Dans le cadre de la préparation d’un entretien filmé avec Mustafa Arslan, président du Conseil régional du culte musulman de Bretagne, Unidivers a transmis à ce dernier quelques questions préalables. Nous publions ce document préparatoire qui est appelé à faire l’objet de remarques, compléments, précisions, voire d’interrogations nouvelles. Nous invitons les lecteurs d’Unidivers à nous communiquer leurs commentaires, voire leurs questions, afin que nous puissions les présenter à Mustapha Arslan afin d’enrichir cette présentation de la vie, de l’identité et de la pratique des musulmans et des communautés musulmanes en Bretagne.


Unidivers – Mustafa Arslan, vous êtes le président du Conseil régional du culte musulman de Bretagne. Tout d’abord, pourriez-vous présenter ses missions ainsi que votre fonction en son sein ?

Mustafa Arslan – Le CRCMB est l’interlocuteur officiel des musulmans auprès des Autorités pour tout ce qui touche à au culte et à ses adeptes. Ses membres sont élus démocratiquement par de Grands Électeurs parmi la Communauté. Diverses questions sont traitées comme les carrés musulmans dans les cimetières, le marché de l’hallal (l’abattage rituel des bêtes), la promulgation des dates des fêtes religieuses, les aumôneries – en somme, tout problème relatif à la vie des musulmans dans la pratique de leur culte.

 Historiquement, à quand l’installation des musulmans en Bretagne remonte-t-elle et quels furent ses composants sociologiques ?

Votre questionnement serait plus l’affaire d’un historien averti, étant moi-même si peu érudit…

Toutefois, pour ce que nous en savons, il y a des traces de passages et de présence de musulmans sur la terre de la Petite Bretagne dès le haut Moyen Âge, depuis leur venue en Europe par Gibraltar et l’Espagne. Elles sont attestées par l’existence de monnaie musulmane, d’écrits arabes, de noms de lieux, de certains patronymes bretons, etc.

Qui plus est, on retrouve des traces jusqu’au nord de l’Europe, les « brumes du Nord » dont fait état le Saint Coran, révélé à notre prophète vénéré Mohamed. En effet, portés par une foi ardente, les musulmans se devaient d’aller le plus loin possible à la découverte du monde. Courageux et très confiants en Dieu, ils ont franchi tous les obstacles de ces routes lointaines.

Plus proche dans le temps, c’est au XIXe siècle que des musulmans arrivent en Bretagne. Ce sont essentiellement des Algériens en partance depuis Brest pour les bagnes de Guyane et de Nouvelle-Calédonie en pénitence pour leurs faits de résistance à l’invasion militaire de leur pays par la France.

Après le conflit mondial de 1914-1918, ce sont encore des Algériens – de l’ethnie Kabyle principalement (c’est-à-dire ceux que le colonialisme a convertis au catholicisme et ainsi favorisés dans les orphelinats de la colonie) – qui s’installent, notamment dans les Côtes-d’Armor. Mais peut-on dire d’eux qu’ils étaient encore musulmans, en dépit du fait que leurs parents l’étaient sûrement ?

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la construction par les Allemands du Mur de l’Atlantique entraîna l’arrivée de musulmans (main d’œuvre exploitée à outrance) issus de toutes les populations d’Afrique du Nord (Algériens, Tunisiens, Marocains). À la faveur de la Libération, ils s’établirent – en nombre, semble-t-il – en Bretagne pour fuir à jamais leur condition misérable de musulmans colonisés dans leurs pays d’origine.

Dans les années 1950, le pénitencier des femmes à Rennes ainsi que les maisons d’arrêt du bassin breton se remplirent de détenus algériens en lutte pour l’indépendance de leur pays.

Dans les années 1960-70, la Bretagne importa massivement de la main-d’œuvre maghrébine, majoritairement marocaine, pour « construire » la région en application expresse du « Plan de Constantine » (un plan constitué d’investissements colossaux pour sortir les Algériens de leur état de clochardisation, mais que les nationalistes récusèrent car proposé tardivement) que Charles de Gaulle se dépêcha de convertir en « Plan breton » en 1967. Une manière de garder la Bretagne plus sûrement attachée à la France. En pratique, la valeur physique de ces musulmans convenait tout à fait aux travaux du bâtiment et travaux publics. Aux Bretons étaient réservés les usines Citroën, l’Administration, les travaux agricoles dans les exploitations qui ne pâtissaient pas du remembrement prescrit alors ; leur nombre ne suffisait pas pour parer à l’urgence des programmes de développement…

Après 1981, le « Regroupement familial » nouvellement autorisé donna une impulsion certaine à l’accroissement de la communauté musulmane puisqu’il permit aux chefs de famille travailleurs de faire venir femme et enfants de moins de 18 ans.

À côté de cette implantation musulmane, pour l’essentiel maghrébine, vinrent s’ajouter les Turcs dans les années 1972 ; en provenance pour certains de la République Fédérale d’Allemagne sinon d’Anatolie centrale.

Enfin, on note depuis les années 1990-2000 l’arrivée de nombreux musulmans originaires de l’Afrique subsaharienne et d’Albanie, Kazakhstan, Mongolie, Bosnie, Grèce, Russie et Indochine.

À cette énumération, il convient d’ajouter les Français d’origine qui se convertissent à l’Islam.

Pour finir, il faut noter le bémol de 2007 mis au « Regroupement Familial. Depuis, la communauté musulmane de Bretagne connaît une évolution démographique semblable à celle des autres régions : par un accroissement endogène.

 Au commencement, l’immigration musulmane était destinée à apporter des bras supplémentaires pour les travaux portuaires, les métiers du bâtiment, les travaux publics, le Chemin de fer.

Dans les années 1980, on voit les musulmans ouvrir les premiers commerces dans les métiers de bouche, vente de denrées alimentaires ou de produits orientaux de bazar.

[stextbox id= »info »]Dans les années qui suivirent, cette immigration perça dans les professions à haute qualification intellectuelle. On compte parmi eux des personnalités fortes dans la médecine, l’enseignement et la recherche scientifique, apportant ainsi leur contribution au renom de la Bretagne dans ces domaines pointus. Par contre, assez curieusement d’ailleurs, on ne voit pas de musulmans – Français pourtant pour la plupart – dans l’espace politique ou dans la grande presse, sinon très timidement à ce jour.[/stextbox]

 A l’heure actuelle quel est l’éventail des sensibilités religieuses ?

 C’est là une question difficile, faute de chiffres et de renseignements complets.

Toutefois, on peut affirmer avec certitude que la quasi-totalité des membres composant l’ensemble de la communauté musulmane de Bretagne vit leur foi discrètement, paisiblement, sans tapage, ni ostentation, ni vaines querelles, et dans le respect de leur prochain.

Ils sont majoritairement sunnites ; de ce fait, la laïcité pour eux va de soi. Ils vivent leur foi intérieurement avec un souci constant de ne pas indisposer les non-musulmans majoritaires dans le pays, le prosélytisme étant interdit dans l’Islam. Par contre, ils ne peuvent pas se passer, au moins en famille, de vivre selon leurs valeurs culturelles propres inspirées de la tradition islamique ou des us et coutumes de leurs pays d’origine respectifs.

En marge de cette majorité sunnite, il existe des groupes de musulmans dits traditionalistes. Ces salafistes, soucieux d‘une interprétation littérale du Livre, arborent habits traditionnels et barbes fleuries. Reste que leur influence se limite le plus souvent à leur cercle familial. Quant à leur prêche, ils les destinent en général à des musulmans qu’ils ne voient pas souvent dans les mosquées.

 Comment le culte musulman en Bretagne s’organise-t-il ?

Le Culte musulman n’a pas toujours eu ses aises en Bretagne, ni même d’aide au départ. C’est l’Église locale, sous l’impulsion du Cardinal Paul Gouyon, qui nous a prêté des locaux pour notre pratique religieuse. Ensuite son soutien remarquable nous aida à obtenir des pouvoirs publics que des lieux de culte ne nous soient pas refusés. En outre, l’Église locale mit à notre disposition son personnel de la Pastorale des Migrants pour toute assistance humanitaire.

Après 1981 et la promulgation des nouvelles dispositions concernant les étrangers, la communauté musulmane fut en mesure de se prendre en charge elle-même. Elle créa de multiples Associations Culturelles Musulmanes de Loi 1901. À la tête de ces dernières – initialement sans rapports entre elles – a été mis en place en 2003 par les autorités civiles le Conseil Régional du Culte Musulman de Bretagne (CRCMB), une composante du Conseil National du Culte Musulman de France.

Ces associations, oeuvres de bénévoles et de volontaires, s’emploient à assurer un enseignement :
–        religieux de base destiné tant aux enfants qu’aux adultes
–        de la langue du Livre – la langue arabe ne jouit pas d’un enseignement généralisé dans les écoles, collèges et lycées de la République !
–         de la langue d’origine.

En outre, elles veillent à entretenir :
–        les valeurs culturelles du groupe,
–        l’office quotidien (cinq fois par jour)
–    la prière commune (la Salat) dans un espace dédié à cet usage (le mesdjid).

Enfin, elles s’activent auprès des personnes âgées, isolées, des familles indigentes, des malades, des mourants. Elles mettent du baume sur les douleurs de l’exil par l’organisation de fêtes traditionnelles, etc.

Pour la plupart, ces associations ne bénéficient point de subventions publiques. Elles tirent leurs modestes revenus de dons privés, de cotisations des adhérents, de la vente de colifichets et babioles ou de sucreries à l’occasion.

À côté de ces associations, il existe de grands centres culturels islamiques (les C.C.I). Ils sont construits et financés par les municipalités. Quelques fois, des C.C.I relevent du Droit Privé. Ils sont alors la propriété des adhérents de l’association.

Pour le quotidien, les nombreux musulmans pratiquants fréquentent les mosquées (ou ce qui en tient lieu) au moins une fois par jour pour la prière commune et des célébrations diverses (mariages, naissances, décès, fêtes religieuses, etc.) ou de conférences au sujet obligatoirement religieux. En effet, le Croyant doit toute sa vie durant s’instruire et interroger sa religion. La Vérité n’est pas facilement accessible.


Quel regard portez-vous sur les peurs que certains non-musulmans éprouvent à l’égard des musulmans et d’une supposée stratégie de subversion politique et sociale ?

Cette question me fait froid dans le dos et me fait trembler… Je me demande même si je vous ai bien lu. Pourtant, vous avez parfaitement raison ! De l’avis même de nos amis chrétiens responsables diocésains, c’est bien de la peur que ressentent les non-musulmans, une peur irraisonnée une peur panique à l’égard de la chose islamique en général, de l’être islamique en particulier.

Ce sentiment qui frappe les Occidentaux et que j’interprète comme une maladie survenue à la fin du siècle dernier génère en retour chez les musulmans une profonde tristesse et une incompréhension totale. C’est une blessure permanente qu’ils vivent dans les pays non musulmans alors que l’Islam (littéralement, la religion de la paix) est :
– l’expression la plus haute des valeurs de tolérance (n’y a-t-il pas quatre Écoles Juridiques afin de ne léser personne ?),
– de fraternité (le Livre fait des Croyants, juifs, chrétiens et musulmans, une même famille spirituelle),
– de respect humain (l’Islam n’a-t-il pas dès ses débuts combattu et vaincu le racisme ?),
– de paix entre tous les peuples (les seules guerres menées au début de l’Islam sont des guerres défensives, celles qui lui furent imposées),
– de miséricorde et de compassion pour ses semblables et pour toute créature vivante (113 chapitres du Saint Coran sur 114 commencent par le verset : « Dieu est Miséricorde », c’est à dire en langage chrétien : « Dieu est Amour »).

 C’est à ceux qui ressentent cette peur et ignorent l’Islam qu’il reviendrait d’expliquer – car c’est avant tout leur problème – d’où viennent de tels troubles de perception de l’Autre !

On traite mal l’Islam et on le maltraite sans vergogne à longueur d’année et avec un bel acharnement dans les médias occidentaux (pourquoi ce matraquage ?) en opposition même avec les orientations d’ouverture du Concile Vatican II du Pape Jean XXIII sur le chapitre de la qualité des relations avec l’Islam, religion de Croyants, qui procède de l’héritage abrahamique.

Entretien réalisé par Nicolas Roberti

Questions complémentaires posées par les lecteurs d’Unidivers :

Olivier – Quelle est votre position sur le port du voile dans les pays musulmans comme dans les pays non musulmans et par exemple la France ?

Mustafa Arslan – Le port du voile, comme  pour toute pratique cultuelle, est  avant tout un choix personnel et libre. Un verset du  Saint Coran contre-indique toute contrainte en matière de Religion. La Vérité  se gagne par le cœur et la Raison. L’islam place l’Humanisme au dessus de tout  (Droits de l’Homme, Liberté de culte, Séparation des pouvoirs spirituel et temporel). La stigmatisation de populations minoritaires – souvent à des fins inavouables – contrevient aux valeurs mêmes qui fondent nos sociétés. C’est dire le danger …

Le Baron – Quelques ajouts, ou précisions, susceptibles d’enrichir l’article :

 — La première carte géographique de la Bretagne est de Al Idrissi (12e siècle), avec localisation de quelques villes du littoral, et une notice intéressante sur Nantes.

— Les relations maritimes (pêche, commerce, découvertes) ont existé depuis longtemps entre le nord de l’Europe et le Sud méditerranéen, avec échanges de personnels, de savoirs (les cartes), de biens. Elles se sont intensifiées avec l’expansion de la navigation dans l’océan atlantique.

— Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les relations s’intensifient entre les deux rives (armée, colons, chercheurs, savants, enseignants, administrateurs). Pour les Français la langue arabe exerce un attrait réel.

— Après les guerres 14-18 et 39-45, les populations africaines du nord, à travers leurs engagements (Division algéro-marocaine), ont acquis des capacités à faire valoir sur le territoire de la France métropolitaine. Dans les années 20, elles revendiquent des droits civils et civiques.

— Dans les années 45-65 et plus, les besoins de main-d’oeuvre (construction civile et grandes structures de développement) obligent à faire appel à ces groupes migrants déjà un peu installés.Alors que les Français, les Bretons se tournent vers d’autres types de développement en Bretagne : automobiles, agriculture.

— À Rennes, à la fin des années 70, l’idée d’un Centre Culturel Islamique prend corps. Il sera réalisé au début des années 80. Pour dépasser des craintes  émanant des riverains en train d’acquérir leurs logements en ZUP-SUD, il y eut entente profonde entre Municipalité, organismes d’Église (associations, évêque, prêtres parlant arabe), et Université de Rennes 2, pour faire un travail d’explication en profondeur, et donner à ce lieu un statut juridique solide.

— Grâce à l’acquisition dans ces années du droit d’association, des organismes dits « inter » voient le jour sur la ville : interlinguistiques, interculturels, interreligieux. Le Foyer Guy-Houist pour l’accueil des primo-arrivants, a donné à la ville un caractère d’ouverture et un poumon supplémentaire. Pendant vingt ans et plus, et cela continue sous d’autres formes, un immense travail se fait dans le domaine de l’apprentissage des langues. Ce qui permet des participations croisées plus faciles à des fêtes communautaires : civiles, religieuses.

– L’Université de Rennes 2 a ouvert, il y a une quinzaine d’années, une section d’enseignement de la langue arabe, comme pour le chinois, le portugais, le breton…

— la capacité d’ouverture des Bretons (vies familiales, admissions sur les chantiers, accueil de professeurs maghrébins de haute qualité à tous les niveaux…) fait que le travail en profondeur se fait silencieusement : rencontres, fêtes, discussions, groupes d’études, sessions, participations à des moments douloureux ou plus intenses (bombe au Centre Culturel, Aide au Cambodge, Groupes d’accueil des Hmongs).

— Les personnes de dévouement, éclairées et compétentes, généreuses et désireuses de paix, sont nombreuses. Elles se connaissent, savent se rencontrer dans leurs différences. Elles oeuvrent en profondeur pour le bien commum sur le sol français et breton.

Pierre – Que pense M. Arslan de la ségrégation et des vexations qui touchent au quotidien les non-musulmans en Turquie, notamment, les orthodoxes. Par ailleurs, que pense-t-il des tensions continues dans lesquelles les autorités politiques et religieuses entretiennent les responsables Patriarcat de Constantinople et le refus de laisser exister le séminaire chrétien d’Halki ?

Mustafa Arslan – Cette question me laisse songeur par les éléments lexicaux dont use son auteur avec une délectation certaine. Il est assurément en retard sur l’Histoire puisqu’il se trompe dans la  dénomination qu’il donne à l’ancienne capitale de l’Empire Ottoman  ( Istambul ) , et , également , en retard par rapport à l’évolution  actuelle des relations Islamo-Chrétiennes dont Ankara est un des principaux chantres dans le monde musulman  .Enfin , faut-il rappeler que la Laïcité est le pivot de la  vie politique en Turquie depuis le début du siècle dernier .Il est donc malvenu de prêter – sans aller voir sur place – un mal-être  à nos concitoyens orthodoxes …qui sont bien chez eux en Turquie depuis toujours , depuis  Basile 1er  et Théodora.

Stan – La réalité de la culture et honneteté de Mr Arslan me laisse a mon tour songeur. Le nom ‘Patriarcat de Constantinople’ est utilisé depuis quinze siècles pour désigner une institution, indépendamment du fait d’un changement de nom de la capitale.
Peut-être que M. Arslan défend un point de vue révisionniste sur l’histoire avec une délectation certaine. Une délectation nourrie d’un lourd passé turque : vols, viols, stigmatisation et autres violences faites au chrétiens en Turquie depuis des siècles et encore de nos jours.
Pour contrecarrer ce discours révisionniste, il suffit de rappeler que la Turquie est plusieurs fois montrée du doigt ou condamnée pour la conduite des autorités qui discriminent les non-musulmans, parituclièrment les grecs orthodoxes et les Arméniens et respectent pas les Droits des hommes.
Dernire en date, la résolution Menendez par le grand allié, les Etats-Unis :
« Le Congrès des Etats-Unis prend des mesures pour la protection du Patriarcat oecuménique. Le H. I. R. C (House International Relations Committee) a adopté la résolution proposée par le représentant américain Robert Menendez (D-NJ) visant àgarantirles droits de l’homme du Patriarcat oecuménique à Istanbul, en Turquie. Menendez fit la déclaration suivante à l’occasion du passage de sa résolution:
« M. le président, ceux qui soutiennent la liberté religieuse à travers le monde ont élevé leurs voix pour soutenir les droits du Patriarcat oecuménique à Istanbul, en Turquie. Durant le briefing de la Commission d’Helsinki sur le Patriarcat oecuménique au mois de mars dernier, des individus de multiples confessions ont tenu à témoigner contre les abus grossiers du gouvernement turc à l’encontre du Patriarcat oecuménique. Ceux-ci incluent Rabbi Arthur Schneier de la Fondation l’appel de la conscience; le cardinal Theodore E. McCarrick, archevêque catholique de Washington; Dr. Anthony Limberakis, commandant des archontes du Patriarcat oecuménique issu de l’ordre de l’apôtre saint André; et Dr. Bob Edgar, secrétaire général du Conseil national des Églises. Si nous désirons réellement soutenir les libertés religieuses, nous ne pouvons demeurer silencieux en cette occasion.
« L’Union Européenne a prévu de démarrer les négociations d’accession de la Turquie en octobre. Je suis profondément préoccupé par cela à cause des actes discriminatoires envers les groupes religieux minoritaires de la Turquie tels les Grecs orthodoxes. L’élimination des discriminations de tout type se doit être une priorité essentielle avant toute négociation d’accession d’un pays. »
« M. le président, cet amendement met en évidence le traitement et les conditions dont le Patriarcat oecuménique fut victime, et dont il continue de souffrir de la part du gouvernement Turc. Le patriarche oecuménique à Istanbul est le chef spirituel de 300 millions de chrétiens orthodoxes aux États Unis et à travers le monde. Pourtant, le gouvernement Turc continue de violer les droits et libertés religieuses du Patriarcat oecuménique. De toute évidence, la Turquie a encore un gros effort à faire pour éliminer toutes les formes de discriminations religieuses. »
« Le gouvernement de Turquie:
Refuse de reconnaître le statut international du Patriarcat oecuménique et son importance aux yeux des chrétiens orthodoxes à travers le monde;
Empêche la réouverture de l’École théologique de Halki, le seul institut de théologie orthodoxe grec en Turquie qui rend possible la formation du clergé.
A confisqué 75% des propriétés du Patriarcat oecuménique depuis 2002;
Et a mis en place une taxe rétroactive de 42% sur l’hopital Balukli, une institution philanthropique sous la responsabilité du Patriarcat oecuménique et qui traite entre 30.000 et 40.000 patients par an. »
« C’est pourquoi je propose cet amendement qui permettrait de protéger les droits du Patriarcat oecuménique. »
« Mon amendement stipule que la Turquie doit immédiatement éradiquer toute forme de discrimination, tout particulièrement ceux fondés sur la race ou la religion. Il appelle également la Turquie à garantir la protection des libertés religieuses et des droits de l’homme sans aucune forme de compromis ».

Bon, alors, qui peut croire encore que la Turquie respecte les Droits des hommes et des minorités religieuses ?
En plus généralement parlant, il faudrait mieux nominer un président qui dit la vérité à la tête des musulmans de Bretagne, pour avoir un débat productif et respectueux.
On peut s’étonner que le magazine Unidivers laisse des délégués affirmé des contre-vérités, cela ne fait qu’aller contre un vrai dialogue entre religions.

 

Mustafa Arslan – J’invite Mr Stan à revisiter l’Histoire en honnête homme, et non en défenseur d’une cause perdue d’avance , le Révisionnisme .Il faut savoir que les peuples de Turquie se gouvernent eux-mêmes , et n’ont nul besoin d’avocats vénaux de lobbies révisionnistes dans une enceinte étasunienne ( que vous citez) ou ailleurs .
Le Patriarcat , comme pour toute la société turque actuellement , est amené à évoluer , à se trouver de nouvelles marques , c’est à dire , dans son cas précis , à se sortir d’un immobilisme qui dure depuis des siècles.
Evidemment , de tels changements – accélérant l’Histoire – ne peuvent se produire sans tenir compte des avis des uns et des autres , très démocratiquement et sous le fléau de la  même Justice pour tous .
De là à affirmer avec suffisance l’existence de non-citoyens de confession chrétienne relève , avant de parler déjà des aises que vous prenez avec le sujet , d’une vision très décalée avec la réalité politique de ce pays libre et souverain .

Coup sur coup, trois nouvelles questions viennent d’être posées par les internautes – relatives à la dimension de l’entraide chez les musulmans en Bretagne, aux différences entre musulmans pratiquants et musulmans croyants mais non pratiquants et au rapport à la langue bretonne (!). Mais Mustapha Arslan a préfèré mettre fin à ces questions-réponses en raison du tour un peu passionné que prend le débat. Unidivers sera heureux de lui redonner la parole dans quelque temps ainsi qu’à d’autres représentants de la communauté musulmane. Malgré les différences de points de vue, il est utile que chacun puisse exprimer son point de vue. La confrontation des perceptions différentes de la réalité constitue un des chemins d’ouverture à la compréhension de l’autre.
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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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