Mardi 5 mai 2020, Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, a précisé les modalités du déconfinement du territoire breton à partir du 11 mai 2020. État des lieux.

Loïg Chesnais-Girard a rappelé les différents rôles de la région Bretagne et les secteurs ébranlés par la crise sanitaire du COVID-19 :

  • La région Bretagne emploie de nombreux salariés. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, 4 000 agents employés ont dû arrêter de travailler. 600 poursuivent actuellement leur mission en télétravail.
  • La région Bretagne propose divers services (transports, cités scolaires, etc.) et agit en qualité de coordinateur, d’animateur et de facilitateur pour les entreprises implantées sur le territoire breton. Pour rappel, depuis plusieurs semaines, la région Bretagne a mis en ligne des plateformes solidaires : à destination des entreprises (ici) ou qui relie les producteurs et les consommateurs bretons (ici). Elle a également commandé de centaines de milliers de masques et plus de 700 000 gels hydroalcooliques dans l’objectif de les distribuer dans les écoles, les services publiques, les crèches, mais aussi à ceux qui continuent d’être exposés dans leur travail depuis le début de l’épidémie, à l’image des éboueurs.

Loïg Chesnais-Girard a présenté ainsi son projet concernant le déconfinement du territoire breton à partir du 11 mai 2020.

Littoraux bretons

Déconfinement Bretagne

Le président de la région Bretagne milite pour que les littoraux bretons soient de nouveau accessibles à partir du 11 mai 2020. À l’instar du maire du Fontainebleau qui a obtenu gain de cause pour que les forêts soient réouvertes au public dès la fin du confinement, Loïg Chesnais-Girard espère que la gérance des littoraux bretons sera laissée aux maires. Les seuls qui, estime-t-il, connaissent assez bien leurs citoyens et leurs côtes pour prendre les décisions les plus raisonnables et judicieuses possibles.

« Je comprends que, vu de Paris ou du Grand Est, ma requête puisse apparaître tel un caprice mais, pour beaucoup de Bretons, le littoral fait partie intégrante de leur équilibre de vie. Raison de plus pour laisser la main aux territoires, aux élus locaux et aux collectivités locales concernant ce sujet. Il est tout-à-fait possible de mettre en œuvre les gestes barrière sur le littoral breton. Le maire de Saint-Malo a par exemple proposé au premier ministre d’organiser un sens unique sur ses sillons afin d’éviter que les promeneurs se croisent. Ou encore de rendre obligatoire la “plage à l’Australienne” (plages où les citoyens ne viennent pas pour se reposer, mais pour marcher, nager, etc. En outre, une plage où il faut être toujours en mouvement). Il faut aussi garder à l’esprit que cette mesure serait réversible. Si les littoraux réouvrent à partir du 11 mai, il sera possible de les refermer s’il y est constaté que les gestes barrière n’y sont pas respectés et que la santé des Français est finalement mise en danger. »

Le Président de la Région Bretagne milite également pour que la plaisance puisse être réouverte. Il considère qu’il n’y a pas d’inconvénient à ce que des personnes confinées ensemble, naviguent finalement ensemble.

Tourisme 

Le fonds COVID Résistance a été créé et est alimenté par les 4 départements bretons dans l’objectif d’apporter une aide financière aux acteurs les plus impactés par la crise sanitaire actuelle. Le tourisme en fait indéniablement partie. Nombre de communes, comme la ville de Dinan, vivent uniquement grâce aux bénéfices du tourisme.

Un fonds de 24 millions d’euros sera prochainement distribué aux acteurs du tourisme, plus particulièrement aux entreprises de moins de 10 salariés ainsi qu’aux associations de moins de 20 salariés les plus touchées.

Un outil en ligne devrait voir le jour avant le 15 mai selon Loïg Chesnais-Girard. Il permettra à tous ceux qui en ressentent de besoin de déposer une demande pour bénéficier d’une aide financière. L’interface ressemblera à celle qui permet aujourd’hui de faire sa déclaration d’impôts en ligne. Les subventions seront allouées en fonction des besoins. Bien sûr, le Président de la Région Bretagne rappelle qu’il s’agit d’un fonds par déversement, autrement dit d’un complément. Les entreprises et associations nécessiteuses doivent d’abord toucher les fonds nationaux (chômage partiel, fonds de solidarité, etc.) avant d’entreprendre une démarche pour bénéficier du fond COVID Résistance. Entre 4 000 et 10 000 entreprises, en fonction de leur situation, pourraient en bénéficier.

Une importante campagne de communication invitant les Français à découvrir le territoire national et ses merveilles est également en train d’être élaborée afin de revivifier l’appétence touristique.

Culture

Déconfinement Bretagne

La région Bretagne a établi un Fonds associatif à hauteur de 5 millions d’euros pour accompagner les acteurs culturels souffrant de cette crise sanitaire. Jean-Michel Le Boulanger, vice-président en charge de la culture et de la démocratie régionale, travaille actuellement à préciser les critères selon lesquels les acteurs culturels pourront être soutenus financièrement. Une annonce dans une dizaine de jours en précisera les modalités.

« Durant toute la durée de ma Présidence, le budget alloué à la culture ne diminuera pas d’un sou. Le gouvernement va accompagner les intermittents du spectacle, mais ce n’est pas tout. la culture dans son ensemble, et les évènements culturels ponctuels comme les festivals méritent de redémarrer au plus vite. ils sont l’âme du territoire français et du territoire breton. » Loïg Chesnais-Girard

Scolarité 

À la différence d’Hervé Morin, Président de la région Normandie qui souhaite que les lycées normands demeurent fermés jusqu’à septembre, Loïg Chesnais-Girard plaide pour que les lycées bretons réouvrent leurs portes dès le début du mois de juin. Pour ce dernier, plus la rentrée au lycée est repoussée, plus le nombre d’élèves décrocheurs risque d’augmenter. « Le lycée est un lieu fondamental pour la construction personnelle », souligne-t-il.

Concernant l’hypothétique réouverture des internats, des recherches sont en train d’être menées afin qu’elle puisse avoir lieu dans le respect des règles d’hygiène. Ce qui n’est pas gagné.

A noter que la crise du Coronavirus n’impactera pas les ouvertures des lycées de Liffré (prévue en septembre 2021) et de Ploërmel (prévue en septembre 2022), actuellement en travaux.

Transports 

Déconfinement Bretagne

Dès mardi 12 mai 2020, les transports scolaires reprendront du service sur le territoire breton. Les règles de distanciation sociale pourront y être respectées. Les lycéens ne retournant en cours qu’à partir du mois de juin, les bus scolaires Breizh Go ne seront pas remplis jusque-là ; les élèves pourront donc s’asseoir un par rangée. Mais ensuite ?

Puisqu’il est nécessaire de continuer à ravitailler les îles bretonnes, le service Breizh Go bateau a fonctionné pendant toute la durée du confinement. L’offre étant néanmoins réduite, celle-ci va s’amplifier progressivement dès le 11 mai.

Les trains Breizh Go, quasiment à l’arrêt, vont reprendre du service étape par étape, jusqu’à ce que la circulation ferroviaire soit rétablie à la normale en juillet 2020, si tout va bien…

Les cars Breizh Go vont eux aussi reprendre progressivement la route. Le réseau devrait être rétabli à la normal courant juillet 2020.

« Il est certain qu’au lendemain de la crise sanitaire, les citoyens bretons auront perdu l’habitude de prendre les transports en commun et seront sûrement plus rassurés dans leur voiture. Ceci va engendrer d’importants embouteillages en zones urbaines et l’équilibre budgétaire des transports publics va forcément être bouleversé. », souligne Loïg Chesnais-Girard. 

Production de masques 

Trois projets bretons destinés à assurer une production massive de masques de protection sur le territoire sont en train d’être mis en place :

  • Les Celluloses de Brocéliande, usine de couches et de produits d’hygiène féminine distribués par l’enseigne lntermarché va, dès début juillet 2020, produire de masques FFP2 et des masques chirurgicaux. Près de 200 millions de masques seront fabriqués entre cet été et le mois de décembre 2020.
  • Abdallah Chatila, un industriel suisse, a récemment signé une lettre d’intention pour l’achat de 25.000 m² situé dans les anciens établissements Chaffoteaux et Maury aux Châtelets à Ploufragan. Ce dernier est prêt à investir 15 millions d’euros pour (re)mettre en état de marche une usine de production de masques. En produisant près de 250 millions de masques par an, cette entreprise promet d’embaucher 150 salariés. (Voir l’article d’Unidivers à ce sujet)
  • Depuis la fermeture de l’usine Sperian de Plaintel au sud de Saint-Brieuc, une dizaine d’anciens salariés portent un projet de coopérative. Ils espèrent réussir à produire près de 20 millions de masques par an, essentiellement destinés à la protection des acteurs locaux.

Loïg Chesnais-Girard insiste sur le fait que ces trois projets ne doivent pas être mis en concurrence. La Région Bretagne les soutient tous de la même façon et est ravie de voir des acteurs bretons se mobiliser pour la santé de chacun.

Usine Plaintel
Crédits : Fred Dufour – AFP

Enfin, le Président de la région Bretagne a confié que pour pallier aux imprévus liés à la crise du coronavirus, plus de 40 millions d’euros non prévus dans les dépenses de la région ont été débloqués. Ce qui implique que dans les semaines à venir, des choix assez drastiques vont devoir être faits pour qu’un certain équilibre soit retrouvé. Pour Loïg Chesnais-Girard, cette période est également le bon moment pour engager avec encore plus de ferveur certaines valeurs portées par la BREIZH COP. Un accent particulier doit être mis sur la transition écologique.

« Le redémarrage du pays ne devra pas être synonyme de dégradation accentuée de l’environnement. Pour ce faire, il est indispensable que l’État considère les collectivités locales dans ses plans de redémarrage. Pour que l’organisation française soit efficiente sans engendrer d’impacts négatifs sur l’environnement, le pouvoir a besoin d’être décentralisé. », souligne-t-il.

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Julie Pialot
Julie Pialot a suivi des études de Lettres Modernes. Pendant une année d'ERASMUS à Pondichéry (Inde), elle a rédigé un mémoire sur la littérature de voyage en Orient, avant de compléter sa formation à l'école de journalisme de Marseille. Passionnée de voyages et de nouvelles découvertes, c'est en Bretagne, son choix de coeur, qu'elle a choisi de mettre en valeur les initiatives culturelles locales.

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