Voilà maintenant 10 ans que la compagne de Pascal Langle est décédée, mais 10 ans également qu’il ne peut l’oublier, même s’il a quitté Paris pour s’installer dans le sud de la France et acheter le théâtre dont elle rêvait.

Lorsqu’il est contacté par un notaire parisien pour venir récupérer un objet lui étant destiné, les souvenirs des temps heureux remontent à la surface, affluent et n’ont de cesse de le troubler. Il l’est bien plus encore quand il prend possession d’un cahier ayant appartenu à sa bien-aimée, sur lequel figurent son nom et son adresse, ainsi que le numéro 11.

« Sujet : Pascal Langle. Il porte le numéro onze, et me libère du dix. Comme toujours. Le dix me présumait extravagante, m’enfonçait dans sa croyance, car il rangeait tout le monde sous des emballages étiquetés. Il ne m’a pas attendue pendant ma déficience, mon absence de moi-même, dix-huit mois entre parenthèses. Mais l’amour ? Alors, je me suis jetée dans les bras de ce onzième que le hasard avait déposé devant ma porte. J’ai vingt-sept ans demain et je pense à mon enfant…».

Mais Langle n’a pas d’enfant et son amie ne lui a jamais dit en avoir eu un…

De son côté, Johanna Marcus, une jeune femme au passé difficile, vivant de rien si ce n’est de son culot, se voit remettre le cahier numéro 3. Alors qu’elle vient d’intégrer sur un coup de bluff le fameux groupe de presse L, ce cahier va, de même que pour Langle, la bouleverser.

La jeune femme veut à tout prix comprendre d’où lui vient ce cahier et surtout qui l’a écrit. Elle espère en apprendre enfin plus sur sa mère biologique qui l’a abandonnée à sa naissance, et tente de ce fait de se rapprocher de Langle pour comprendre comment ils peuvent être liés l’un à l’autre.

Le récit prend vite de l’ampleur et surtout de la vitesse et le lecteur se retrouve emporté dans une folle course poursuite à travers Paris, mais aussi le sud de la France. Les deux protagonistes de cette histoire sont manipulés par un inconnu fou, qui semble préparer dans l’ombre un horrible forfait… Le suspense ne diminue pas et on se prend au contraire à tourner à toute vitesse les pages du roman pour découvrir les tenants et aboutissants de cette affaire vraiment mystérieuse. A qui sont destinés les 10 autres cahiers mystérieux ? Pourquoi quelqu’un tente-t-il à tout prix de les récupérer ? Quel secret cachent donc ces écrits ?

Malgré quelques petites incohérences, notamment à la fin, le roman est bien ficelé et il n’est pas évident de pouvoir en déduire le dénouement avant les dernières pages. Johanna et Pascal sont tous deux très attachants, bien qu’extrêmement différents, lui triste et rongé par le passé, et par les soucis présents, et elle vivante, volontaire, pleine de courage et d’espoir pour se sortir de la vie misérable dans laquelle est patauge et pour oublier les années à la DASS, pendant lesquelles le bonheur semblait une notion si abstraite.

Le passé les rattrapera tous deux, un passé que nul n’aurait pu imaginer… Voilà donc une aventure que l’on dévore de bout en bout, originale et bien ficelée.

Dommage cependant que la fin soit un peu trop à l’eau de rose… En outre, les personnages secondaires sont un peu trop caricaturaux. Leur psychologie, leurs pensées et, donc, les raisons de leurs actes ne sont pas aussi bien développées que ceux des deux personnages principaux.

Un roman qui procure toutefois un excellent moment de lecture. Certains passages, notamment ceux qui se déroulent dans le magazine L et les milieux branchés  sont hilarants. Le style de l’auteur s’adapte au caractère des personnages : jeune et enjoué, moderne pour Johanna, plus sobre, plus muri pour Langle.

Un auteur à suivre.

Alix Bayart

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A la folie, Pascal Marmet Editeur, France-Empire, février 2012, 180 p., 19€, Le site de Pascal Marmet.

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