Récemment, un chalutier géant d’origine allemande, Maartje Theadora, a été arrêté par les garde-côtes français pour des infractions aux réglementations de la pêche. Ce bateau, comme plusieurs autres, va piller les mers de tonnes de poissons, notamment dans les eaux africaines aux zones de pêches moins contraintes et surveillées.

Lors de son arrestation, Maartje Theadora était lourd de 4000 tonnes de poissons. À titre de comparaison, le seul port de Boulogne-sur-Mer draine 50 000 tonnes par an en pratiquant une pêche dite hauturière (plus de 96 heures passées en mer), mais à un échelon artisanal. Ce tonnage de poisson saisi équivaut la pêche annuelle d’un port comme La Cotinière à l’ile d’Oléron.

Pourtant, plusieurs superchalutiers bénéficient d’argent public. Les subventions européennes versées dans le cadre de la politique commune de la pêche (PCP) ont modernisé la flotte dans l’Union. Des exonérations de cotisations sociales ont été accordées par l’État français pour les propriétaires de grosses unités de pêche durant des périodes limitées. Mais en pratiquant la surpêche, ces bateaux mettent en danger une filière et 50 000 emplois. « Les pratiques du Maartje Theodora sont inadmissibles. Nous sommes face à des voyous qui pillent sans scrupules nos océans et violent ouvertement les règles européennes. Par ailleurs, ce genre de pratiques salit une profession dont les efforts en matière de durabilité sont reconnus », s’indigne le député européen Alain Cadec (UMP). En effet, chaque année des quotas sont fixés selon les espèces afin de préserver la biodiversité marine (poissons, animaux s’en nourrissant et populations humaines qui en vivent). Hélas, les contrôles sont rares. Faute de moyens, mais aussi d’amendes souvent insuffisamment dissuasives (Maartje Theodora a été condamné le 17 décembre à une amende de 595 000 euros).

Résultat : en mettant en péril les ressources halieutiques mondiales, ce mode de pêche s’attaque non seulement aux animaux (oiseaux, ours polaires, phoques) mais aussi aux populations humaines qui en vivent à travers une exploitation responsable. Ces populations commencent déjà à migrer, ajoutant une pression sur d’autres équilibres fragiles. Verra-t-on de notre vivant la disparition de la vie dans les océans ? Ils ont vu naître l’homme sur notre planète, ils verront peut-être sa disparition.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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