le pen présidentielle

Tous en lice pour la présidentielle 2017 ! Marine Le Pen a été réélue dimanche dernier présidente du Front national avec 100 % des suffrages exprimés. Un score attendu, puisqu’elle était la seule candidate en lice. En ce qui concerne l’élection de l’ancien président, « c’est évidemment une mauvaise nouvelle pour la France, vu le programme de Nicolas Sarkozy, mais une bonne nouvelle pour la gauche » car « le temps de tous contre le PS s’achève » a réagi le patron du PS Jean-Christophe Cambadelis (Grand Rendez-vous Europe 1). De son côté, Manuel Valls en appelle à « une maison commune de toutes les forces progressistes » dans l’Obs. Un pragmatisme qui énerve les idéologues du PS.

Certes, mais quelles seraient les autres solutions au regard du complet discrédit des partis PS et UMP qui n’en finissent pas de s’embourber dans des affaires de justice, de favoritisme et de népotisme ? Au fait, qu’en pensent les centristes ? Vont-ils réussir à émerger enfin et non sans cesse retomber comme un dodu soufflet sans énergies ? Et les radicaux, vont-ils enfin agir au profit de l’intérêt général et cesser leur petit chantage aux postes ? Et les écolos – où et qui sont-ils désormais ?

Tant de questions qui attendent des réponses. Au lieu d’y procéder, les élus PS et UMP nous répètent sans relâche qu’il faut les réélire, sinon c’est les élus du FN qui prendront la place. Hélas, la réalité est simple : le comportement de ces deux partis constitue la cause principale de la montée des extrêmes. Mettre fin au cumul des mandats et du clientélisme local ferait tomber en un rien de temps les scores du FN aussi bien que de l’extrême gauche. Car, quoi qu’en disent les élus, cette exigence est le fait de la majorité des Français, toutes tendances confondues.

Le cumul des mandats, c’est quoi ? C’est le fait qu’un élu puisse doubler, tripler, quadrupler ses indemnités alors qu’il n’y a pourtant que 24h dans une seule journée. Mais pourquoi y sont-ils tellement attachés ? Parce qu’ils ont professionnellement pris l’habitude de plier l’intérêt général aux intérêts de leurs comptes en banque et que la Loi les y encourage. Jusqu’à 8272€, un élu garde tout pour lui. Au-dessus de ce modique plafond de 8272€ mensuel, l’argent va… à un autre élu de son choix (voire à son épouse/époux) – ce qui s’appelle ‘l’écrêtement’. Voilà comment se construit le clientélisme : le maire ou/et député cumule une présidence de communauté, d’agglo ou de métropole et en sus des postes au conseil général et/ou régional. Il empoche des rémunérations pouvant dépasser largement les 10000 euros. Que fait l’élu pour détourner le plafond de rémunération ? Il/elle les redistribue aux élus de sa clientèle et des communes du ressort de sa circonscription afin que ces derniers oeuvrent comme ses ambassadeurs électoraux.

On peut donc en conclure que tout élu qui ne se prononce pas en faveur de l’abrogation de l’écrêtement et du cumul des mandats (ou le maintien mais sans aucune indemnisation complémentaire) sont des profiteurs sociaux. Quant aux élus (et comparses) qui ne souhaitent pas l’instauration de lois drastiques visant à réduire le népotisme qui corrompt le fonctionnement la France depuis des décennies, on peut les taxer tout simplement de délinquants politiques. Il n’est plus possible de maintenir le fonctionnement instauré par la gauche et la droite depuis des décennies : la joyeuse confusion entre vie-politique-intérêt-général et carrière-professionnelle-compte-en-banque. Sinon, le déluge aura lieu sur la République des copains, la République des coquins.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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