Voir un groupe aussi mythique que Status Quo en live, c’est quelque chose. Étant en plus les auteurs d’un des meilleurs opus Live de tous les temps, l’événement était prometteur.

Status Quo (photo Iceman)
Status Quo (photo Iceman)

Se retrouver au vénérable Casino de Paris est un peu bizarre : une fosse remplie de sièges, une scène très classique et dotée de peu de matériel et un public dans les quarante-cinquantenaire pouvait présager d’un concert plan-plan. Soirée des extrêmes avec en première partie des jeunots venus de Metz, les Backstage Rodeo. C’est rock avec des sonorités britpop, comme ils le revendiquent sur leur site. Des riffs efficaces, de bons titres, un guitariste avec de faux airs de Pete Townshend des Who (dont il est fan), mais un manque de folie sur scène ainsi qu’un chanteur à la voix trop lisse rendent la copie encourageante, mais encore loin de la claque délivrée par Skip The Use à leurs débuts. Le public leur fait un bon accueil en tout cas. Mais comme ils le disent, nous attendons les « maîtres ».

Status Quo (photo Iceman)
Status Quo (photo Iceman)

Le public a maintenant rempli la salle. Les roadis mettent en place l’alignement de Marshall et leurs têtes d’ampli blanches, les micros. À 21h, le noir se fait dans la salle sous les ovations d’un public de connaisseurs. Un jeu de lumière se met en place : du haut de gamme. Le groupe rentre encore dans l’ombre et c’est parti… à 100 à l’heure, à 1000, car avec Caroline, ça dépote. Les rois du Boogie Rock sont de retour…. Francis Rossi cultive son élégance avec un gilet noir assorti au pantalon et posé sur une chemise blanche. Rick Parfitt est tout de noir vêtu à sa droite tandis que c’est John « Rhino » Edwards assure la basse à droite de la scène. Andy Bown est pour l’instant relégué derrière les claviers, mais en sa qualité de multi-instrumentiste, il ne va pas tarder à rejoindre la bande. Au milieu au fond, il y a évidemment Matt Letley, caché par son set de batterie.

Les lumières virevoltent sur le rythme endiablé du Quo, passent du rouge au bleu. La salle s’est levée et restera debout pendant tout le concert, comme si la musique faisait oublier l’âge. C’est bien 20 ans de moins que l’on ressent à l’écoute de ce hit imparable qu’est Caroline. À peine le temps de se remettre que les titres s’enchainent sans pause : Paper plane, Hold you back… Francis retire sa veste, laisse la place à Rick sur ses titres, ceux qui demandent une voix plus aiguë. Rhino gratifie le public de poses et de mimiques tandis qu’Andy piaffe en empoignant une guitare afin de rejoindre ses copains sur le devant de la scène. Ce ne sera qu’à la faveur de la première pause, au bout de 4 ou 5 titres, pause pendant laquelle Francis salue « ses amis français » et blague avec le public pour lancer un long medley toujours aussi endiablé. La setlist défile si vite qu’il est difficile de s’y retrouver, surtout que je n’avais pas révisé mon Quo Illustré…

Status Quo (photo Iceman)
Status Quo (photo Iceman)

What you’re proposing, Don’t waste my time, Roll over Lay down… C’est à ce moment que la richesse de la carrière du groupe apparait au grand jour ainsi que ses influences sur d’autres groupes. Entre influences celtiques, hard rock’n roll, boogie, blues, il y a de quoi faire chez eux, et le public est comme un gamin heureux. Avec une acoustique équilibrée, c’est un régal : la basse ronronne, la batterie claque, la télécaster verte (et ses nombreuses copines) de Rossi chante à l’unisson avec celles de Parfitt. Et le public chante (on sent les connaisseurs, là), danse, saute, frappe des mains, autant dans l’orchestre que sur les côtés et en balcon. C’est bien simple, il n’y a qu’avec Maiden que l’on retrouve une telle ambiance… mais avec des gens plus jeunes.

Le Quo dépasse la barrière du temps, égrène les tubes et, pourtant, une seule heure est passée lorsque le solo de batterie retentit. Alors bien sûr, on sent que Rick ne peut pousser les aigus comme avant, qu’il y a bien quelques petits oublis qui font blaguer les musiciens entre eux, mais tout cela passe inaperçu avec l’énergie et la bonne humeur donnée par le groupe. Comme souvent, ces groupes légendaires donnent des leçons aux stars du moment : pas d’artifices pour rattraper la voix, pas de playback…. C’est l’authenticité du rock à l’état pur.

Status Quo (photo Iceman)
Status Quo (photo Iceman)

Argh, voilà déjà Down Down que Rossi entame seul. C’est la folie dans la salle : ça hurle, ça crie et on se dit qu’avec les sièges en moins, ça aurait sacrément bougé dans la fosse. Et voilà le dispensable « In The Army Now », hit international, mais souvent renié par les fans, les vrais. Ok, ça permet de récupérer avant le grand final. Et pour ça, on va être servi avec l’enchainement royal de « Whatever You Want » et « Rockin’ all over the World ». 1h20 peut être, mais ça en vaut largement le double…. Le groupe revient pour un rappel avec des titres moins connus que ces hits, mais qui distillent une énergie tout aussi intacte qu’imparable. Il y a quand même une cover de Chuck Berry et son rock’n roll music, hommage aux racines du Quo !

Voilà ! Une heure et demie de passée et… une grosse pêche en ressortant. Un semi-remorque attend devant le théâtre en face des trois tour-bus. Il se dit que la formation originelle reprendra du service en 2013. Allez, les gars, venez en France, nous y serons ! Et on pourra encore crier « again and again »…

 

 

 

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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