Rennes : un camion de techniciens en vidéoprotection incendié devant le conservatoire du Blosne

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camionnette rennes blosne incendie

Scène de violence ciblée en plein cœur de l’après-midi, jeudi 17 juillet 2025, dans le quartier du Blosne à Rennes. Vers 16h30, deux individus ont volontairement mis le feu à une camionnette d’intervention de l’entreprise Equans qui est spécialisée dans la maintenance des caméras de vidéoprotection. Le véhicule était stationné devant le conservatoire municipal, inauguré en 2021. Aucun blessé n’est à déplorer, mais l’émotion est vive dans le quartier.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, deux hommes encagoulés ont aspergé le véhicule d’un liquide inflammable avant d’y mettre le feu. Des explosions ont été entendues peu après l’embrasement, causées par des éléments techniques embarqués à bord. Une vidéo amateur largement relayée sur les réseaux sociaux montre une colonne de fumée noire s’élevant à quelques mètres de l’entrée principale du conservatoire. L’incendie a provoqué d’importants dégâts sur la façade du bâtiment, heureusement inoccupé à ce moment-là.

Le parquet de Rennes a ouvert une enquête pour incendie volontaire. Les policiers de la sûreté départementale privilégient la piste d’un acte délibéré contre un symbole de surveillance. « Ce type d’acte pourrait avoir un lien avec le climat de tension récurrent dans certains secteurs du Blosne, notamment en réaction à la vidéoprotection déployée près des points de deal », confie une source proche de l’enquête.

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Ce nouvel incident intervient dans un contexte déjà sensible. Le quartier du Blosne, classé en zone de sécurité prioritaire, connaît depuis plusieurs mois une recrudescence d’actes hostiles envers les agents municipaux, les policiers et les services techniques intervenant sur le terrain. Des dégradations ciblées ont été signalées ces dernières semaines, notamment contre des véhicules de la métropole et des antennes de vidéosurveillance en cours d’installation.

Le maire de Rennes, Nathalie Appéré, a réagi dans la soirée sur les réseaux sociaux en condamnant « avec la plus grande fermeté un acte inadmissible contre des agents venus assurer un service public essentiel ». La collectivité a confirmé qu’une plainte serait déposée et que le chantier de maintenance des caméras serait maintenu.

À ce stade, les auteurs n’ont pas été identifiés. Les enquêteurs exploitent les enregistrements des caméras de surveillance à proximité, bien que certains dispositifs aient été vandalisés récemment. Une cellule de soutien psychologique a été proposée aux techniciens d’Equans qui sont naturellement très choqués par les faits.

Alors que les élus locaux plaident pour un équilibre entre sécurité et apaisement, cet incendie relance la question de l’acceptabilité de la vidéoprotection dans certains quartiers rennais, notamment dans les territoires conquis par les narcotrafiquants. Et, donc plus largement, celle de la place de l’État et des services publics dans les zones en tension.