Après un premier passage mémorable il y a 3 ans, les voici de retour ! SECRET CHIEFS 3, le projet à multiples facettes de Trey Spruance est un mélange captivant de surf, de métal et d’influences moyen-orientales, notamment musulmanes soufies et chétiennes orthodoxes. SECRET CHIEFS 3 compte actuellement parmi les formations de musique néo ou post-religieuse les plus prometteuses.

Trey Spruance est un archétype du jeune homme moderne intelligent. Son parcours ressemble à celui de nombreux jeunes américains radicaux et rebelles. Elevé dans un environnement marqué par un protestantisme strict, il a très très mal vécu cette pression religieuse. Il était plein de colère et a trouvé en Nieztsche un compagnon dans ce rejet vindicatif de toutes les religions, en particulier du christianisme dont il ne voulait même plus entendre parler. Mais Nietzsche ne lui suffisant pas, il se tourna vers Platon puis les présocratiques, notamment Héraclite et Parménide. Au fil du temps, la méditation sur le terme et le but de la  philosophie le conduisit à renouveler sa perception de l’amour de la sagesse et de la vérité en l’inscrivant dans une dimension transcendante (transcendance qui lui semblait alors étrangement absente des philosophies modernes). C’est la lecture d’Henry Corbin, puis des « philosophes mystiques » musulmans qui lui fit comprendre qu’il n’y a pas de connexion possible à la Vérité, au transcendant, sans Dieu… Ce sont ensuite les rencontres avec des moines, des fidèles de l’Eglise orthodoxe et la connaissance de la vie et de l’oeuvre du Père Seraphim Rose qui l’accompagnèrent dans son cheminement vers la conversion à l’Orthodoxie chrétienne.

« Nietzsche a coloré ma jeunesse. Comme il était prévisible, j’ai ensuite autorisé les idéalistes bohèmes enamourés par l’Est à salir provisoirement mon âme avec leur connerie de « libération des désirs » projetée dans l' »Orient ». Comme si l’Orient tolérait les fantasmes licencieux du post-Chrétien prisonnier de ses passions ! Tout de même, je finis par atteindre l’Hermétisme, très vaguement d’abord, par Jung (Evola me déniaisa plus tard sur le sujet). Le mérite de toutes ces recherches c’est qu’elles me menèrent à Henry Corbin vers l’âge de 23 ans. Et dans Corbin, bien sûr, je bus une très profonde gorgée, une gorgée dépassant toute description. Puis le Zohar, le Sepher Yetzirah. Rétrospectivement, les néo-platoniciens sauvèrent ma santé à plusieurs reprises. Quand je plongeais vraiment dans Sohravardî, quelque chose de fondamental se déclencha (et plus tard Mollah Sadrah et Mir Damad). À travers Sohravardî, je commençai à apprécier substantiellement la dimension directement activante des choses. J’ai découvert René Guénon à cette période, au bon moment je crois (j’avais à peu près 28 ans). Leurs mots clairs et précis aidèrent ma tête alors que celle-ci désirait redescendre vers le Coeur ». (in Secret Chiefs 3 : La chevalerie théophanique de Trey Spruance parar Pacôme Thiellement)

Antipode. Lundi 17 octobre 20h30 – Sortir ! : 4€ / Tarif unique (en accord avec le groupe) : 10€

Un 45t vynyl double face, intitulé WOM040, vient juste de sortir : Web of Mimicry

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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