Il y a encore un an, il était de mauvais goût de mettre et d’utiliser les produits (primeurs surtout) venant du sud tel que la vilaine Espagne. Pas bios et vraiment pas très naturels les petites tomates qui poussent en l’air, les fruits étrangement peu mûrs, mais gorgés d’eau. Des agriculteurs en colère les jetaient sur les sols, les routes, en période de mécontentement. Période de rage contre l’Europe, contre ces fruits si peu chers et si consommés au final. Le danger sudiste pour le fragile équilibre économique de l’agriculture, c’est déloyal et pas « made du coin » !

Les temps changent. Pour preuve, les étalages des chics galeries, chics boutiques de fruits et légumes, avec arrangements de couleurs de lumière et petits jets d’eau (ou jetounets riquiqui) pour faire luire et reluire les fruits et légumes que maman va chercher pour faire le miam de la maisonnée. Oui, les jolis étalages des marchands, autrefois « anti-spanish fruits and vegetables » sont devenus des livrets d’images, des carnets de voyages aux pays des mille produits de saisons… Une publicité vivante pour la mer de plastique… L’autre Espagne qui n’apparaît pas en carte postale, l’autre Andalousie, l’autre Sud, région que l’on ne trouvait pas digne de voir en Europe. Cette vilaine Espagne qui emploie des sans-papiers, payés une misère, voire parfois non payés, car sous le joug de maraîchers andalous vénaux et très vieille Castille… Paradoxe d’une Andalousie mauresque devenue espagnole. Bref, bref… passons.

Hé bien, vous avez certainement remarqué que la dernière tendance en période d’été triste et sans soleil dans nos belles halles centrales ou non et autres échoppes chics et chocs sont les produits espagnols. Ils ont maintenant la côte. Cote de luxe : encore plus chers que les produits que nous pouvions trouver made in France l’an passé.

Je ne critique en rien les produits de la Péninsule, mes ancêtres ne me pardonneraient pas un tel affront, et je risquerais de me prendre un pinacle sur la tête la prochaine fois que j’irais faire un tour à l’église… voire pire, prendre feu en allumant un cierge à ma si gentille Sainte Rita. Ce que je trouve d’immoral, voire de faux…cul (modèle tendance en Catalogne, rembourrage des sous-vêtements au niveau du popotin… pour la marque ES), ce sont les prix exagérés pour des produits que l’on trouve aussi au Carrefour du coin ou chez Édouard…

Bah oui, ma bonne dame, le même producteur, le même emballage et, surtout, le même produit à moitié prix. Bon, c’est moins chic de pousser le caddie à la supérette, mais quand on nous prend pour des nouilles autant faire le déplacement ! Ou alors achetons français et produits locaux… si production il y a. Ou encore, payons le vrai prix et n’engraissons pas les primeurs pas toujours très en accord avec leurs propos de la saison passée. Peut-être que maintenant les produits, hier saccagés et balancés par tonnes à la poubelle (piraterie paysanne… lors des manifs anti-Espagne) sont devenus les best des best of fruits and vegetables ? En même temps quand il s’agit des thunes, du fric, on ne fait pas le difficile, hein tonton Picsou ?

Petit Piéton

Le mercredi à Rennes, c’est spaghetti ? Non. Pas plus que potimarron, ce sont les carnets du Petit Piéton. Ils vont feront sourire, pleurer de rire, peut-être de joie, voire, qui sait, de honte. Les déambulations mirifiques d’un acteur culturel du pavé rennais.

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