Nos bons confrères du Mensuel de Rennes ont sorti de l’ombre jeudi une bien sale affaire de mœurs et d’abus de pouvoir. L’ancien chef de bureau de la nationalité de la préfecture « est soupçonné d’avoir abusé de son pouvoir pour accorder de manière indue des titres de séjour à de jeunes femmes, notamment originaires du Ghana et du Maroc ». Autrement dit, les titres auraient été délivrés « contre des faveurs sexuelles », des « relations sexuelles contraintes ». La préfecture a répondu hier auxdites allégations ; elle ne semble pas les infirmer. Combien de temps ces agissements présumés ont-ils duré ? Un feuilleton que ne manquera pas de  dérouler les bonnes pages du Mensuel durant les semaines à venir.

faveurs sexuelles, préfecture, rennes, mairie, migrantesAussi révoltante d’un point de vue moral qu’administratif, si cette affaire est confirmée, elle risque de mettre dans une position bien inconfortable la représentation des autorités locales et nationales rennaises. Déjà, le secrétaire général de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, François Hamet, a été muté dans un placard à Matignon en juin 2012. Alors que le préfet Michel Cadot n’avait pas hésité à taxer les agissements du chef de bureau de la nationalité d’« ignobles et indécents », ce dernier, aux dires de certaines langues qui commencent à se délier, se serait montré régulièrement aux bras de ses conquêtes dans des bars et restaurants du petit monde rennais. Quant à la Mairie de Rennes, l’élu en charge du dossier, Nathalie Appéré, n’a semble-t-il pas cru bon d’alerter le Parquet à la suite du témoignage à charge d’une migrante au mois de février 2012. Et ce, comme le souligne notre confrère Bertrand Gobin, en contradiction avec « l’article 40 aliéna 2 du code de procédure pénale [qui] oblige pourtant toute autorité constituée, tout officier public, tout fonctionnaire, ayant, dans l’exercice de ses fonctions, connaissance d’un crime ou d’un délit, à prévenir sans délai le procureur de la République ».

Si cette affaire est confirmée, on peut se lamenter que des mois aient été nécessaires pour mettre fin à de pareils sordides agissements autant que se réjouir qu’une presse d’investigation de qualité perdure. Retrouvez l’excellente enquête de Bertrand Gobin dans le Mensuel de Rennes disponible en kiosque.

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