Durant les deux épisodes de confinement que la France a connus en raison de la pandémie de la COVID-19, de nombreux photographes ont continué à exercer leur art et leur métier. Ils ont, à leur manière et en fonction de leur sensibilité, porté un regard sur cette crise sanitaire sans précédent. Le Musée de Bretagne, en tant que musée de société, a souhaité garder trace de la mémoire de ces confinements en lançant un appel à participation à des photographes professionnels en mars 2021.

Le choix de retenir la photographie pour garder trace de cette crise doit se comprendre à la lumière de l’histoire des
collections du Musée de Bretagne, où le prisme de la photographie pour raconter la Bretagne est majeur. Les Champs libres
réservent en effet une large place à la photographie, dans un dialogue fertile entre création et conservation, à travers la mise en valeur du patrimoine photographique régional, des expositions monographiques d’auteurs confirmés ou émergents et des acquisitions contemporaines.

Si la photographie, art populaire par excellence, a été investie par tout un chacun pour garder trace de ces périodes – en
attestent l’explosion des images sur les réseaux sociaux, les concours #vudemafenêtre ou le #GettyMuseumChallenge (les
meilleures reproductions de tableaux fait maison) – le Musée a fait le choix de la solidarité aux photographes professionnels,
profession indépendante éprouvée économiquement par la crise, en prévoyant l’acquisition de 10 photographies et en
dotant ce projet d’une enveloppe de 10 000 €.

Les photographes souhaitant participer à cet appel à participation devaient envoyer une image au Musée de Bretagne, accompagnée d’un texte explicitant leur choix et leur démarche.

Le jury était composé de cinq personnes :

• Céline Chanas, directrice du Musée de Bretagne,
• Laurence Prod’homme, conservatrice, responsable des collections photographiques du Musée de Bretagne,
• Yves-Marie Guivarch, chargé de programmation au Champs Libres
• Stéphanie Retière, directrice du festival photographique La Gacilly,
• Bruno Elisabeth, maître de conférences, université Rennes 2.

Réuni le vendredi 23 avril, ce jury s’est réjoui du succès du projet et de la qualité des propositions photographiques : 108 candidatures reçues, dont 94 candidatures recevables (74 % d’hommes / 26 % de femmes).

LES LAURÉATS (par ordre alphabétique) :

BERTRAND Martin (site)

bertrand martin photographie
BERTRAND Martin, La crise du coronavirus (Saint-Malo), mars 2020.

DAUPHY Delphine (site)

dauphy delphine photographie bretagne
DAUPHY Delphine, Temps en suspens, Rennes, confinement 2020.

DUQUESNEL Adrien

duquesnel adrien photographie
DUQUESNEL Adrien (Enfinduc/ ©ADU©), [confinement étudiant], printemps 2020

GAUDAIRE Lise (site)

gaudaire lise photographie bretagne
GAUDAIRE Lise, Confinement jour 32, 16 avril 2020

HASCOËT Julie (site)

hascoet julie photographie
HASCOËT Julie, Le sens du périmètre (Brest), 8 avril 2020

LOUVET Richard (site)

louvet richard photographie
LOUVET Richard, Le nouveau-né, avril 2020

MARTIGNY Cédric (site)

martigny cedric photographie
MARTIGNY Cedric, Des-installations urbaines, mars 2020

MORANDEAU Jean-Adrien (Unidivers avait consacré un article à sa série de photographies réalisée pendant le premier confinement, en mars 2020)

jean adrien morandeau photographie
MORANDEAU Jean-Adrien, Unité, mars 2020

PATTIER Mathieu (site)

pattier richard photographie
PATTIER Mathieu, Toutes et tous une partie de la solution, mars et avril 2020

PERON Renan (site)

peron renan photographie
PERON Renan, L’apparition, avril 2020

TÉMOIGNAGE DE BRUNO ELISABETH, MEMBRE DU JURY

« Les œuvres soumises montrent, à travers une grande diversité de propositions, la richesse et les qualités des pratiques actuellement présentes sur l’ensemble du territoire breton. La centaine de photographies soumise met également en avant la difficulté à représenter ou témoigner, par une seule et unique image, de cette période inédite. Certains sujets s’avèrent ainsi étrangement absents, quand d’autres reviennent fréquemment. Si les malades, les soignants et les travailleurs mobilisés ne sont quasi pas présents, les rues désertes, les signes d’entraves aux déplacements, l’absence, le repli sur la sphère intime et familiale sont eux au cœur des propositions. Dans cette mesure, la difficulté et les enjeux du jury auront été, dans le respect de la parité, de mettre en lumière aussi largement que possible ces multiples approches, qu’elles soient journalistiques, documentaires ou encore plasticiennes. Au-delà, il s’agissait également d’en montrer les disparités territoriales; l’inconfort urbain s’opposant ici très nettement aux attraits des confinements ruraux et littoraux. Il en résulte une sélection qui, en dix œuvres, apportera un témoignage sensible et plurivoque sur cette période, qu’il conviendra évidemment de compléter d’autres sources et d’autres regards. »

Musée de Bretagne

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