Le mercredi, c’est spaghetti ? Non. Pas plus que potimarron, ce sont les carnets du Petit Piéton. Ils vont feront sourire, pleurer de rire, peut-être de joie, voire, qui sait, de honte. Les déambulations mirifiques d’un acteur culturel du pavé rennais.

Le centre-ville… Il est ici ni grand ni petit, je dirais à taille humaine. Juste ce qu’il faut pour le traverser au pas de course. Pour chercher son pain à la dernière minute, dans la boulangerie qui fait encore du bon pain (c’est comme pour les restaurants, les vrais restos qui font de la vraie cuisine se comptent soit sur les doigts du pied soit sur les doigts de la main). Mais bientôt braves gens nous ne pourrons plus que manger du pain de mie, nous chausser chez Sarenza, se vêtir sur la Redoute, Quelle, les 3 Suisses… Ça existe les catalogues en version un peu plus chic ? Nous lirons sur des pancartes dans un futur proche, « centre-ville, prendre la première sortie sur le périphérique ». Eh bah oui !

michel heffe, viande crueLes petits commerces vont tous fermer. Et on ne trouvera plus que de pseudo-artisans experts en ouvertures de barquettes fraichement livrées pour créer l’illusion de notre souvenir du centre d’antan. Mais rassurez-vous, Rennes suit de près cette avancée tant attendue et jalousée des autres grandes villes… Un centre financier… Mazette, un centre d’assureurs ! Fini les commerces de proximité, bienvenue dans la zone bancaire de la rue Le Bastard, ou dans Assur-city, avenue janvier. Sans oublier Burger-Land, qui j’espère sera tout le long du boulevard… Liberté, un Kebab-Center, tout autour de La République, mais hélas pour vous… pas de Shawarma-place… il y en a un super mega bon, au Tripi, mais c’est à Barcelone !

Comme toutes les villes qui grandissent vite, trop vite, on construit des centres commerciaux partout, on rase de près les arbres (saleté de nature), on défriche, et on bétonne. On rend inaccessibles les centres-ville, mais on s’en fout royalement : la vie doit s’exporter vers le périf le plus proche. Fini les commerçants de proximité, et vive les grands noms du congelé imitant le traditionnel, falsifiant l’artisanat « boulanger pâtissier charcutier boucher…et j’en passe ». Que vivent « les grandes compagnies » du pas-bon-vite-vendu avant que la dlc ou que la chaine du froid ne nous pourrisse pas le miam.

Fini, les temps du plaisir de pouvoir parler avec un artisan ou un commerçant de ses produits. En même temps on s’en moque de tout çà : on aura la 4G, et on ira au resto malbouffe du coin avec nos nouvelles bouches aseptisées dont les papilles anesthésiées ne reconnaissent plus le goût du bon miam de chez Mémé. Et  puis on fera du lèche Gab à la caisse d’épargne en matant avec envie les promesses des livrets et des placements, on se titillera l’âme en buvant un coca à l’expo du Crédit Mutuel. Pour finir, on parlera philo avec la cruche de Cerise, reine de l’assurance, et du pipo sur un avenir assuré à grands coups de contrats… d’assurance.

Bref, la vie sera encore plus belle. Et surtout on oubliera cette époque où nous pouvions acheter du miam autrement que sous vide ou en poudre. Je ne suis pas de bon poil ! Je fais un régime (il est ou le soleil ?…j’ai un tanga tout neuf pour bronzer) et je viens de faire mes comptes… Saleté de journée orageuse.

 

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