Le Festival Entrez dans l’Arène, organisé par notre partenaire l’Arène Théâtre, se déroule du 11 au 23 mars 2013 (voir la programmation). Présentation jour après jour, pièce après pièce, émotion après émotion…

Le petit Chaperon Rouge : Un conte pour adultes de Samuel Genin

12 mars 2013

Dans un décor épuré : une petite table de bois, une carafe d’eau, un verre, une chaise en paille et une écharpe rouge sang, le Conteur entre tout de noir vêtu. Le temps au public de s’asseoir sur les sièges, le voilà en trois pas au centre de la scène. Ses pieds nus posés sur le barreau de la chaise, il boit le verre à petites gorgées en scrutant ceux qui l’entourent. Un sourire vicieux accompagne son regard perçant. Quelques retardataires, un silence entrecoupé de murmures. C’est l’avant-veillée du soir, le feu qui crépite dans la cheminée, le rocking-chair qui grince et l’attente de l’histoire, comme des gamins. « Les contes pour enfants finissent souvent bien »… Douze pieds crochus sortent de la bouche de l’orateur. Le conte commence et nous prend peu à peu dans ses griffes. Le Conteur ne nous montre rien, il conte. Avec des influences à la Philippe Caubère (Le roman d’un acteur), qu’il avoue sans honte, il crée des images dans le vide, il joue, comme il le dit si bien, avec « cette magie de pouvoir construire un espace à partir de rien. »(Samuel Genin)

Arène-Théâtre, Rennes
Une armée de Chaperons rouges à l’heure de la pause… (Les Impromptus ATHEO)

Seul en scène, Samuel nous porte dans l’histoire, l’histoire du conte et l’histoire d’un conte. En bon étudiant d’histoire, car tout ici est une histoire d’histoire, il s’est appuyé sur des recherches léchées pour construire sa version du Petit Chaperon Rouge. Avis aux amateurs de modernisme : S’ABSTENIR ! Samuel ne nous offre pas un nouveau conte à la sauce du XIXe mais, au contraire, retourne aux sources. Son Petit Chaperon Rouge est celui que nous connaissons tous, mais étoffé de sa noirceur originelle, de son trash, de son sang et de son unhappyend.

Il paraît que les contes appellent une morale.
Je dirai que parfois, les histoires finissent mal.
On peut raser les arbres, et bétonner partout
Et construire des parkings, la forêt est en nous.
Malgré les lampadaires, les parcmètres et les lois,
Il suffit de peu et la nuit reprend ses droits.
Et sans vouloir, pardon, faire mon mauvais apôtre,
Nous sommes tous, vous savez, le loup de quelqu’un d’autre.
Qui avez-vous mangé ? Et qui vous a meurtri ?
L’histoire du Chaperon n’est pas encore finie.
(citation tirée du spectacle)

Article : Délia Georges / Photo : Zélie Champeau

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