En concert dans le cadre des Bars en Trans, allons-y à fond avec Baston (coup de cœur Unidivers) ! Groupe rennais aussi tapageur que prometteur. Ne vous fiez pas à leur nom. Quoique… Vous pourriez bien prendre une claque !

Derrière le nom qui fait mal, un son (volontairement) pas soigné – tout fait d’urgence névrosée – aligne les gnons soniques. Un son qui se camoufle à l’image des jeunes gens hargneux, parce que trop timides – des mélodies entêtantes. On assimile le groupe rennais Baston au renouveau « garage » ; certes, mais Unidivers le perçoit aussi comme une résurgence archaïque des Jesus and Mary Chain (et même le surf dépressif de Pittsburgh qui rappelle la version « noisy pop » de Surfin USA des frères Reid). Mais, foin des comparaisons. Ce savant et toujours curieux mélange d’énergie et de mélodie, tentons de le décrypter avec Patrick de Baston :

Unidivers : Baston… baston !? On vous a sûrement déjà beaucoup questionné sur le choix de ce nom. Quand même : ce n’est pas parfois handicapant ?! Un peu effrayant pour un organisateur de concert…

groupe baston
Baston

Baston : Non au contraire, on trouve ça très drôle. Surtout quand les gens nous ont vu et nous connaissent, ils comprennent vite que c’est du 123 ème degré. On a pu voir ça et là, notamment à nos débuts, de jeunes gens nourris aux musiques disons « radicales » venir nous voir et repartir assez déçus… Car ce qu’on joue reste de la pop, mais si elle est jouée avec un son assez dégueu et pas mal d’énergie. Je ne pense pas que le nom soit handicapant, vu le nombre de propositions de concerts qui nous tombe dessus je pense même que dans un certain milieu « rock indé un peu branchouille » ça soit plutôt vendeur d’avoir un nom à la con pareil, que certains prennent bien plus au sérieux que nous d’ailleurs.

Unidivers : Alors Baston, un gourde pour de la blague ? Un peu d’esprit « potache » ou, plutôt, un brin d’ironie (un peu anglo-saxonne) qui se retrouverait d’ailleurs dans le décalage entre des mélodies pop toujours présentes dans vos compos mais toujours au prise avec un son cradingue et énervé, c’est cela ?

Baston : Oui pour de la blague. Nous sommes tous les trois gaulés comme des câbles de frein et extrêmement sympathiques. Nous trouvons juste le nom trop cool. Je ne crois pas qu’il y ait ensuite un lien entre notre nom décalé et le décalage entre la pop et le garage dans notre musique. Ce décalage, ou plutôt ces deux aspects, sont issus de notre culture « pop », des disques que nous avons écouté, et de notre façon de jouer qui est plus dans l’énergie, dans l’urgence.

Unidivers : Vous jouez au Bar en Trans 2014 à l’Artiste assoiffé vendredi 5 décembre… Votre musique, inspirée par l’énergie du punk et du garage est-elle particulièrement adaptée aux concerts dans les bars ? Avez-vous déjà joué dans d’autres types de lieux, des salles et ne voyez pas ça comme un « retour en arrière » ?

IMG_6542Baston : Oui, notre lieu de concert favori reste les bars, où les espaces réduits, la proximité avec le public et avec de bonnes pintes de Picon (avec modération ndlr) nous permettent de vraiment bien rigoler. Les salles de concert, avec leurs grandes scènes, beaucoup de lumière et de place à occuper (ce qui est assez difficile car nous sommes un trio) nous conviennent un peu moins, notre jeu y est plus scolaire, plus guindé en quelque sorte. De l’avis de gens qui nous ont vu souvent, ça reste tout de même agréable de nous écouter avec un gros son, dans de bonnes conditions. Donc non les Bars en Trans ne sont pas un retour en arrière, nous essayons avec le temps de nous amuser autant sur des petites que sur de grandes scènes.

Unidivers : Les Bars en Trans ont consacré la première page de programme papier à un entretien avec une spécialiste sur la musique et les phénomènes de transes … Baston, rock énergique, concert… vous en pensez quoi ? 

baston

Baston : Oui j’ai lu ça, c’est intéressant mais franchement il y a pléthores de groupes sur lesquelles transer au Parc Expo tout le week-end prochain, je ne suis pas sûr que Baston soit le plus adapté. Par contre si vous aimez la bonne pop sale jouée vite et fort, venez quand même nous voir…

Unidivers : A quand les prochaines distributions de torgnoles mélodiques … ?

Baston : En vrai, pendant les Trans au Laboratoire des Curiosités (en plus des Bars en trans), le 12 décembre à Bordeaux, le 13 à Nîmes pour le festival Winter Camp, et en janvier à Paris / Reignier / Lyon les 22, 23 et 24. En faux, sur une matière plastique en polychlorure de vinyle lisible à 33 tours/minutes vers avril 2015 sur le label parisien Howlin » Banana Records.

Baston (Garage / Rennes) et Last Train (Rock / Mulhouse) en concert

20 h, à L’Artiste Assoiffé, 4 Rue Saint-Louis, Rennes, 5 euros 

BASTON sur Bandcamp

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Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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