Le Salon du livre d’histoire de Versailles « Histoire de lire » organise un prix YouTube Histoire : il est possible de voter pour la vidéo historique la mieux réalisée, la plus pédagogique ou la plus originale jusqu’au 15 novembre. Une façon de rappeler le succès des vidéos vulgarisant l’Histoire.

PRIX YOUTUBE HISTOIRE
Brandon Waret en plein tournage avec son cadreur Michel Dailloux pour la vidéo sur Le Château de Maisons. Crédit : Api Attelage.

Ils ont entre 8000 et 800 000 abonnés. Cette fois ils sont en lice pour un seul et même prix : celui du Prix Youtuber Histoire organisée par le salon « Histoire de lire » du 15 octobre au 15 novembre 2018. Il y aura à la fois le vote du public et le vote du jury pour élire deux distinctions. Nota Bene, Horror Humanum Est, C’est une autre Histoire, Les Revues du monde, Brandon Storie’s, Odieux Connard, Confession d’histoire et Parlons Y-stoire sont les sélectionnés. L’occasion pour eux de faire connaître leur chaîne, mais aussi la vulgarisation scientifique sur Internet. Et avec toute cette sélection, il paraît difficile de s’y retrouver.

YOUTUBE HISTOIRE
La soirée de remise des prix aura lieu le 23 novembre à 20 h 30 à l’UGC de Versailles.

La chaîne possédant le plus d’abonnés est Nota Bene. C’est l’un des pionniers de la vulgarisation autour de l’histoire sur YouTube en France. En 2014, Benjamin Brillaud lance sa première vidéo : « J’ai été parmi les premiers à me lancer sur la plateforme, mais je suis loin d’être le premier à avoir abordé l’Histoire pour le grand public. Je pense que de nombreux vidéastes étaient dans les starting-blocks, déjà passionnés par d’autres vulgarisateurs ».

Benjamin Brillaud (Nota Bene) : « Nous avons tous une manière différente de présenter les choses, mais nous avons une même passion pour l’Histoire. »

Chaque Youtuber raconte l’histoire à sa façon, avec pour ambition de se démarquer des autres tout en faisant ce qui lui plaît. « Je ne voulais pas faire un contenu face caméra parce que ça se fait beaucoup. C’est pour cette raison aussi que je ne traite pas de la grande histoire, mais des anecdotes sur l’histoire militaire », explique Julien Hervieux, alias Odieux Connard comme il se nomme sur sa chaîne. Sa série de vidéos « Petit théâtre des opérations » a démarré en 2017.

Manon Bril (c’est une autre histoire) : « Un an sur Internet, c’est trois siècles. »

Arriver sur YouTube après une première vague de vidéastes bien ancrés dans le paysage, c’est aussi le challenge que s’est lancé Brandon Waret et son émission Brandon Stories. « Le fait d’être sur le terrain et d’effectuer un gros travail sur l’image ça change des autres chaînes. Je produis un format plus télévisuel, car c’est ce que j’aimerais faire ». Si pour certains c’est un tremplin vers la télévision, d’autres en reviennent, un peu déçus de leur expérience : « Ma série était destinée à la TV mais elle est passée à la trappe. Donc je l’ai mise sur YouTube », raconte Cédric Villain de la chaîne Horror Humanum Est. Pour le professeur en art appliqué à Roubaix cette série « était un moyen de tester des outils graphiques. Si ça m’intéresse, c’est que ça intéresse des gens ».

Un travail avec des historiens et des lieux historiques

Benjamin Brillaud (Nota Bene) : « Les historiens et les vidéastes ont tout a gagner A travailler main dans la main, nous en termes de crédibilité, eux en termes de visibilité et de communication ».

Si ces chaînes ont beaucoup de succès, il faut encore être crédible et être sûr de ce que l’on raconte. Tous les Youtubers reçoivent de bons retours des chercheurs avec lesquels ils collaborent de plus en plus. « J’effectue le repérage et j’écris, mais je me fais relire par un historien local ou les responsables en charge du lieu pour valider le fond », insiste Brandon Waret. De même pour Julien Hervieux qui a travaillé avec l’aide du ministère des armées et de la Légion étrangère pour la recherche d’archives.

Les créateurs des chaînes Nota Bene et C’est une autre histoire, ont également collaboré avec le Musée du Louvre pour une série de reportages et de courts documentaires. Pour financer plus facilement les vidéos, les vidéastes travaillent de plus en plus avec les institutions et les chercheurs. « Ce que je fais aujourd’hui est un travail de médiation ou de journalisme scientifique. Sans les historiens, pas de production de savoir, donc pas de médiation ».

Pour Manon Bril de la chaîne C’est une autre histoire, docteure en Histoire contemporaine, c’est encore un peu différent. « J’avais eu une bonne réaction des enseignants puisque j’ai eu un contrat pour travailler sur leur chaîne YouTube ». Elle remarque que la vulgarisation scientifique se développe de plus en plus. « Ça dépend bien sûr de l’intérêt des personnes. Mais de ce que je vois en Histoire c’est que la nouvelle génération paraît plus friande de la vulgarisation. Même s’il reste encore quelques historiens qui sont très contre ce format. Mais les critiques que je reçois ne sont pas sur le fond, mais sur la forme. » Désormais, ce sont les institutions qui viennent à elle, puisque ses connaissances dans le monde des vidéos lui ont permis de travailler pour une chaîne de vulgarisation scientifique dans son université : Avides de recherche. Mais comme le rappelle Manon Bril : « les vidéos ne remplacent pas un cours. Elles sont souvent montrées en classe, mais juste comme des entrées en matière ».

Cédric Villain (Horror Humanum Est) : « Je constate que j’ai un public allant de 18 à 35 ans. »

Cette passion de l’Histoire conduit ces vidéastes à travailler ensemble sur certaines vidéos. « On se croise souvent à des festivals, des conventions. Et nous avons chacun nos spécialités ce qui nous amène à collaborer sur certains sujets », explique Julien Hervieux. Pour cet écrivain, YouTube n’est qu’un bonus dans son activité.

Une passion avant un travail à plein temps

Julien ne monétise d’ailleurs pas ces vidéos afin que de mauvaises publicités ne viennent perturber sa chaîne. Il a récemment fait paraître un livre en complément des vidéos qu’il poste. De même pour Cédric Villain (Horror Humanum Est) qui veut conserver « un détachement » vis-à-vis de YouTube. Les soutiens financiers se font grâce à la plateforme de financement participatif.

YOUTUBE HISTOIRE
Le Petit Théâtre des opérations de Julien Hervieux, paru le 26 septembre dernier

En revanche Benjamin Brillaud et Manon Bril vivent pleinement de leurs vidéos grâce aussi à Tipee, mais aussi grâce aux partenariats avec certaines institutions, notamment celles qui gèrent des monuments historiques. Pour Cédric Villain, également contre la monétisation, c’est un complément à son activité d’enseignant à mi-temps. Les revenus publicitaires sur YouTube ont considérablement baissé depuis quelques années, rendant de plus en difficile le travail de créateur sur Internet. Mais ça, c’est encore une autre histoire…

Avec Confessions d’Histoire, la parole est enfin donnée aux grands personnages historiques :

Chacune de nos vidéos porte un regard à la fois drôle et rigoureux sur un grand événement historique. À la façon d’un confessionnal de TV réalité, des personnalités illustres, mais aussi parfois des inconnus, tous hauts en couleur, confrontent leurs visions originales, souvent divergentes, sur ces événements.

La vidéo en lice pour le prix Youtuber, Richard Coeur de Lion :

Vous pouvez voter pour le Prix Youtuber du Salon Histoire de lire jusqu’au 15 novembre. Cérémonie de remise des prix le 23 novembre à 20 h 30 à l’UGC Le Cyrano, 7 Rue Rameau, 78000 Versailles.
Inscription obligatoire (Un bus est proposé au départ de Paris) ici.

PRIX YOUTUBER HISTOIRE
Tournage d’une vidéo pour la chaîne Brandon Stories. Crédit : Api Attelage

Histoire de Lire, le salon du livre d’Histoire de Versailles, rendez-vous le samedi 24 et le dimanche 25 novembre 2018 pour sa onzième édition.

De 14 h à 18 h 30, venez rencontrer les 150 auteurs présents et participez aux temps forts : grands-débats, cafés des auteurs, Histoire en scène…

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