennais et quelques sommités bretonnes, leurs trucs ou leur meilleure adresse…

 

TRUCS DE SPÉCIALISTES

ker soazig
Bertrand Denis, fondateur de l’École de maître-crêpier à Rennes et ambassadeur du « Club Chandeleur 2016 » : « Je m’inspire de mes deux grands-mères : l’une ajoutait une goutte de rhum dans la pâte. L’autre une petite cuillère d’eau de fleur d’oranger ».

Nathalie Beauvais, chef du Jardin gourmand à Lorient, et auteure de jolis livres de cuisine aux Editions Trop mad (trop bonne, en breton) : « Moi j’ajoute un beurre noisette dans la pâte à la fin. Plus original, mettre du jus de pomme ou du cidre à la place du lait. »

sans gluten fait maisonAlexandra Beauvais, cuisinière, conseillère technique et auteure du livre Fait maison sans Gluten.
Intolérante elle-même au gluten, elle ne veut pas pour autant se priver de crêpes ! « Saines et délicieuses, les crêpes sans gluten n’ont rien à voir avec l’image du “sans gluten” peu gourmand que l’on voit un peu partout ! Essayez un mélange de 250 g de farine de riz/chanvre, 3/4 de lait ribot (si besoin un peu plus), 3 œufs, un peu de sucre (ou de miel), du beurre salé et dégustez »…
Retrouvez-la sur son blog : secretsdegourmandises.fr

Olivier Pradel, patron de la crêperie la Pommeraie à Rennes (les crêpes à la pomme y sont vraiment délicieuses) : « Impératif : le repos de la pâte. 24 h, c’est l’idéal. Parce qu’elle fermente légèrement, elle “travaille” et de ce fait perd de l’élasticité. Sinon, elle devient cartonneuse à la cuisson ».

Eric Jubin, la chocolaterie de Pont-Aven, auteur du livre « Vive le blé noir ! » (Editions Trop Mad). Il ne peut s’empêcher de mettre du blé noir partout – pour le plus grand plaisir des gourmands. « Mettez 20 % de blé noir dans votre farine de froment, vous verrez, c’est une tuerie ». On peut le croire !

Françoise Mercier, crêpière ker soazigindépendante à Janzé (35), chevalier de la confrérie Piperia la Galette, (basée à Pipriac et unique en France dans son genre). Arrivée en tête du classement général, devant 39 candidats. Elle qui a appris son métier chez un artisan crêpier à Rennes, Christian Lucas (crêperie les 3 Soleils) nous conseille : « Il ne faut surtout pas lésiner sur la matière grasse pour obtenir une crêpe moelleuse. Utilisez de préférence du lait entier ».

Fabien Rozuel, directeur de la société Krampouz, qui fabrique depuis 1948, à Pluguffan, près de Quimper. Des billigs pour la cuisson des crêpes : « La qualité de la surface de cuisson est déterminante. L’idéal, c’est la fonte qui assure une répartition de la chaleur et une stabilité de température optimales ». Une Krampouz, donc !

crêpes bernard jarnouxGuilaine Péron, responsable marketing de la Crêperie Jarnoux créée en 1982 à Lamballe, souligne « un élément très important : celui de la matière grasse utilisée pour huiler la surface de cuisson. Il faut un produit qui réagit bien à la chaleur. Les huiles de tournesol et de colza sont idéales ». Surtout pas d’huile d’olive !
En vente dans les Super U et Leclerc des 4 départements bretons.

LES ADRESSES DES GOURMANDS

Carole André, journaliste
« Alors qu’on nous avait refusé l’accès dans deux restaurants du centre-ville de Rennes, la crêperie des Beaux-Arts nous a accueillis à bras ouverts, malgré notre marmaille, une poussette encombrante et deux femmes d’une certaine corpulence ! Il y avait du choix, les crêpes et galettes étaient bonnes, à base de produits bio et frais, les prix raisonnables et on ne nous a jamais fait sentir que nous n’étions pas les bienvenus. Des restaurateurs accueillants ! Une perle rare dans le centre rennais »

La crêperie des Beaux-Arts, 3, rue Hoche. Tél. : 02 99 63 37 65

Laurène Baratte, architecte
« J’ai un petit coup de cœur pour les crêpes bio d’Ouzh-Taol rue st Melaine. Justement, parce qu’elles ne me rappellent pas celles de ma grand-mère (qui sont cependant évidemment excellentes, mais évidemment épaisses !) »
Crêperie Ouzh-Taol, 27, rue Saint-Melaine, Tél. : 02 99 63 36 33

Mimi Fages, artiste au Lavoirconfitures
« Pas beaucoup de crêperies rue de Léon, mais il suffit d’emprunter la passerelle Odorico pour accéder à la rue Saint-Hélier et là, — merveille ! —, dans sa petite boutique François Blin prépare sous vos yeux des crêpes à emporter, faites avec une farine locale [NDLR : du Moulin de Charbonnière à Saint-Grégoire] et des œufs bio ». Il y a également des galettes bien sûr et de succulentes confitures maison.
Au Blé Gourmand, 30, rue Saint-Hélier. Tél. 02 23 40 11 96

Sophie Nédélec, Attachée Commerciale France NEW MAN
Ma préférée : « la crêperie Au Marché des Lices. Pour sa situation centrale, son cadre rustique, pour son feu de cheminée en hiver et sa terrasse ensoleillée et au calme en été, et bien sûr pour les délicieuses crêpes –
classiques ou originales – préparées par Super Sophie ».

Au Marché des Lices, 3, place du Bas des Lices. Tél. : 02 99 30 42 95

Jean-François Roullin, directeur de l’école d’architecture :
« J’aime beaucoup la Ville d’Ys parce qu’elle est petite et qu’on y sent la crêpe dans une ambiance un peu familiale. Parce qu’on y cultive la différence entre galette bigoudène et rennaise. Parce qu’on peut choisir la cuisson, et enfin parce que les “beurre-sucre” sont à faire damner un cardiologue ! »

La Ville d’Ys, 5 rue Saint-Georges. Tél. : 02 99 36 70 28

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Crêperie Ker Soazig

Philippe Violanti, directeur artistique [fou d’Italie]
« Chez nous la tradition porte sur les pâtes… et quand j’ai organisé une belle tablée crêpe réunissant toute la grande famille en Italie, ce fut un événement qui suscite encore des commentaires pour cette première là-bas. Je dois reconnaître que mes crêpes étaient un peu lourdes.
S’il est un lieu qui nous plait à Rennes, c’est la crêperie Ker Soazig, adossée au Gaumont. Elle est pratique avant ou après un film, et réellement, on a trouvé que ce qui nous était servi sortait du lot. Pas étonnant : ils ajoutent de l’épeautre au froment dans la pâte à crêpe. De plus, le cadre est fort agréable, tout de bois, et l’accueil très sympa »

Ker Soazig, 5 Cours des Alliés. Tél. 02 99 35 82 20

La Chandeleur, crêpes et crêperies à Rennes

 

La Chandeleur doit son nom à la « Festa candelarum » : en latin, « fête des chandelles ». Dans la tradition chrétienne, il est d’usage d’allumer des chandelles ou des cierges et de les faire bénir : cette clarté rappelle la « lumière » prodiguée par le Christ et est un symbole du renouvellement de la foi (mais aussi de la pureté de la Vierge Marie) et le victoire de la lumière contre les ténèbres. Autrefois, il était d’usage d’enlever les objets liés à Noël (houx, crèche…) à l’occasion de la Chandeleur.
La date représente un épisode biblique : la présentation au temple de l’Enfant Jésus par sa mère, Marie. Cet événement raconté dans la Bible a eu lieu 40 jours après la naissance du Christ. C’est en mémoire de cet événement, qu’à partir de 492 fut organisée une procession annuelle, au cours de laquelle étaient allumés des cierges bénis. Contrairement à d’autres fêtes chrétiennes, comme Pâques, la Chandeleur est chaque année à la même date. Elle annonce d’autres fêtes mélangeant liturgie chrétienne et tradition populaire comme Mardi Gras, le carnaval et le Carême, qui ont lieu – ou commencent – de manière générale, courant février (en fonction de la date de Pâques).

Pourquoi des crêpes ? Les crêpes représenteraient le soleil. En ce début du mois de février, l’astre se lève de plus en plus tôt à l’est et se couche de plus en plus tard à l’ouest. La consommation de crêpes serait donc un hommage à la renaissance de la nature, au cycle des saisons et plus précisément au printemps qui s’annonce.

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Marie-Christine Biet
Architecte de formation, Marie-Christine Biet a fait le tour du monde avant de revenir à Rennes où elle a travaillé à la radio, presse écrite et télé. Elle se consacre actuellement à l'écriture (presse et édition), à l'enseignement (culture générale à l'ESRA, journalisme à Rennes 2) et au conseil artistique. Elle a été présidente du Club de la Presse de Rennes.

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