Le projet de ville écologique à Tianjin – Tianjin Eco City – poursuit deux objectifs : donner une autre image de la Chine et expérimenter les avantages et inconvénients économiques d’un développement écologique des grandes villes.

Panneaux solaires, éoliennes, récupération massive de l’eau de pluie, traitement de l’eau et désalinisation, transports en commun pour 90 % des déplacements – voilà comment a été pensée cette nouvelle ville écologique à Tianjin. Ville portuaire à l’embouchure du fleuve Hai He à seulement 150 km de Pékin, elle compte entre 6 à 10 millions d’habitants (si l’on prend en compte sa banlieue). Le projet ne compte évidemment pas rebâtir la ville, mais la développer autrement.

Car l’enjeu en Chine est important avec le développement métastatique des grandes cités, l’arrivée d’investisseurs et d’une nouvelle classe moyenne qui cherche à se loger dans les périphéries. Tianjin a la particularité d’avoir une Zone de Développement Economique et Technologique, zone de marché libre susceptible d’attirer les investisseurs étrangers dans les domaines technologiques. Cela en fait une seconde ville dans la ville.

L’architecture de cette ville écologique mise sur un système de superposition avec des espaces verts nombreux et une structure propice aux transports en commun.  Un luxe qu’il est possible de se permettre lorsque l’on part de zéro pour construire une ville nouvelle. Ce projet est aussi le fruit d’une étude conjointe avec Singapour, profitant justement de l’établissement de cette ZDET (TEDA en anglais).

Le projet vise également à développer des emplois. Si les villes chinoises devraient recevoir 350 millions de personnes en plus d’ici 2030, l’éco city en prévoit 350 000, soit 10%. Il faut concevoir ce projet comme un modèle destiné à tester des solutions pour les étendre ensuite dans d’autres grandes mégalopoles. Du reste, le projet s’implante non en périphérie, mais à proximité du centre-ville, faisant table rase du passé urbain. Les marécages et zones humides existantes sont conservés afin d’assurer des espaces verts et un recyclage naturel des eaux. On notera aussi l’utilisation de « poubelles pneumatiques » afin d’évacuer les déchets des habitations, de l’énergie de la biomasse pour produire de l’énergie. Mais c’est l’utilisation conjointe de toutes les sources d’énergie qui est mise en avant, sachant que la ville se trouve dans une zone sous influence de la mousson, climat à la fois océanique et tropical.

Un bien beau projet sur le papier, mais qui devra subir l’épreuve de la réalité et… du temps. Une épreuve souvent fatale aux cités idéales (Brasilia, les projets de Le Corbusier, Douady, Baudoin, Lods, Prouvé, Auroville, notamment). Reste que Tianjin Eco City sera la source de nombre d’enseignements qui modifieront la physionomie des villes et capitales dans le futur.

En voici une présentation.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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