Voilà une semaine que l’un des membres de notre rédaction a fait les frais d’un policier mal embouché. Il roulait sur une voie de bus des quais. Comme le macaron collé sur le pare-brise de son automobile l’indique, il y a accès en tant que riverain possédant une place de garage. Le chauffeur d’un camion de police (technique, semble-t-il) le hèle du haut de son siège. Notre confrère s’arrête à la hauteur du camion et de son chauffeur, lequel constate la présence dudit macaron et le laisse immédiatement repartir.

Mais au feu plus loin, le camion le rattrape, un autre des policiers en descend. Il se met à morigéner notre confrère en lui expliquant que le macaron n’est pas assez visible. Ce à quoi ce dernier lui répond qu’il faut s’en plaindre aux services techniques de la mairie qui les délivre. Croyant faire un bon mot, le policier l’enjoint à mettre un gyrophare ; ce à quoi notre bon journaliste lui répond qu’il ignorait que les riverains de l’axe est-ouest avaient rang de préfet. Le policier agacé qu’on ose lui répondre conclut par un « bon, on en reste là ! » agacé avant de tourner les talons sans autre forme.

On ne peut que déplorer cette conduite. Elle est malheureusement courante chez certains policiers, en particulier jeunes, lesquels semblent trop souvent sur la défensive comme s’ils pensaient que la terre entière leur en voulait et sur les nerfs à l’idée qu’ils puissent se tromper. Un rappel à la courtoisie semble plus que nécessaire. Il ne peut que contribuer à apaiser les relations entre forces de l’ordre et citoyens.

Mais ce petit exemple d’incorrection, malheureusement non isolé, ne suffirait pas à justifier le présent article. De fait, cela n’est rien à côté de la malheureuse expérience qu’a endurée il y a quelques jours un membre bien connu de la communauté culturelle rennaise et, accessoirement, informatique et éducative, M. A. R.

C’est potron-minet qu’un trio de policiers armés et vêtus de gilets pare-balles déboule dans son appartement situé dans Rennes. « Vous savez pourquoi on est là ? » « Heu… à vrai dire, non. J’ai mal garé ma voiture ?…» « Bien sûr, et la pédophilie, ça vous dit rien !? » « Heu rien… Je pense qu’il y a erreur ».

Mais, les policiers, ne voulant rien entendre, l’obligent à s’habiller devant eux, à leur montrer à distance son ordinateur et à prendre ses papiers d’identité avant de l’embarquer. Arrivé à l’hôtel de police, on l’assoit sans ménagement devant un officier de PJ qui lui signifie le début de sa garde à vue. L’interrogatoire commence : « Vous êtes bien M. X. Y. ? » Réponse : « Ah non, pas du tout. » Le policier ne se démonte pas. Il vérifie les papiers d’identité que lui tend A. R. et constate l’erreur sur la personne. Que fait-il ?

Il conclut l’interrogatoire ainsi : « Bon, vous pouvez prendre vos affaires et rentrer chez vous ». Aucune excuse, pas la moindre formule de politesse, pas un au revoir.

Au-delà de l’erreur d’adresse, au-delà de la faute de ne pas avoir vérifié dès le début l’identité d’A. R., on ne peut que regretter une telle conduite triviale de la part des représentants de la Loi alors que cet événement est susceptible de profondément heurter la psychologie de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. A. R. pense-t-il porter plainte ? Beau joueur, il a su tiré de cette malheureuse erreur une expérience nouvelle mais à ne pas répéter  : « Je ne suis jamais arrivé aussi tôt au boulot ! »

 

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