Depuis quelques jours à Rennes, la ville observe une migration d’étranges créatures végétales vers le nord-ouest de Rennes, plus précisément le long de la Vilaine jusqu’aux étangs d’Apigné. Afin de faire le point sur cet étrange phénomène, rendez-vous est pris aux Étangs avec Phéraille, un des premiers observateurs (encore vivants) et aujourd’hui fin connaisseur de ces créatures qu’il a appelés « Pheuillus ». Il a partagé ses découvertes avec le fameux Professeur Guy Corbière, spécialiste de la biodiversité, afin de comprendre ces étranges phénomènes.

 

les pheuillus
Un moment rare que nous avons su saisir : le Pheuillu s’amuse

En partant du Jardin de la Confluence, au bout du Mail François Mitterrand à Rennes, les passants commencent à croiser ces… Pheuillus. Certains sont assis et observent ; d’autres jouent ; d’autres encore essaient d’imiter les humains. Il est très rare de voir des Pheuillus se mouvoir en plein jour.  Malgré tout, nous avons réussi à saisir le rare moment où un Pheuillu lève le bras pour imiter, répondre ou se moquer gentiment d’une jeune femme assise sur le quai (voir photo). À l’instar des Korrigans, les Pheuillus sont très facétieux !

Nées au contact des humains et des animaux, ces créatures ne sont au départ qu’un amas de feuilles mortes. Ils prennent ensuite la forme du premier humain (ou du premier animal) qu’ils rencontrent ; cette transformation se passe généralement au printemps, parfois en début d’été. Ils privilégient les abords de l’eau, qu’elle soit douce ou salée, et aiment se retrouver sur les rives d’un fleuve ou d’un estuaire (mais on les voit également voguer sur les flots). Les Pheuillus opèrent toujours une grande migration : toute la question est de savoir où ils vont. Le professeur Corbière étudier leurs migrations depuis 2008. Mais, pour l’instant, continuons notre découverte en direction des étangs d’Apigné.

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En longeant la Vilaine, ils sont partout. Certains voguent vers le Nord, d’autres font de la balançoire ; d’autres encore sont agrippés a des réverbères : on dirait des sentinelles ou des éclaireurs. Tiens : voilà un pêcheur Pheuillu. Inutile de lui demander si la pêche est bonne : le Pheuillu présente un mode de communication assez peu humain ; d’ailleurs, celui-ci n’a pas de bouche. Que va-t-il donc faire du produit de sa pêche ? Peut-être qu’il n’y a même pas d’hameçon au bout de la ligne. Tout ceci est bien étrange…

les pheuillusAux abords du premier des étangs d’Apigné, un Pheuillu a carrément tendu un hamac entre deux arbres ! Décidément, ces Pheuillus sont à l’aise et pleins de ressources. Mais voilà l’être humain susceptible d’expliquer l’origine de ces êtres à la fois mystérieux et familiers : Phéraille.

J’ai observé ces phénomènes pour la première fois en 2004. À l’époque personne ne me croyait. Heureusement j’ai fait la rencontre du professeur Guy Corbière en 2008. Il m’a alors expliqué que ces phénomènes existent depuis la nuit des temps, mais qu’ils sont très rares à observer. Les premières preuves de l’existence des Pheuillus datent de 500 av. J.-C. ! Depuis lors, nous travaillons de concert pour observer ces migrations : nous avons eu la chance d’en observer à Pau, au Pays basque, en Camargue, dans le Nord-Pas-de-Calais et dans le Trégor (Bretagne).

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Un éclaireur Pheuillu

Ces créatures que Phéraille appelle « Anges végétaux » sont des êtres pacifiques, ils ne souhaitent qu’une chose : migrer en paix. Si l’on ne sait pas où ils vont exactement, on sait en revanche qu’ils sont nés dans la forêt de Liffré, quelle distance parcourue ! Et tous ces Pheuillus accrochés que font-ils ? Phéraille explique :

Effectivement, les Pheuillus les plus haut perchés sont des éclaireurs, ils se trouvent sur la Tour de la Mabilais

Phéraille aime écouter les gens qui échangent leurs impressions autour de ces créatures. Parfois certaines remarques le laissent songeur et l’entraînent vers de nouvelles pistes à explorer. Mais connaîtra-t-il un jour toute la vérité sur ces Anges végétaux ? Rien n’est moins sûr, car il semble que ces phénomènes échappent à toute logique scientifique. La route est encore longue avant de comprendre l’incompréhensible. Au demeurant, savourons la chance de les observer à Rennes, qui plus est dans un cadre champêtre, apaisant et sans contraintes d’horaires, puisque ces Pheuillus s’observent à toute heure du jour et de la nuit. Même si les nuits sont parfois étranges du côté des étangs d’Apigné

Les Pheuillus ou Anges végétaux à voir autour des étangs d’Apigné jusqu’au 17 juillet 2016

Photos : Caroline Morice

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