Enfin ! Après des mois, des années mêmes, Carlos Ghosn a enfin réussi à implanter Renault en Chine. Le premier marché automobile mondial n’avait pas la chance de pouvoir acheter le dernier SUV bicolore ou de se demander si les filles portaient des prénoms de voitures.

Parmi les marques occidentales, Renault était le seul à ne pas être présent en Chine. Pourtant, on trouve des Mégane en Corée du sud, badgées Samsung, aussi bien que l’on trouve des Samsung badgées Renault en France en haut de gamme (la Lattitude). Et tout ça avec un partenaire que Carlos Ghosn connaît très bien puisqu’il s’agit du partenaire actuel de…Nissan, l’autre marque de l’alliance Renault-Nissan, dirigée aussi par Carlos Ghosn. Le choix ne manquait pas pourtant puisque Renault aurait pu aussi compter sur d’autres marques chinoises partenaires de son autre partenaire Daimler Benz (lecteur, suivez-vous ?…) qui rebadge des véhicules Renault (Kangoo) ou met des moteurs de Mégane dans sa prestigieuse Classe A. Mais point de BAIC ou FAW donc…. Carlos voulait continuer avec Dong Feng.

Oh, mais Dong Feng, n’est-ce pas aussi ce constructeur chinois dont on a beaucoup parlé il y a quelques semaines avec la rumeur de rachat de PSA Peugeot Citroen ? À en croire la presse économique, Dong Feng, aussi partenaire de Peugeot Citroen dans le joint-venture DPCA, allait reprendre 30 % des actions…puis 20 %…puis plus rien. Car les constructeurs occidentaux ne peuvent s’implanter en Chine qu’à travers un partenariat avec un constructeur local, comme ce fut le cas il y a 30 ans en Corée du Sud où Hyundai a appris avec Mitsubishi, Kia avec Mazda, etc. Les constructeurs chinois ont aussi leurs propres marques, Dong Feng étant également un gros fabricant de camions. On se demande vraiment comment tout cela est cloisonné pour qu’il n’y ait pas de fuites en Recherche et Développement ! Mais voilà, le marché chinois est si attirant que les constructeurs sont prêts à tout. Jusqu’à subir des pertes pour grignoter une part du gros gâteau chinois.

Et notre Carlos Ghosn de se retrouver dans l’étrange position d’être partenaire en Chine avec le même groupe qui est partenaire avec la marque reprise bientôt par son rival, l’autre Carlos, Carlos Tavarès, dont on dit qu’il aurait été embauché après avis de…Dong Feng. Les histoires de Carlos en Chine sont décidément bien compliquées.

Illustration en image de cet imbroglio dont l’intérêt à long terme pour les constructeurs européens se pose :

*

Renault Chine ou les aventures des Carlos chez Dong Feng

Article précédentJe suis sa fille de Benoit Minville, un roman générationnel truculent
Article suivantAu théâtre, le journal d’Anne Frank de Schmitt et Suissa – une pertinence lisse
Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici