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2nde édition des Transversales cinématographiques > Demandez le programme !

Voir l’article de présentation du festival ici.

MERCREDI 21 MARS

EESAB – Site de Rennes

 17h00

 Vernissage de l’exposition « RPFP » (Rire, Positionner, Filmer, Performer).

Comment l’humour et l’absurde sont-ils utilisés par les artistes contemporains de vidéo et de performance ? Cette exposition présente des artistes qui ont, à travers ce médium de la vidéo de performance, utilisé l’humour sous toutes ses formes, de la dérision à l’absurde. Comment ces artistes réfléchissent-ils à de nombreux sujets en exploitant la richesse du comique et son potentiel décalé ?

Projections visibles dans le cloître de l’Ecole du mercredi au vendredi.

Ciné Tambour

Carte Blanche à Jacques Aumont.

En prélude à une semaine de projections et de débats autour de la place des œuvres d’art dans le cinéma de fiction, le Ciné‑Tambour a le grand plaisir d’offrir une carte blanche à Jacques Aumont, universitaire et théoricien dont les analyses stimulantes et rigoureuses ont largement contribué, depuis plus de quarante ans, à élargir les horizons de la recherche en cinéma, en France et à l’étranger.

18h00 : Alexandre Sokourov : Ars Gratia Artis.

Elégie de la traversée d’Alexandre Sokourov, France/Russie/Pays-Bas, 2011, 48mn, couleurs, DVD, VOST.

Dans les difficultés de l’après-communisme, la question du lien avec l’Europe taraude les intellectuels et les artistes russes. Élégie de la traversée, ce poème nocturne et onirique, nous mène de St-Pétersbourg au musée Boymans de Rotterdam, et apporte une réponse pleine de nostalgie : seul l’art porte encore témoignage de ce qui a été irrémédiablement enfoui.

Voix spirituelles n°1 d’Alexandre Sokourov, Russie, 1995, 38mn, couleurs, DVD, VOST.

Aux confins du Tadjikistan et de l’Afghanistan, Alexandre Sokourov a filmé durant plusieurs mois la vie quotidienne d’une brigade de garde-frontières de l’armée russe. Soldats oubliés à l’extrémité d’un empire éclaté, ils font face à un ennemi omniprésent mais invisible. Magnifique poème en cinq volets, Voix Spirituelles n°1 est une méditation monumentale sur la condition humaine dans un environnement écrasant…

19h45 : Inauguration du festival.

Hall du Tambour, Bâtiment O, Université Rennes 2.

20h30 : Marco Bellocchio.

Les poings dans les poches de Marco Bellocchio, Italie, 1965, 1h45, n&b, 35mm, VOST.

Avec Lou Castel, Paola Pitagora, Marino Masse.

Une famille renfermée sur elle-même, où fermentent les maladies héréditaires, les amours coupables, les haines hypocrites, tel est le cadre, le climat, le fil dramatique du film de Marco Bellocchio. Quarante-cinq ans plus tard, le film frappe encore. Pas seulement par sa superbe photo en noir et blanc et ses gros plans hyper expressifs, mais surtout par sa force vénéneuse, très dérangeante.

Projections suivies d’une rencontre avec Jacques Aumont.

JEUDI 22 MARS

Ciné TNB

« Filmer l’architecture et la peinture ».

20h : « Filmer l’architecture ».

Le Rebelle de King Vidor, 1949, Etats-Unis, 114mn, n&b, 35mm, VOST.

Avec Gary Cooper, Patricia Neal, Raymond Massey.

S’inspirant du maître de l’architecture moderne Frank Lloyd Wright, Vidor met en scène un architecte talentueux et audacieux, Howard Roark (Gary Cooper), refusant tout compromis aux modes et aux désirs de ses commanditaires. Le Rebelle se pose en vibrant plaidoyer pour l’individualité et l’intégrité de l’artiste. Le trio de héros fascinants (Gary Cooper, Patricia Neal et Raymond Massey), incarne autant de personnages de chair et de sang à l’esprit torturé qu’il matérialise de concepts philosophiques forts.

22h 15 : « Filmer la peinture ».

Pollock de Ed Harris, 2000, Etats-Unis, 122mn, couleurs, 35mm, VOST. 

Avec Ed Harris, Marcia Gay Harden, Val Kilmer, Jennifer Connelly.

En 1941, Jackson Pollock (1912-1956), l’un des principaux représentants de l’expressionnisme abstrait, vit à New York avec son frère dans un appartement minuscule. Il boit beaucoup et présente occasionnellement quelques toiles dans expositions de groupe où il rencontre Lee Krasner, une artiste qui va mettre sa carrière entre parenthèses pour devenir son amie, sa femme, son espoir. Afin de le tenir loin de la boisson, de l’insécurité et du stress de la vie urbaine, ils se déplacent à Hamptons où la nature et la modération aident Jackson Pollock à performer son style. Cette renaissance suscite l’intérêt des critiques qui semblent partagées…

 

VENDREDI 23 MARS

Ciné TNB

« Filmer la danse et la littérature ».

 20h : « Filmer la danse ».

 Les Disparates de César Vayssié, d’après une chorégraphie originale de Boris Charmatz et Dimitri Chamblas. Interprète,

Boris Charmatz. France, 22mn, 2000, couleurs, 35mm.

Les Disparates est un film sonore, mais sans paroles prononcées. Sans dialogue, le cinéma garde souvent les traces du vocabulaire théâtral : il recourt à des grimaces d’expression pour se faire entendre. Au-delà, la force de l’image, la puissance du cadrage, la multiplicité des points de vue, le mouvement produisent le sens. La chorégraphie de Boris Charmatz et Dimitri Chamblas peut être un équivalent contemporain de cette façon d’habiter l’image. Elle est une abstraction du récit cinématographique.

 21h : « Filmer la littérature ».

 Avant première nationale du dernier film de Benoit Jacquot : Les adieux à la Reine, en présence du réalisateur.

Projection suivie d’une discussion.

 Les adieux à la Reine de Benoit Jacquot, 2012, France, 100mn, couleurs, support numérique.

Avec Diane Kruger, Léa Seydoux, Virginie Ledoyen.

En 1789, Versailles continue de vivre dans l’insouciance, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore encore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés. Le film de Benoit Jacquot est une adaptation du très beau roman historique de Chantal Thomas (prix Femina en 2002), qui raconte les événements du point de vue de la lectrice.

SAMEDI 24 MARS

Champs Libres, salle de conférence Hubert Curien.

15h30-17h30 :

« Les autres arts dans le cinéma de la Nouvelle Vague : de Jean-Luc Godard à Eric Rohmer. »

Table ronde animée par Jean Cléder, avec Jacques Aumont et Melvil Poupaud.

 

Images à l’appui, l’enjeu sera dans un premier temps de comprendre comment se produisent ces interactions avec l’aide d’un théoricien du cinéma de première importance : Jacques Aumont. Dans un second temps, Melvil Poupaud viendra parler de son travail avec Eric Rohmer, mais aussi présenter son très beau livre qu’il vient de publier aux éditions Stock, Quel est mon nom ?, pour retracer son parcours dans l’univers du cinéma.

17h30-18h :

Séance de dédicaces des ouvrages de Jacques Aumont et de Melvil Poupaud.

En partenariat avec la librairie Le Chercheur d’Art.

Ciné TNB.

 19h30 : Double projection en présence de Melvil Poupaud.

Rémi de Melvil Poupaud, 2001, France, 24 mn, couleurs, support vidéo.

Avec Melvil Poupaud, Clovis Goux, Dorothée Janin, Georgina Tacou.

Un jeune peintre qui ne connaît ni Monet ni Picasso, cherchant un beau point de vue dans la région, frappe à la porte de Pomme, Grégoire et Frédéric qui lui offrent l’hospitalité en échange d’un tableau. C’est l’été, on est au bord de mer, on se promène, on badine également… Ce court métrage de Melvil Poupaud est peut-être un hommage à Eric Rohmer, mais c’est aussi une irrésistible parodie, à la fois désinvolte et précise, qui recombine tous les thèmes et les traits distinctifs du grand cinéaste…

Conte d’été d’Eric Rohmer, 1996, France, 113mn, couleurs, 35mm.

Avec Melvil Poupaud, Amanda Langlet, Aurélia Nolin, Gwénaëlle Simon.

A Dinard au début de l’été, en attendant Léna, Gaspard rencontre Margot. Serveuse dans une crêperie elle est aussi étudiante en ethnologie et s’intéresse de ce fait aux chants marins, comme Gaspard, qui est lui-même compositeur… Dans ce film, on retrouve une certaine façon de filmer les corps dans l’espace, et les difficultés (de choisir en particulier) comme les contradictions propres au cinéma rohmérien : le décalage entre l’art de la conversation et son accomplissement ou sa trahison par les actes.

 A voir…

 

Le Tambour, Université Rennes 2 : Colloque international « Les œuvres d’art dans le cinéma de fiction » du jeudi 22 au samedi 24 mars.

Dans quel but et selon quelles modalités le film se laisse-t-il nourrir, perturber, habiter voire hanter par d’autres œuvres d’art que les œuvres cinématographiques elles-mêmes ? Que nous apprennent les arts, les œuvres et les mondes imaginaires que ces arts et ces œuvres instaurent, sur le cinéma de fiction ? C’est à cette circularité par laquelle l’œuvre filmique introduit en son propre sein l’extériorité des autres arts et des autres œuvres que le colloque sera consacré.

EESAB : Exposition « RPFP » (Rire Positionner, Filmer, Performer), visible dans le cloître de l’Ecole du mercredi 21 au vendredi 23 mars.

Comment l’humour et l’absurde sont-ils utilisés par les artistes contemporains de vidéo et de performance ? Cette exposition présente des artistes qui ont, à travers ce médium de la vidéo de performance, utilisé l’humour sous toutes ses formes, de la dérision à l’absurde. Comment ces artistes réfléchissent-ils à de nombreux sujets en exploitant la richesse du comique et son potentiel décalé ?

ENSAB : Projections sur le processus de conception de l’architecture, du mercredi 21 mars au vendredi 23 mars.

Comment les architectes conçoivent avec leurs équipes les projets que nous voyons sortir de terre ; qu’en est-il des idées qui motivent ces projets ? Documents vidéographiques diffusés du mercredi 21 au vendredi 23 mars dans l’amphithéâtre de l’école.

Mercredi 21 de 17h30 à 19h30 : Patrick Bouchain : des mains à la tête de Joël Farges (Durée : 52mn). La bulle et l’architecte de Julien Donada (Durée : 51 mn).

Jeudi 22 de 19h30 à 21h30 : Odile Decq at work de Martine Gonthié (Durée : 52mn). Un immeuble, des histoires de Emmanuel Laborie (Durée : 47mn).

Vendredi 23 de 17h30 à 19h30 : Une horizontale qui se gagne de Christian Barani (Durée : 34mn). Renzo Piano, le chemin Kanak de Gilles Dagneau (Durée : 52mn).

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Festival Rue des Livres > 5e édition > 2-4/03

rue des livres, festival, guy ropartz, mars, Khara, roman, polar, BDDu 2 au 4 mars, le 5e festival généraliste ‘Rue des livres’ se concentre sur la place de la ville dans la littérature (romans, polars, poésie, BD, jeunesse, etc.) avec pour thème Mouvements dans la ville, villes en mouvement. Durant trois jours sur le site Guy-Ropartz, les visiteurs pourront échanger avec une centaine d’auteurs, participer à des débats ou assister à des projections. Mais le festival a en réalité commencé depuis janvier… Pour le plus grand plaisir des Rennais, notamment des habitants des quartiers de Maurepas. En effet, le festival programme un ensemble de rencontres avec les habitants en amont, entre janvier et mars : ateliers d’écriture, de gravure, concours de nouvelles, expositions d’œuvres, lectures, débats et rencontres… Près de 90 auteurs sont attendus durant cette fin de semaine.

Télécharger le programme ici

Salon « Rue des livres », 5e édition
Entrée libre
Samedi 3 mars : 10h-19h
Dimanche 4 mars : 10h-19h
Adresse du festival : Site Guy Ropartz 14, rue Guy Ropartz, 35700 Rennes
Lignes de bus n°9 (arrêt Le Gast) et n° 3 (arrêt Le Blizz)
Plan d’accès
Contacts :
Festival Rue des Livres
Site internet : www.festival-ruedeslivres.org
Mail : festivalruedeslivres@orange.fr
L’Atelier Culturel de Maurepas
11, place du Gros-Chêne
35700 Rennes
Tel : 02 99 38 28 25
atelier-culturel-maurepas@hotmail.fr

 

Paul-André Demierre > Les opéras napolitains de Rossini

Le contenu de l’ouvrage dépasse de loin ce que le titre laisse entendre. Les opéras napolitains de Rossini y sont également présentés au regard de la critique et de la presse des années de leur création. Cette publication grand-public d’une excellente thèse de doctorat aurait mérité un effort d’adaptation supérieur.

On peut dire qu’à Naples, après l’Elisabeth, les pièces de Rossini n’ont réussi qu’à force de génie. Son principal mérite était d’avoir un style différent de celui de Mayr et des autres compositeurs savants et sans idées qui l’avaient précédé. Dans le genre ennuyeux de l’opera seria, il portait une vie inconnue avant lui. Peut-être, sans le mécontentement public contre Barbaja et tout ce qui tenait à son entreprise, Rossini se serait-il négligé. (Stendhal, Vie de Rossini, chapitre XXXVI)

Après l’introduction, suit une présentation complète de neuf opéras du maître, la partie suivant entre dans le vif du sujet avec l’analyse de l’aspect visuel de l’opéra rossinien et, enfin, la dernière – la plus passionnante – traite de ces créations et de leurs impacts à l’intérieur du reste du monde.

Si le texte est précis, la présentation donne parfois le tournis. Aux chiffres succèdent à des tableaux comparatifs, des tableaux en veux-tu en voilé, des comparatifs, des phrasés, des illustrations. Heureusement, l’étude de l’art proprement musical s’avère passionnante. La partie dictionnaire en fin d’ouvrage permet d’aller plus loin.

Deux points sont à souligner. D’une part, l’analyse des articles d’époque présente un bon témoignage de l’évolution des pensées à l’égard de l’opéra. D’autre part, le lecteur se divertira à la lecture des critiques de Stendhal, d’un intérêt certain malgré certaines extravagances…

Les opéras napolitains de Rossini est d’un sérieux sans faille et d’une bonne pédagogie. Mais le caractère très technique aurait gagné à s’enrichir d’une dimension émotive, voire affective, qui manque cruellement.

Bilan en demi-teinte pour un ouvrage destiné aux historiens, musicologues et amateurs de chant lyrique.

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Paul-André Demierre, édition Papillon, Format A5, 284 pages, 30€ Né à Fribourg en mars 1951, il a été l’élève des conservatoires de Fribourg et de Genève pour le piano, les branches théoriques et l’orchestration, avant d’entrer au Conservatorio «Giuseppe Verdi» de Milan dans la classe de direction d’orchestre orientée vers le théâtre lyrique. Docteur-ès-lettres de l’Université de Fribourg en section musicologique, il a consacré son mémoire de licience et sa thèse à Gioacchino Rossini. Depuis septembre 1991, il est producteur à la Radio Suisse Romande Espace 2, notamment des émissions Vocalises, Avant-Scène et A l’Opéra.

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The Cramps > File under Sacred Music > La crampe du plaisir vous torpille

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Une jolie réédition de rock’n’roll avec ces premiers morceaux du fameux groupe déjanté que sont The Cramps. Avertissement,  cette musique n’est pas pour toutes les oreilles.

Une dimension érotique particulière se dégage des compositions des Cramps. Le jeu torride du groupe a envouté nombre de spectateurs dans une ambiance électrique et directe, loin de toute concession aux codes de communication. En même temps, c’est sale et bordélique ; comme si la volonté suprême visait à provoquer un malaise chez le spectateur. Des ondes sauvages diffusées dans tous les sens (propre et figuré). Un style, une signature.  Un cataclysme pour toute enceinte.

Bref, une musique sauvage, sexuelle et décadente. Elle n’est pas pour tout public mais, dans son genre, The Cramps n’a que peu d’égaux.

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The Cramps, File under sacred music – Early singles 1978-1981, Coffret de 10 45t, janvier 2012, 56€

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Coignard et Guibert > L’oligarchie des incapables > Un peu gros…

En ces temps électoraux où la politique occupe le devant de la scène, les coulisses du domaine excitent la curiosité. Pourtant, en l’occurrence, le présent ouvrage mérite un sérieux tri dans ses informations. De quoi bien distinguer sources démontrées et supputations aux accents conspirationnistes…

 

L’oligarchie des incapables se fait l’écho de sujets commentés depuis longtemps, notamment au bar du commerce. En substance, les hommes politiques sont des incapables, des cumulards attachés à leurs portefeuilles, des adeptes du copinage (dans tous les sens). Ils enrichissent leurs amis en créant des lois spécifiques, s’acoquinent avec les mafias. Plus l’on monte dans la hiérarchie du pouvoir, plus ces déviances s’aggravent. Pour Coignard et Guibert, on serait donc gouverné par des gens incapables, intéressés, lâches.

Bref, rien de nouveau depuis l’invention du clientélisme à Rome durant l’Antiquité. Rien de nouveau sous le soleil des ors de la République ? Pas exactement. Convenons-en avec Coignard et Guibert, l’amoralité, l’égocentrisme, la professionnalisation et l’instrumentalisation de la vie politique locale et nationale en France ont atteint des sommets durant le dernier quart de siècle.

Sophie Coignard s’inscrit donc dans la lignée de ses ouvrages précédents avec une série de révélations entre compromissions, affaires cachées et truanderies diverses et variées. Mais voilà, il faut sérier, trier et filtrer un pêle-mêle d’informations aux valeurs en réalité dissemblables. Attention à cette facilité de traiter toutes choses politiques à la même échelle, cette posture intellectuelle conduit souvent à un populisme criard.

Un ouvrage pas inintéressant, mais un peu trop gros, au sens propre comme figuré.

David Norgeot

 

Sur la planche

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Tanger – Aujourd’hui, quatre jeunes femmes de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Toutes quatre ouvrières, elles sont réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. Leur obsession : bouger. « On est là », disent-elles. De l’aube à la nuit, la cadence est effrénée, elles traversent la ville. Temps, espace et sommeil sont rares. Petites bricoleuses de l’urgence qui travaillent les hommes et les maisons vides. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal…

 Sur la planche raconte le quotidien de jeunes filles à Tanger au milieu du chaos. Un chaos qui se retrouve dans l’œuvre elle-même. Étonnamment, son imperfection formelle sert l’adhésion à l’actualité ambiante.

Une énergie folle, des personnages explosifs, une ambiance poétique, voilà les éléments qui émaillent des méandres majestueux. En forme d’accompagnement mélodieux, une parole diffuse la justesse de ses mots. La répétition des actes interprète une sorte de ballet impérial, à chaque fois le même acte et pourtant différent.

Au plan du style, le sobre et le singulier sont au service du cheminement vers un sens profond. Aucun misérabilisme, aucune retenue, la seule direction est la route la plus droite.

Ce n’est pas difficile : Tanger offre un décor magnifique et sauvage, un cadre parfait pour un point de vue réaliste et radical. On regrettera toutefois un manque d’émotions, voire de folie solaire.

Un joli bijou, mesdemoiselles.

David

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février 2012 (1h 46min), réalisé par Leïla Kilani avec Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel

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Attentat terroriste contre la tour des Horizons > Des maux et morts virtuels

9/11, attentat, MA.Bprod, Matthieu Boisgerault, terrorisme, tour des horizons, WTCAvec près de 25000 juste deux ans après sa mise en ligne sur YouTube, la vidéo du jeune Rennais Matthieu Boisgerault continue d’attirer les curieux. Lesquels s’intéressent, se réjouissent ou s’indignent ? Impossible de savoir : anonymat du net oblige ! En tout cas, ce reportage façon télé d’une avion de ligne d’Air France qui vient  percuter la tour des Horizons (100m de hauteur) ne laisse pas indifférent. Entretien avec l’auteur.

Unidivers – Plusieurs de vos travaux se déroulent avec Rennes comme toile de fond. Quel parcours vous a conduit à associer vidéos et capitale bretonne ?

Mathieu Boisgerault – En fait, je suis originaire de Rennes où j’ai quitté le système scolaire jeune et sans diplômes ! J’ai enchainé petits boulots et périodes de chômage. Actuellement, je travaille comme animateur dans le pôle audiovisuel de la ferme de la Harpe.
Le cinéma m’a toujours passionné. Mais n’ ayant pas les moyens de me former à l’audiovisuel et, en particulier, aux effets spéciaux dans une école privée, j’ai appris en autodidacte. C’est dans le compositing et la postproduction que je me suis spécialisé depuis 2009. À vrai dire, j’ai beaucoup appris grâce à internet (grâce aux tutoriels et sites spécialisés).

 Vous avec lancé une boîte de production nommée MA.Bprod. Quelles sont sa spécialité et ses ambitions ?

Plus simplement, MA.Bprod est un logo apposé au début de mes vidéos. Ce n’est pas une entreprise – pour l’instant du moins. Je propose déjà mes services pour réaliser des reportages, des clips et des courts métrages ou/et ajouter des effets spéciaux, la plupart du temps sans être rémunéré, mais mon but à terme est de pouvoir en vivre.
Mon ambition première est de continuer à me former, car il me reste énormément à apprendre et je ne dispose qu’un matériel de mauvaise qualité. Et mon but : travailler en freelance ou dans un studio d’effets spéciaux, voire de réaliser mes propres films…

 Comment a germé l’idée de ‘soumettre’ la tour des Horizons à un ‘9/11’ ?

Je me souviens très bien de cette journée du 11 septembre, comme beaucoup de gens, ces évènements m’ont marqué, mais l’idée de9/11, attentat, MA.Bprod, Matthieu Boisgerault, terrorisme, tour des horizons, WTC recréer l’attentat du 9/11 sur la tour des horizons m’est venue sans trop y réfléchir. C’était avant tout un moyen de commencer ma formation sur After effects (logiciel incontournable dans la production télévisuelle NDLR).
Pour mon premier travail avec ce logiciel, je souhaitais faire quelque chose de spectaculaire. Et je voulais que cela se déroule à Rennes pour changer des sempiternelles vidéos tournées à New York ou au pied de la tour Eiffel ! Bref, j’avais envie d’un scénario catastrophe avec un coté transgressif : recréer les attentats du WTC, autrement dit un avion de ligne qui fonce droit dans une tour, coté spectaculaire, on ne fait pas mieux !

 Comment caractérisez-vous votre travail ? Démarche ludique, expérimentale, artistique, de geek ou… ? Et qu’essayez-vous de montrer comme réalité ou de transmettre comme message à travers cette vidéo ?

Niveau artistique, on est loin du compte : les couleurs sont nulles et les effets spéciaux basiques, mais ce premier travail m’a permis d’apprendre les bases. J’ai fait cette vidéo sans aucune prétention ni aucun message, j’ai fait attention que le film ne soit qu’une forme de reportage sans aucune idéologie.
Je ne fais en aucun cas l’apologie du terrorisme et je comprends très bien que ce film suscite beaucoup d’interrogations. Je n’ai jamais pensais que cette vidéo aurait un tel impact, mais j’en suis satisfait car cela m’a fait beaucoup évolué.

 Ne croyez-vous qu’une telle vidéo peut choquer ? Avez-vous l’impression de transgresser la limite de l’acceptable ?

Je comprends très bien que cette vidéo choque certains, et je le savais avant de la poster sur YouTube, mais justement j’aime bien le côté transgressif. Après tout, qui peut dire où sont les limites de la fiction ? Il y aurait tant à dire sur nombre de films diffusés au cinéma, TV et internet…

 Avez-vous de nouveaux projets ?

En parallèle de mon travail d’animateur audiovisuel et des mes premiers pas en freelance, je vais prochainement participer à la réalisation d’un clip pour un groupe du Finistère. Mais MA.Bprod a encore de nombreuses choses à montrer…

Entretien réalisé par Erwan Le Gall

David Zérah > The Music of Chance > IUFM 7-02/16-03

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La galerie de l’IUFM de Bretagne présente une exposition personnelle de David Zérah, artiste rennais. Il présente un ensemble de photographies réalisées en 2011 pendant sa résidence à Barrhead en Ecosse. Cette résidence fait partie du projet Barrhead Health and Care Centre Arts Strategy créer par Patricia Fleming pour le NHS Greater Glasgow and Clyde.

Unidivers, David Zérah, blablabla, IUFM Rennes, Mike Keley, Barrhead, The Music of Chance

 David Zérah, vous vous êtes fait connaître par la photographie, mais aussi par les « blabla ». Pouvez-vous présenter ces derniers à nos lecteurs ?

Les blabla sont des animaux fictifs dessinés après mes études aux beaux-arts. Le premier dessin représentait deux personnages face à face qui parlaient mais ne communiquaient pas ! J’ai édité un livre « quelques conseils pour la constitution d’une collection de blabla » où je les ai répertoriés par genres et espèces. Au même moment, je cherchais à développer ces formes dessinées de manière tactile et en trois dimensions. En cherchant dans un magasin de jeux, j’ai trouvé des ballons en formes d’animaux dans lesquels j’ai mis de l’eau pour leur donner vie. Ce geste était très adolescent et très influencé par le travail de l’artiste Américain Mike Keley (dont on regrette la récente perte NDLR).

Avant d’être achetés par le Fonds National d’Art Contemporain en 1999, les blabla ont fait quelques brèves apparitions sur M6 et Unidivers, David Zérah, blablabla, IUFM Rennes, Mike Keley, Barrhead, The Music of ChanceFrance 3 avec le groupe de rock L7 lors de leurs passages à Rennes pour les Transmusicales puis en prime time sur Canal+ dans le coffre d’un mini Austin pour une exposition itinérante dans plusieurs lieux institutionnels à Paris, Genève et Berlin.

Comment résumeriez-vous la teneur de votre travail, notamment photographique ?

Je fais de la photographie distraite ! J’ai tendance à rêvasser sur le réel et à m’attacher aux détails. Je ne désigne rien de particulier, mais je tente d’ouvrir une fenêtre vers un état de demi-sommeil. C’est une forme de méditation contemplative qui m’amène à réfléchir sur ma relation aux mondes qui m’entourent.

Unidivers, David Zérah, blablabla, IUFM Rennes, Mike Keley, Barrhead, The Music of ChancePourriez-vous présenter votre nouveau travail, intitulé The Music of Chance (la musique du hasard) ?

Le travail qui est présenté dans l’exposition The Music of Chance, à l’IUFM de Rennes 2, est un ensemble de photographies réalisées en 2011 pendant ma résidence à Barrhead en Ecosse. Cette résidence fait partie du projet Barrhead Health and Care Centre Arts Strategy créer par Patricia Fleming pour le NHS Greater Glasgow and Clyde. A la différence des pièces montrées et installé dans le Health and Care Centre réalisé par l’agence Londonienne Aventi Architects, je présente un nouvel ensemble avec d’autres narrations possibles.

Quelles sont la place et l’influence de la littérature dans votre travail ?

David Zérah, blablabla, IUFM Rennes, Mike Keley, Barrhead, The Music of ChancePendant mes études aux beaux-arts, je lisais essentiellement de la poésie et des romans. Visuellement, je développais des sortes de Haïku dans l’espace d’exposition avec des dessins, des photos et des objets fabriqués de façon très sommaire comme des maisons en allumettes. Je n’expliquais jamais le sens des mes gestes par pudeur. La narration et les interactions de sens et de formes entre les éléments étaient le seul moyen de ne pas être trop autiste !
La plupart des titres de mes oeuvres, je les trouve dans le livre Alice’s Adventures in Wonderland  de Lewis Carroll. Cette fois-ci, c’est l’un des romans de Paul Auster. Une autre fois, ce fut un film de Clint Eastwood…

Propos recueillis par Nicolas Roberti

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du 7 février au 16 mars 2012 – IUFM de Bretagne – Site de formation de Rennes – Galerie de l’espace artistique et culturel – EC’ARTS – 153, rue Saint-Malo Contact : Annick Carré – 02 99 54 82 09

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Martin Suter > Le Cuisinier > Succulent !

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Un style épuré, froid, simple et terriblement efficace, une histoire qui donne la part belle à l’art culinaire, le tout sans temps mort et empreint de délicatesse. Ce livre réunit deux belles passions : la nourriture et les livres.

Résumé

Maravan est un jeune réfugié tamoul discret et travailleur dont l’objectif est d’aider sa famille à survivre en lui envoyant de l’argent. Licencié de son emploi de serveur, il accepte la proposition d’une collègue et ouvre un service de traiteur à domicile d’un genre particulier : des repas aphrodisiaques qui enchantent les sens des convives et décuplent leurs sens lors des ébats qui s’en suivent…

A découvrir absolument!

Voilà un auteur trop méconnu à mon sens. Martin Suter possède un réel talent littéraire :  celui de nous faire ressentir les émotions et les sentiments de ses personnage… sans jamais les aborder!

En effet, il n’exprime explicitement aucuns sentiments ni aucunes émotions des protagonistes, reste en distance par rapport à son histoire, presque froid. Et pourtant, on ressent toute une palette d’émotions, les personnages se livrent à nous et on pénètre leur intimité. Comment une telle prouesse est-elle possible? Finalement, on préfère ne pas le savoir pour conserver intacte la magie des livres de Martin Suter…

Ce roman n’est certes pas le meilleur de Martin Suter  : contrairement à ses autres livres, il développe plusieurs histoires parallèles mais ne fait que les survoler. Le Cuisinier reste cependant un bon livre… et l’histoire est succulente!

.Vous aimerez si

… vous souhaitez découvrir des horizons nouveaux : la culture et la politique Tamouls (un peu), des recettes de cuisine qui semblent dotées d’un réel pouvoir magique (beaucoup), un style vraiment différent (passionnément)

… le style littéraire d’Amélie Nothomb ou Simone de Beauvoir vous ravissent : phrases courtes, rythme soutenu, vocabulaire varié

… vous êtes vous-même cuisinier : les recettes sont consignées à la fin du livre ! Merci Martin Suter !

Extraits :

Il n’avait encore jamais remarqué combien toute vie était impitoyablement emplie de bruits. Le bavardage de sa famille, les coups de klaxon de la circulation, le vent dans les palmiers, le ressac de l’océan Indien, les détonations de la guerre civile, les tintements des cuisines, les mélopées des temples, le bavardage des pensées. Et tout à coup, ce silence. Comme un bijou. Un article de luxe auquel des gens comme lui ne pouvait pas prétendre.

Et un petit extrait culinaire pour vous mettre l’eau à la bouche :

Le soir même, il se mit au travail. Il détacha les petits grains des panicules de poivre long, dénoyauta des piments séchés du cachemire, dosa des grains de poivre noir, des graines de cardamone, de cumin, de fenouil, de fenugrec, de coriandre et de moutarde, éplucha des racines de curcuma, brisa des tiges de cannelle et fit frire le tout dans la poêle de fer, jusqu’à ce que tout le parfum se soit déployé. Il mélangea les épices en différentes combinaisons soigneusement dosées et les pila en poudres fines qu’il utilisa la nuit même ou conserva jusqu’au lendemain, dans des bocaux étanches étiquetés.

Hélène

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Christian Bourgois, 6 mai 2010, 343 pages, 20€

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Valérie Cupillard, Bio, bon, gourmand

Grande prêtresse de la cuisine bio et végétarienne, Valérie Cupillard rendrait une poêlée de légumes oubliés aussi appétissante qu’un brownie au chocolat. À tel point que Valérie (Cupillard) a détrôné Ginette (Mathiot) à côté de certains fourneaux. Plus que des recettes bios et végétariennes, Valérie Cupillard prône une cuisine saine et gourmande sans faire de prosélytisme et en gardant à l’esprit que cuisiner doit rester un plaisir quotidien. D’où des recettes faciles et rapides à réaliser pour une cuisine familiale savoureuse.

Un livre de cuisine incontournable pour des recettes simples, économiques et délicieuses.

Un jour, nous avons reçu notre premier panier de légumes bios. Nous nous sommes aperçus avec stupéfaction que la salade ne poussait pas lavée et conditionnée en sachets plastiques, avons essayé de noyer l’amertume du panais sous une demi-livre de fromage et regardé avec circonspection le potimarron tout frais cueilli. Ce jour-là, il a fallu trouver une solution pour apprendre à cuisiner des légumes (mais pas seulement !).

Le livre Bio, bon, gourmand est devenu notre Bible culinaire. Certes, on y trouve de nombreuses recettes, agrémentées de magnifiques photos, mais une des grandes réussites de ce superbe livre de cuisine, c’est qu’on gagne en autonomie dans la réalisation des repas.
On y apprend pourquoi et comment marier les légumes pour faire de délicieuses soupes, le secret pour réaliser des gâteaux très digestes, pauvres en sucres rapides et riches en saveur (là, ça commence à vous intéresser…), ou encore comment replacer la viande par des céréales et les légumineuses. Une fois les principes de base intégrés, on peut se lancer dans ses propres créations culinaires et modifier soi-même les recettes classiques en intégrant les ingrédients recommandés par l’auteur.

Les petits plus : des conseils de diététiciens, nutritionnistes, naturopathes ; le classement des recettes par ingrédient, pour savoir rapidement ce qu’on va faire de cette courgette oubliée dans le bas à légumes ; un classement des recettes par saison ; et un lexique des « ingrédients du bien-être ».

À conseiller si…

… vous avez envie de faire une incursion dans le monde étrange des adeptes du bio, des végétariens, des légumes en tout genre et de la farine de riz. Grâce à ce livre, on ne prend plus peur face aux panais, potimarrons, cotes de bettes, purée d’amandes complète et on découvre des saveurs délicieuses. Parole de gourmande!
… vous ne voyez décidément pas comment on peut manger au moins 5 fruits et légumes par jour sans manger la même chose à chaque repas, sans passer des heures à cuisiner tout en se faisant plaisir.

Extraits :

Alors, cette fameuse courgette, on la mange ?

Coulis de courgettes pour les pâtes :
-2 courgettes cuites
– une dizaine de feuilles de basilic
– 2 à 3 c. à s. d’huile d’olive
– 4 c. à s. de poudre d’amandes blanches
– 1 c. à s. de levure de bière maltée
– 2 c. à s. de germes de blé
Mixez les courgettes avec un peu d’eau et les feuilles de basilic. Ajoutez l’huile d’olive, salez et poivrez. Saupoudrez avec le mélange de poudre d’amandes, de levure maltée et de germes de blé. N’hésitez pas à modifier les proportions de ces trois ingrédients pour obtenir la saveur qui vous convient !

Hélène

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Bio, bon, gourmand : mes recettes pour cuisiner les aliments du bien-être, Valérie Cupillard, octobre 2010, 25€

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Fernando Pessoa > Le livre de l’intranquillité > Certains livres livrent plus qu’un livre

pessoa, fernando pessoa, le livre de l'intranquilité, faust, sensationisme, David Norgeot, Unidivers, alcolisme,Œuvre posthume de Fernand Pesso, Le livre de l’intranquillité est publié en 1982. Un recueil de pensées, de réflexions, de poèmes qui traite de du désenchantement. L’errance au service d’une cause artistique.

Ce livre est une rencontre, une rencontre douce-amer entre un être, le lecteur, et une œuvre, une œuvre qui est chacun.  Car oui, ce livre est une sorte de Doppelgänger, il prend son lecteur en image faisant de ce dernier un autre de lui-même. L’inaptitude à vivre, proclamée par l’auteur, devient langage universel pour tout être un tant soit peu sensible.

Le contenu de cette ode est poétique, pénétrant comme une belle violence. C’est une défense. La défense d’une lecture du monde dont la société contemporaine nous tient éloignées. Chaque phrase frappe comme un uppercut en plein cœur. Une décharge électrique parcourt l’échine du lecteur sensible à cette vie imaginaire qui est aussi trouble et troublante que la vie réelle qu’il s’agit de fuir. Pourquoi ?

L’homme va chercher au loin ce qu’il possède déjà au fond de lui-même. La grande erreur, voire le grand péché, de l’humanité est cette ignorance. Mépriser la rêverie pour lui préférer l’action est une condamnation avant l’heure, une condamnation ontique.

Mais cette déclaration de guerre de Pessoa envers l’action ne confine pas du tout à une démarche nihiliste. Il promeut seulement l’importance de la construction mentale personnelle et intérieure. Voie royale de l’acte poétique suprême. Un Zarathoustra portugais subvertissant un Cioran transocéanique.

Le livre de l’intranquilté est un non-livre, là repose toute sa puissance. Un accomplissement parfait. Un chef-d’œuvre à lire, à relire dans une boucle infinie d’errance, d’espérance, de plaisir… et d’intranquilité.

David Norgeot

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Christian Bourgois (27 février 2004), 570 pages, 26€
 Fernando António Nogueira Pessoanote est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais trilingue (principalement  portugais, mais aussi français et quelque peu anglais). Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt des suites de son alcoolisme le 30 novembre 1935, il a vécu un cinquième de sa vie en Afrique du Sud.
Théoricien de la littérature engagé dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, inventeur inspiré par Cesário Verde du sensationnisme, ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.

 

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Alan Bennett > La Reine des lectrices > God save the readers!

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Le bon peuple britannique s’inquiète : Sa Majesté s’est découvert une nouvelle passion et s’adonne entièrement à la lecture. À tel point qu’elle en vient à considérer sa royale charge avec plus de légèreté et de détachement qu’il ne sied. Même ses entrevues stratégiques avec le premier ministre se transforment en réunions de club de lecture. Bref, si la lecture est devenue le piment des journées de Sa Seigneurie, elle soulève les plus vives préoccupations dans l’entourage de cette dernière et mettrait en péril la monarchie.

Diable ! La lecture comme contre-pouvoir faisant vaciller l’Angleterre royale, on en redemande ! À quelles lectures subversives, voire perverses, la Reine peut-elle bien s’adonner, qui la détournent de ses devoirs immémoriaux ? On anticipe avec délice la légèreté de ton britannique teintée de cette autodérision que les Anglais manient avec tant de bonheur.

Las ! L’intérêt ainsi éveillé retombe comme un soufflet. Alan Bennett ne creuse pas son sujet – c’est le cas de le dire : ni la Reine, ni l’histoire n’acquièrent une réelle consistance. Impossible de comprendre ce qui déclenche ce subit et incontrôlable engouement chez la Reine. S’installe une décevante frustration chez les bibliophiles qui se réjouissaient de voir l’objet de leur passion disséqué avec enthousiasme, analysé dans ses moindres recoins. L’intérêt de la Reine pour la littérature reste un mystère opaque et le roman ne suscite pas une débordante envie de se plonger dans les livres que cite l’auteur.

Quant à la verve britannique, cet humour si particulier et délectable, on en trouve quelques traces qui ne feront pas date. À croire que Sa Majesté, contrairement aux communs de ses mortels sujets, n’est pas née avec la répartie qui caractérise son peuple. On glanera bien au fil des pages une liste à la Prévert des lectures qu’Alan Bennett prête à la Reine, si cela présentait un quelconque intérêt.

À conseiller si…

…vous souhaitez découvrir quelques auteurs britanniques. On pourrait utiliser ce roman pour constituer « la liste des auteurs à lire » à destination de la noblesse anglaise.

Extraits :

À méditer… lire ou agir, parfois il faut choisir.

Si on lui avait demandé : « les livres ont-ils enrichi votre vie ? », elle se serait sentie obligée de répondre: « Oui, sans l’ombre d’un doute » – tout en ajoutant avec la même conviction qu’ils l’avaient également vidée de tout sens. Avant de se lancer dans ces lectures, elle était une femme droite et sûre d’elle, sachant où résidait son devoir et bien décidée à l’accomplir, dans la mesure de ses moyens. Maintenant, elle se sentait trop souvent partagée. Lire n’était pas agir, c’était depuis toujours le problème.

Hélène

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Editions Denoël, Denoël & d’ailleurs,(8 janvier 2009) 173 pages, 12€
Alan Bennett est une star en Grande-Bretagne, où ses pièces de théâtre, ses séries télévisées et ses romans remportent un succès jamais démenti depuis plus de vingt ans. La Reine des lectrices est son quatrième roman publié chez Denoël.

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Jean-Louis Fournier Où on va, papa ?

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Cher Mathieu, cher Thomas,
Quand vous étiez petits, j’ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
Je ne l’ai jamais fait. Ce n était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu’à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures…

Où on va, papa ? demande inlassablement Thomas à son père. Où on va, papa ? Peu importe la réponse, il ne l’écoute pas, tout à sa joie d’embarquer dans la superbe voiture américaine de son père, un carrosse de conte de fées… les fées en moins. Où on va, papa….

Tout le monde connaît Jean-Louis Fournier, même sans avoir lu un seul de ses livres et même à vrai dire sans avoir jamais entendu prononcer son nom. Fournier, c’est l’oiseau Antivol, l’oiseau qui n’ose pas voler et se trouve toutes les excuses de la terre pour rester fermement campé sur le plancher des vaches. Un oiseau différent, un oiseau qui ne vole pas parce qu’il a le vertige. « En plus, il a du culot, il se moque des oiseaux qui volent, les oiseaux normaux. Comme si Thomas et Mathieu se moquaient des enfants normaux qu’ils croisent dans la rue. Le monde à l’envers. »

Jean-Louis Fournier c’est aussi « La minute nécessaire de  », les célèbres « Etonnant, non ? » de Pierre Desproges, son ami.

De ses deux fils il n’avait jamais encore parlé, jamais écrit une ligne. À vrai dire, bien souvent il évitait même le sujet. « Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible : « Qu’est-ce qu’ils font ? ».
Mathieu et Thomas ne sont pas des enfants comme les autres, ils sont différents. Ils ont « de la paille dans la tête » comme le disait Josée, la bonne chargée de les garder un temps à la maison.

Mathieu et Thomas sont nés à deux ans d’intervalle, tous deux touchés par des handicaps physiques et intellectuels. Des enfants à jamais condamnés à rester des enfants, de jeunes enfants, de grands enfants, de vieux enfants. Mathieu, lui, ne vieillira pas beaucoup : il « est parti chercher son ballon dans un endroit où on ne pourra plus l’aider à le récupérer » et Thomas a de plus en plus la tête dans les nuages…

Et puis finalement, l’écrivain qui n’a jamais pu offrir un livre à ses fils, qui n’a jamais pu parler musique avec eux, parler de la vie, parler de l’amour, décide de leur offrir un de ses livres, « Un livre que j’ai écrit pour vous. Pour qu’on ne vous oublie pas, que vous ne soyez pas seulement une photo sur une carte d’invalidité. Pour écrire des choses que je n’ai jamais dites. ».
Et voilà qu’à présent, nous tenons ce livre entre nos mains, celui-là même que Thomas ne pourra jamais lire, mais qui témoigne pour lui et pour son frère d’un amour immense, déchiré, infiniment triste, mais qu’éclairent de grands éclats de rire partagés. Oui partagés…

« Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe. Pour une fois je voudrais essayer de parler de vous avec le sourire. Vous m’avez fait rire, et pas toujours involontairement. »

« Comme Cyrano de Bergerac qui choisissait de se moquer lui-même de son nez, je me moque moi-même de mes enfants. C’est mon privilège de père. »

Rire pour ne pas s’effondrer tout à fait, disparaître. Derrière la plaisanterie, le mot qui fait mouche, se tapissent la douleur aiguë et l’infinie tendresse mêlée parfois d’impatience et d’impuissance.
Merveilleux livre d’une grande beauté, drôle parfois (oui vraiment !), triste et noir tout à la fois. Magnifique et bouleversant.
Impossible de parler réellement de ce livre, chaque lecture sera particulière, singulière. Tout dépend, j’imagine, de son propre vécu. Moi il m’a chavirée…

Quelques extraits qui ne rendent absolument pas compte de la tonalité du livre, complexe, multiple. De courts chapitres qui tombent comme des couperets.

« Que ceux qui n’ont jamais eu peur d’avoir un enfant anormal lèvent la main.
Personne n’a levé la main.
Tout le monde y pense, comme on pense à un tremblement de terre, comme on pense à la fin du monde, quelque chose qui n’arrive qu’une fois.
J’ai eu deux fins du monde. »

« Quand je pense à Mathieu et Thomas, je vois deux petits oiseaux ébouriffés. Pas des aigles, ni des paons, des oiseaux modestes, des moineaux. De leurs manteaux bleu marine courts sortaient des petites cannes de serin. Je me souviens aussi, quand on les lavait, de leur peau transparente et mauve, celle des oisillons avant que leurs plumes poussent, de leur bréchet proéminent, de leur torse plein de côtes. Leur cervelle aussi d’oiseau.
Il ne leur manquait que les ailes.
Dommage.
Ils auraient pu quitter un monde qui n’était pas fait pour eux.
Ils se seraient tirés plus vite, à tire-d’aile. »

Alix Bayart

 

Stock, 20 août 2008, 150 pages, 15€ Prix Femina 2008
Jean-Louis Fournier est l’auteur de nombreux succès depuis 1992 (Grammaire française et impertinente), Il a jamais tué personne mon papa (1999), Les mots des riches, les mots des pauvres (2004), Mon dernier cheveu noir (2006). Autant de livres où il a pu s’entraîner à exercer son humour noir et tendre.

 

Lisa See > Fleur de Neige

Dans la Chine impériale du XIXe siècle, Fleur de Lis et Fleur de Neige naissant au même instant. Cette coïncidence et sa grande beauté permettent à Fleur de Lis, malgré son extraction modeste, de devenir l’âme-sœur, la laotong, de Fleur de Neige, fille de la haute noblesse. La grande amitié qui lie les jeunes femmes se brise quand Fleur de Lis découvre que son amie l’a trahie… Une histoire d’amitié et de fascination réciproque qui explore avec lyrisme et émotion l’une des plus mystérieuses relations humaines : l’amitié féminine.

Une plongée réussie dans la Chine du XIXe siècle à travers l’histoire à la fois dure et belle d’une amitié féminine qui durera toute une vie

Fleur de Neige et Fleur de Lis sont deux fillettes nées en 1823. Elles ne se connaissent pas, mais leurs destins vont s’unir de la façon la plus étroite, car, dès leur septième année, elles deviennent laotong, autrement dit des âmes soeurs. L’amour qu’elles se porteront sera bien au-delà d’un quelconque amour filial ou marital. Plus que des amies ou des soeurs, leurs coeurs vont battre ensemble, si bien qu’elles se réjouiront ou souffriront l’une avec l’autre. Et de la souffrance, elles en connaîtront ; car être une femme dans la campagne chinoise de cette époque n’est pas une mince affaire. Leur naissance n’est pas attendue comme celle d’un garçon, elles ne sont qu’une source de dépenses et surtout, elles n’ont aucun droit.

Fleur de Lis, notre narratrice, naît dans une famille pauvre. Sa seule façon de s’en sortir est d’avoir les plus petits et les plus beaux lis dorés. Que se cache-t-il derrière ce nom poétique ? Une pratique atroce : les fillettes, dès leurs six ou sept ans, se font bander les pieds à l’extrême, jusqu’à ce que leurs os se brisent et se modèlent de la plus parfaite des manières. Une souffrance indicible, très bien rendue dans ce roman.
Fleur de Neige se voit aussi subir ce cruel rituel, bien qu’issue d’une famille plus aisée. Souvent en visite chez sa laotong, elle n’a de cesse de lui apprendre le nu shu ; l’écriture secrète des femmes ; tandis que Fleur de Lis l’initie aux tâches ménagères.
Après l’enfance, suit l’adolescence où les jeunes filles vont découvrir leur corps et leur potentiel, puis viendront le mariage et la vie de mère. Pendant que l’une contracte une union au-delà de toute espérance, l’autre baisse de la pire des façons dans l’échelle sociale. Leur amitié surmontera-t-elle les difficultés ? La vie finira-t-elle par les séparer ?
Derrière cette saga dramatique, le contexte culturel de la Chine du XIXe siècle a une place primordiale. On y comprend la difficulté de naître femme, la complexité des rapports avec les hommes, de même que l’instinct maternel qui n’est pas censé exister puisqu’un enfant n’est jamais sûr de passer sa cinquième année. On y côtoie également les rébellions qui éclatent ou les épidémies de maladies mortelles qui déciment la population.

Concernant les personnages, Fleur de Lis qu’à Fleur de Neige, elles sont complémentaires, se soutiennent mutuellement lorsque l’une ou l’autre est au plus mal. Elles sont fortes parfois, et si fragiles à d’autres moments. Le lien qui les unit est d’une force insoupçonnable, si bien que comme dans une histoire d’amour, la jalousie fera aussi partie de leur vie. Les quitter une fois le livre refermé pourra être difficile pour le lecteur.

Marylin Millon

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Flammarion, avril 2006, 404 pages, 20€
L’auteure : l’arrière-grand-père de Lira See quitta son village chinois au début du siècle dernier pour devenir le parrain du Chinatown de Los Angeles. Née à Paris, Lisa See est notamment l’auteur de La Mort Scarabée (Calmann-Lévy, 1998), et de On Gold Mountain, mémoires de sa famille salués par la critique. C’est durant sa convalescence d’une grave maladie qu’est née en elle l’histoire de Fleur de Neige. Après l’immense succès de ce livre traduit dans 23 pays, Lisa See travaille à un nouveau roman dans la même veine. Elle vit à Los Angeles.

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Eglise Saint-Yves > l’architecture des Trente glorieuses enfin glorifiée

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Le long de la rue de Nantes, au 279, l’église Saint-Yves a jailli de l’imagination des architectes Yves Perrin et Goerges Martin à la fin des années cinquante. Elle a choqué, surpris les fidèles rennais. Cinquante ans plus tard, l’édifice plaît désormais par sa sobriété.

église saint-yves, rennes, perrin, martin, office du tourisme, pellerin, marcel callo
Une vierge blanche d’une grande pureté.
église saint-yves, rennes, perrin, martin, office du tourisme, pellerin, marcel callo
La même croix centrale se répète de station en station.

Bien loin des églises traditionnelles, Saint-Yves est vraiment surprenante, mystérieuse. Elle cache une charpente de bois sous laquelle le sobre mobilier est à peine éclairé par un vitrail abstrait. Réalisée par un certain Pellerin, cette verrière surprendra tous les visiteurs par ses couleurs vertes, noires, blanches et violettes.

A deux pas, une vierge blanche attire également le regard par sa silhouette longiligne et sa blancheur immaculée. Posée là depuis une cinquantaine d’années, elle protège de sa bienveillance l’édifice et ses visiteurs et fidèles.

Rien de clinquant…On est dans la finesse d’une sculpture religieuse, dénuée de toute richesse ornementale. Tout comme un peu plus loin la représentation de Saint-Yves, seule petite concession de richesse dans cette église.

église saint-yves, rennes, perrin, martin, office du tourisme, pellerin, marcel callo
Saint-Yves, patron des juristes, tenant la balance de la justice.

Tout aussi surprenant est le chemin de croix. Composé d’idéogrammes, il décline de station en station une même croix centrale. Une œuvre de Pellerin qui donne une dimension spirituelle tout en mouvement intérieur… A voir de préférence quand l’église est ouverte à l’exercice du culte.

En 2002, l’équipe pastorale de Saint-Yves à Rennes décide d’appeler leur paroisse Marcel Callo et de fusionner avec Saint-Marcel et Saint-Jacques de la Lande. Depuis 2002, l’équipe pastorale de la paroisse bienheureux Marcel Callo voit dans son nom un véritable chemin de mission.

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Le Télégramme de l’Ouest à la conquête de l’Est ? L’espace vital passerait par Rennes

Le Télégramme va-t-il enfin déployer la grosse cavalerie sur rennes en ouvrant une édition rennaise ? La rumeur va bon train… Dans la mesure où elle serait confirmée, elle révolutionnerait le petit monde de la presse bretonne.

 

Les journalistes n’ont jamais leur langue dans leur poche. Ils causent, ils  bavassent, ils parlent… Depuis quelques semaines, il est un sujet qui fait l’objet de bien des discussions dans toute la Bretagne. Le Télégramme ouvrirait une édition locale, à Rennes (et non plus un simple bureau avec quelques journalistes). Dans le fief d’Ouest-France, la nouvelle fait grand bruit…mais n’étonne que très peu. Car depuis quelque temps, entre les deux grands quotidiens, ce n’est plus l’entente cordiale. On peut même parler de guerre froide.

Entre les familles Hutin (Ouest-France) et Coudurier (Le Télégramme), les exemples de luttes fratricides seraient nombreux. Pour preuve, un hebdomadaire (Côté Quimper), lancé par Publi Hebdos (groupe Ouest-France), vient de voir le jour sur les terres du Télégramme(1). En contrepartie, le groupe morlaisien a pris des parts importantes dans le Mensuel de Rennes (voir notre article). Dans ce contexte, le lancement du site Internet (entreprise.ouest-france.fr) ne serait pas non plus très innocent : contrer les Journaux des entreprises ouverts partout en France par… Le Télégramme.

Après Dinan où Le Télégramme a ouvert une locale avec trois journalistes, Rennes paraît être la suite logique. « Depuis le temps que l’on annonce leur arrivée dans la capitale rennaise, il faut bien que cela arrive un jour, » s’amuse un journaliste indépendant. Loin d’être déraisonnable, cette implantation renforcerait les sources d’informations du Télégramme et leur procurerait d’autres sources de revenus publicitaires.

Pour l’heure, on est encore dans l’expectative. Il est vrai que la décision mérite d’être longuement pesée. Mais cette arrivée qui pourrait avoir lieu dans quelques semaines ne serait pas pour nous déplaire. Car sans minimiser le bon travail des journalistes rennais d’Ouest-France (qui ont de fait et enfin mis les bouchées doubles depuis quelque temps), elle contribuerait amplement à la pluralité de l’information et à rééquilibrer les rapports entre médias et pouvoirs politiques. C’est d’autant plus vrai que le Télégramme pourrait s’appuyer sur le travail indépendant de ses journalistes déjà en place et du Mensuel de Rennes. Notre ville mérite bien deux journaux…comme Brest, Vannes, Saint-Brieuc où les reporters de quotidiens se tirent la bourre pour informer au mieux leurs lecteurs. Deux, voire plus…

(1) En Normandie, Publi Hebdos a lancé Côté Caen et Côté Rouen pour contrer les hebdomadaires gratuits Tendance Ouest Caen et Tendance Ouest Rouen (sociétés filiales du groupe La Manche Libre).

Travelling quitte la Belgique et ses 39000 spectateurs…

…pour mieux revenir l’année prochaine avec Travelling Ecosse ! Le festival verra sans doute quelques fantômes et  indépendantistes gravir des pinacles inaccessibles… Quant au millésime 2012, il a pu compter sur les soutiens joviaux de, notamment, Bouli Lanners, Olivier Masset-Depasse, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Jan Buquoy, Boris Lehman, Fiona Gordon, Dominique Abel et Noel Gaudin et ses marins… Le court-métrage Kin s’est taillé une place d’honneur dans un palmarès de qualité et bien équilibré. Le voilà in extenso :

  • Prix Pocket Films – Compétition de courts métrages belges Scénario d’une nouvelle – Eléphant d’Or
  • Prix Pocket Films – Travelling / Lycéens & apprentis au cinéma Remis par un jury de professionnels au meilleur film réalisé au téléphone portable par des lycéens du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma. Prix honorifique. Virus du moineau du Lycée Bréhoulou, Le Fouesnant
  • Compétition courts métrages belges Prix Collège au cinéma, 1 500 € remis au réalisateur Kin de L’Atelier
  • Prix Foyers des jeunes Travailleurs et des amitiés sociales, 500 € remis au réalisateur Badpakje 46 (Maillot de bain 46) de Wannes Destroop
  • + Mention spéciale du jury : Kin de L’Atelier
  • Prix du public : Kin de L’Atelier
  • Scénario d’une nouvelle, 1 500 € remis au réalisateur par la fondation SACD Beaumarchais, 3000 € par Clair Obscur pour les préachat des droits de la nouvelle et une aide de la Maison du Film Court dans la recherche d’un producteur. La meilleure adaptation de la nouvelle de Thomas Gunzig La vie sans ligne d’horizon a été attribuée à la réalisatrice nantaise Lisa Diaz, pour son scénario Ma maison.
  • Prix Eléphant d’Or Remis par un jury d’enfants, parrainé par Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy Bisclavret de Emilie Mercier + mention à Ozo de Alex Vial, Leslie Martin, Martin Brunet, Mathieu Garcia
  • Prix Ecoles et cinéma, prix honorifique Prix Ecole et cinéma (cycle 2) : Ozo de Alex Vial, Leslie Martin, Martin Brunet, Mathieu Garcia Prix Ecole et cinéma (cycle 3) : Bisclavret de Emilie Mercier

A la galerie du Lavoir, Angélique tutoie les anges de lumière

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Mon travail pose l’interrogation d’une œuvre saisonnière.

Dans sa tendre enfance, Angélique n’aimait pas son prénom. À la différence des autres petites filles, elle ne voulait pas devenir marquise des Anges. Elle désirait, seulement, tutoyer les lumières de l’art. Aujourd’hui, elle expose à la Galerie du lavoir, sise dans la médiathèque de la Paillette, jusqu’au mardi 20 mars.

À treize ans, Angélique peignait des enfants en pleurs ; adolescente, des montagnes habitées par des personnages extraordinaires. Bac A3 en poche, la jeune Caennaise opte finalement pour l’art abstrait. « C’était comme un appel, » se souvient-elle.

Adoptée par Rennes, Angélique s’ennuie à la faculté d’arts plastiques. « J’étais un brin brimée, » confie-t-elle, dans un grand sourire. Elle s’en échappe par une œuvre à jamais « cathartique ». Comme la célèbre Séraphine ou Niki de Saint Phalle, elle couche des couleurs de vie. Des lames de bleu pour soigner les bleus de l’âme…

« Une oeuvre à jamais cathartique »

Ses toiles oscillent entre estampes japonaises et compositions à la manière de Nicolas de Staël, entre légèreté et émotions. Elles sèment des a-plats colorés dans un tourbillon d’énergie et… récoltent des tempêtes de réactions. « J’aime me poser dans un coin et observer les visiteurs d’une exposition, » confie la jeune femme. Rien de prétentieux dans sa démarche. Bien au contraire, la plasticienne aime partager son art au sens propre comme au figuré. « Lors d’une dernière exposition, les spectateurs sont repartis avec une partie de mon œuvre, » précise-t-elle.

Rennes, Unidivers, Magazine, Journal, angelique dauvilliers, transparence, galerie lavoir, mjc la paillette, peinture, art,

Rennes, Unidivers, Magazine, Journal, angelique dauvilliers, transparence, galerie lavoir, mjc la paillette, peinture, art,
« Le spectateur devient le complice du processus de création », confie Angélique Dauvilliers.

Pour son dernier accrochage, Angélique en appelle à notre jugement et à notre esprit créatif. « Ce partage, que je souhaite depuis toujours, arrive enfin… », confie-t-elle. Le regard des spectateurs apaise subitement des années de souffrances artistiques. À présent sollicité, il devient le complice, plus encore le producteur du processus de la création par un  jeu subtil entre transparence et lumière. « Que l’on vienne à dix heures, midi ou encore quatorze heures, mes tableaux sont toujours en perpétuel devenir. Elle dépend de l’œil du spectateur et de la lumière naturelle inondant la galerie. »
Par le fruit du hasard, l’œuvre surgit dans la pénombre ou encore sous le soleil du midi. Elle s’éveille par petite touche romantique, après une longue nuit d’hiver. Angélique, la femme bleue, a réussi son effet…

Angélique Dauvilliers,  De la transparence, peinture, jusqu’au 3 mars 2012, galerie du Lavoir, à la MJC La Paillette.

L’année studieuse et franchement ennuyeuse d’Anne Wiazemsky

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Aux éditions Gallimard, la petite fille de François Mauriac, Anne Wiaezmsky publie Une année studieuse. Livre d’une jeune femme aimée par un des plus grands cinéastes français, Jean-Luc Godard. Décidément, on ne sort pas de l’égo, de l’égo, de l’égo…

Primé par les lecteurs de l’Express, encensé par les critiques, Une année studieuse est tombé d’entre mes mains critiques. Celles qui aiment François Mauriac, adulent le résistant et glorifient l’écrivain des sentiments. Pas de chance, elles sont insensibles à l’écriture de sa petite fille, Anne Wiazemsky. Elles tournent les pages sans trop y croire…

Pourquoi cette soudaine méchanceté ? Anne Wiazemsky ne mérite pas un tel mépris. Elle écrit bien, certes. Seulement voilà, elle nous ennuie avec son histoire d’amour… Sa romance avec Jean-Luc Godard ne nous intéresse pas… même dans une belle Alfa Roméo.

Son histoire est la sienne, rien que la sienne. On n’en a que faire… En fait, ras-le-bol de ces écrivains qui regardent leur vie personnelle comme une source d’inspiration ! Ras-le-bol de ces éditeurs parsisiano-germanocrétins qui trouvent encore mieux de publier leur égo glamour ou écorché !

Les auteurs ont tant d’histoires à écrire, à inventer et à créer. Dans cette période individualiste, les écrivains sont beaucoup trop dans l’introspection agaçante de voyeurisme… Car il y a quelque chose de plus important que le premier amour : le grand livre que les écrivains doivent tenter d’écrire… Avis est fait à Anne Wiazemsky.

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Une année studieuse, Anne Wiazemsky, Gallimard, au prix de 18€, dans toutes les bonnes librairies, en particulier, germanopratines
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Comédienne, romancière et nouvelliste, Anne Wiazemsky a tourné avec Bresson, Pasolini (Théorème), Jean-Luc Godard (La Chinoise), Marco Ferreri, Philippe Garrel,Elle est notamment l’auteur de Des filles bien élevées (Grand Prix de la nouvelle de la Société des Gens de Lettres, 1988), Canines (prix Goncourt des lycéens, 1993), Hymnes à l’amour (1996, prix RTL-Lire) Une poignée de gens (1998, Grand prix de l’Académie française). Elle a récemment publié aux Éditions Gallimard Aux quatre coins du monde (2001), Sept garçons (2002), Je m’appelle Élisabeth (2004), Jeune fille (2007), Mon enfant de Berlin (2009). Son oeuvre, publiée dans la collection blanche, est également disponible en Folio.

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Monsanto > Victoire en responsabilité par un agriculteur charentais

Unidivers vous l’annonçait dans un article début décembre, lundi 12 décembre, le TGI de Lyon a examiné la plainte d’un agriculteur charentais de 47 ans, Paul François, contre le géant de l’agrochimie Monsanto. C’est gagné ! Un important revers pour le producteur d’OGM au processus industriels fortement critiqués.

L’agriculteur accuse le géant chimique de n’avoir pas suffisamment informé des dangers que faisait encourir l’utilisation d’un herbicide, le Lasso. Plus : il est persuadé que les vapeurs dégagées par ce composé sont à l’origine des graves problèmes neurologiques qu’il connait – fatigues chroniques, maux de tête, pertes de mémoire. L’accident initial s’est produit en 2004 : l’agriculteur a nettoyé une cuve, dont se sont échappées les vapeurs gazeuses, il est tombé dans le coma. Le tort de Monsanto serait de n’avoir pas précisé la composition exacte de son désherbant sur l’emballage et d’avoir mis sur le marché un produit qu’elle savait potentiellement dangereux. À noter que le Lasso a été retiré de certains marchés dès les années 80, en France, il aura fallu attendre 2007. Voilà une bataille juridique qui sera suivie avec attention. Engager une action en responsabilité contre un fabricant est une première dans le secteur de l’agroalimentaire. Comme le fait remarquer Hélène, il est dommage(able) que les class actions n’existent pas encore en France, car de nombreux autres agriculteurs semblent prêts à franchir le pas et attaquer Monsanto pour les mêmes raisons.

Travelling > Avant-première de Bullhead le 14/02 > Chili con carne

Bullhead (Rundskop) de Michael R. Roskam, nominé pour les Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, est en avant-première au festival Travelling le 14 février à 20h au TNB.

Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent…

Comme Unidivers l’expliquait dans un précédent article, si on regrette l’absence dans la programmation d’Amer d’Hélène Cattet (2011), on se félicite de la projection de Bullhead, un drame psychologique en forme de policier où la viande, la castration et les injections d’hormones brouillent les limites entre l’homme et la bête… L’interprétation de Matthias Schoenaerts résonne d’une profondeur tout à la fois humaine et juste-avant-l’humain. Une oeuvre qu’il peut être intéressant d’observer en miroir de Carne de Gaspard Noé.

 

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Michaël R. Roskam, 2011, 2:09, avec Matthias Schoenaerts, Sam Louwyck, Barbara Sarafian, Interdit aux moins de 12 ans

 

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Marcel Proust en virée à la galerie Eldo Videl-Perdriel

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Marcel Proust n’aimait que la Normandie, rien que la Normandie. À Cabourg, il logeait dans le Grand hôtel pour regarder la mer immense. Mais c’est en Bretagne qu’on lui rend hommage par le travail artistique d’Eldo Videl-Perdriel (1947-2004), exposé aujourd’hui dans une galerie rennaise.

Des yeux, encore des yeux… Ils sont troublants et « obnibulants ». Ils vous observent, non du coin du l’œil, mais fixement dans un tête-à-tête lancinant. On est dans un univers proustien très XIXe siècle, où les personnages rejaillissent du passé pour hanter notre existence.

Artiste aujourd’hui décédée, Eldo Videl-Perdriel a trouvé dans le regard de Swan ou de la duchesse de Guermantes la force littéraire de Marcel Proust. Mais de grâce, ne voyez pas en elle une peintre de l’unique représentation proustienne. « On ferait certainement fausse route en cherchant dans son oeuvre une illustration de Proust, au sens le plus plat de l’expression » écrit Pierre Bazantay, vice-président chargé de la culture et de la vie étudiante à l’Université Rennes 2. « Venu de plus loin, ce travail a vu le jour dans une lecture serrée, très précise de l’œuvre, une lecture pictorialiste où transparaît à chaque instant une véritable fascination pour l’auteur de la Recherche. »

Si on recherche le temps perdu de l’art…on retrouvera avec Videl-Perdriel l’approche d’une oeuvre infiniment ouverte et proustienne. L’artiste est dans un univers où la Vie rime avec dimension spirituelle et littéraire. On est dans un lien fort entre littérature et peinture par-delà l’inspiration qui a horreur des pages blanches.

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Galerie Eldo Videl-Perdriel, – rue Saint-Thomas, 35 000 Rennes. Horaires d’ouverture : Les jeudi, vendredi et samedi de 14 h 30 à 18 h 30. Site internet : eldovidel.perdriel.free.fr

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Palais Saint-Georges > Le nouveau château rennais

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Le Palais Saint-Georges est une figure emblématique de la ville. Il abrite jusqu’à présent des services municipaux ravis d’y avoir leurs bureaux et une caserne des pompiers. Mais que va devenir l’édifice au départ des hommes du feu ? La cité est en ébullition au sujet de cette brulante interrogation…

 

L’ancienne abbaye bénédictine, fondée au XIe siècle, a été confisquée à la Révolution française pour devenir un bâtiment municipal. Alors que longtemps les Rennais se sont désolés de ne pouvoir en jouir, alors que certains auraient voulu y voir s’installer le Centre des Congrès, le palais est aujourd’hui au cœur d’un débat politique quant à son avenir. La majorité municipale veut transformer l’édifice en un hôtel quatre étoiles contre l’avis de l’opposition municipale. « Cela signifierait un transfert du bâtiment au domaine privé, soit par vente simple, soit par la création d’un établissement à caractère commercial, commentait Benoît Caron, dans les colonnes du journal Ouest-France le 8 septembre 2010. Il appartient au patrimoine rennais et régional et ne peut avoir d’autre destination que celle d’être un lieu de culture. Hors de question de le privatiser ! »

Un débat qu’il faut dépassionner

Un avis pas du tout partagé par Frédéric Bourcier, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. « Le projet correspond à un besoin identifié pour notre ville. » « On a vu de magnifiques rénovations portées par des opérateurs privés, complétait le maire, Daniel Delaveau. La sauvegarde du patrimoine n’est pas contradictoire avec l’intervention du secteur privé. » Loin de nous l’idée de contredire notre municipalité… Cependant, une troisième voie serait peut-être envisageable. « Devant le nombre de projets hôteliers qui fleurissent ici où là dans Rennes, je suis pour l’ouverture dans ce haut-lieu d’une mairie annexe, » a confié une dame, lors de la dernière assemblée générale des Amis du Patrimoine rennais. « On pourrait y regrouper tous les services à l’étroit dans l’actuel bâtiment municipal, » ajoute-t-elle.

La question mérite d’être posée sur la place publique lors d’un débat « dépassionné »… « L’idée n’est pas saugrenue, » pense-t-elle. À moins que la décision ne soit déjà prise par les élus et leur cabinet d’études. On est quand même dans un contexte où une ville comme Rennes ne peut se passer d’une vente et d’un peu d’argent frais. Il en faut pour mener à bien tous ses projets.

L’univers impitoyable de l’UMP par le petit bout de la lorgnette

ump, politique, univers impitoyable, fillon, balladur, copé, latrous, marteau, maxime pitteloud, lipdubÀ quelques semaines des élections présidentielles, Flammarion sort un petit ouvrage à lire par tous les électeurs. Écrit à deux mains par Leila Latrous et Jean-Baptiste Marteau, UMP, un univers impitoyable en dit un peu plus sur les coulisses du parti actuellement au pouvoir.

Bonté divine, encore un livre sur la Droite française ! Cette fois-ci, il est rédigé par deux journalistes de TF1 et de LCI, un homme et une femme, visiblement très au fait des petites magouilles entre amis… Pas de grandes révélations dans cet essai politique, mais des confirmations et des informations sur les haines viscérales des ténors de l’UMP.

À la (quasi) différence des socialistes, dans l’UMP land, les coups bas ne sont jamais révélés au grand jour. Mais derrière l’unité de façade, on n’est pas vraiment tendre. Entre Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy, c’est « je t’aime, moi non plus ». Tandis qu’entre François Fillon et Jean-Louis Borloo, les inimitiés sont tenaces. Et que dire encore des relations entre l’actuel Premier ministre et Jean-Pierre Raffarin ! Tout est calculé, pensé, réfléchi pour l’après-Sarkozysme…

Un livre de l’après-Sarkozysme

Dans ce Dallas politique à la mode française, les grands de la droite usent de tous les stratagèmes pour rester au firmament et écarter leurs rivaux. Rien de surprenant… En revanche, on en apprend un peu plus sur les couacs, les faits surprenants ou encore les stratégies de la communication.

À droite, on ne veut plus de ténors bedonnants, avalant goulument des repas pantagruéliques. Désormais, il est « recommandé, voire imposé, à tous les membres du gouvernement un tour de taille. » Et attention aux faux-pas. Maxime Pitteloud, auteur du fameux lipdub de l’UMP, en a fait les frais. Il est radié à vie pour ce clip pas du tout assumé par ses grands chefs. L’affaire est révélée par les deux journalistes. Mais rien de fracassant, là encore…En revanche, l’ouvrage dessine l’avenir du mouvement et les lignes de fracture entre le ticket Copé/Juppé contre Fillon et les autres. Affaire forcément à suivre…

[stextbox id= »info » color= »0000ff » bgcolor= »ffffff »]Un univers impitoyable, par Leila Latrous et Jean-Baptiste Marteau, Flammarion, au prix de 19,90 euros.[/stextbox]

La Courrouze en un petit livre rédigé par ses habitants

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À l’heure où les grands chantiers pullulent à droite et à gauche dans notre belle ville, des Rennais consignent par écrit les témoignages du passé. Exemple, les membres de l’association Mémoires Arsenal/Courrouze vont sortir prochainement un livre sur la vie  de leur quartier.

 

En ce samedi de février, lors de l’assemblée générale des Amis du Patrimoine rennais, un homme au fond de la salle prend la parole. Représentant de Mémoires Carnaval/Courrouze, Jean-Claude Hamelin fait une annonce aux défenseurs de nos belles architectures. « En partenariat avec une association de Saint-Jacques, nous rédigeons actuellement un livre sur l’histoire de l’ancien arsenal de la Courrouze, au sud-ouest de Rennes, » explique-t-il. « On espère l’achever d’ici à la fin de l’année. »

Destiné au grand public, l’ouvrage est le fruit d’un long travail réalisé par des ex-salariés de l’Arsenal et commencé en 2004. « Nous sommes un collectif d’une vingtaine de volontaires pour mener les recherches et la rédaction », expliquaient récemment les bénévoles de l’association à un magazine de la métropole. « La période étudiée s’étend de 1793 (date de la décision de créer un arsenal à Rennes), jusqu’à nos jours. C’est une période trouble, difficile à éclairer. On a besoin sans cesse de confirmer nos témoignages et nos recherches. On tâtonne, il nous manque pas mal d’éléments du puzzle. »

Nous voulons valoriser le patrimoine immobilier

La sortie de cet ouvrage correspond à un souhait de l’association Mémoires Courrouze/Arsenal. « Nous désirons valoriser tout ce qui est patrimoine immobilier, végétal, historique… », assure Jean-Claude Hamelin. À cet égard, rien ne serait laissé de côté par MRA. « Nous avons travaillé avec l’aménageur Territoire pour maintenir des murets, des bâtiments… » ajoute-t-il. Non sans oublier de faire des propositions à la ville de Rennes. « Le 6 février 2008, nous avons retenu 15 noms pour l’appellation des voies, parcs… de la Courrouze. À ces 15 propositions, nous avons joint une centaine de noms, rappelant les phases de fabrication, les noms des professions, des matériels et produits,  de personnels… », rappelle l’association sur son blog.

Loin d’être inactive, l’association Mémoires Courrouze/Arsenal tient à rester un interlocuteur privilégié de la ville. Mais en se rendant à une réunion publique des Amis du patrimoine rennais, elle fait aussi un pas vers les tenants d’un lobby puissant. La Ville de Rennes devra en tenir compte pour éviter un front associatif uni et visiblement très vigilant sur les questions architecturales…

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Le 10 novembre 2009, le musée de Bretagne a réaffirmé son partenariat. Il confirme l’idée d’organiser une exposition aux Champs libres à l’horizon 2013, du genre Odorico, en terme de contenu et de durée sur la vie de l’Arsenal. Pas de confirmation pour l’heure sur cette information. Un parcours thématique est également prévu dans le quartier.

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« L’activité du site de la Courrouze est demeurée discrète jusqu’à la décision d’arrêter la production de munitions tombant le 18 juin 1998 – ajoutait la revue municipale – Jusqu’au milieu des années 1950, l’Arsenal produisait des munitions de gros calibre : l’enveloppe ou douille, la poudre et le projectile appelé obus. La production des petites munitions et des douilles a continué jusqu’à l’arrêt complet en 2000. »

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Etre franc-maçon au XXIe siècle

C’est à la demande de l’association rennaise ACEMS qu’Unidivers publie le compte-rendu d’une des réunions du Café-Horloge, ce café hors-loge ouvert à tous où se réunissent régulièrement francs-maçons et curieux pour converser autour de sujets « initiatiques ». Une quarantaine de personnes ont débattu de : « Être franc-maçon au XXIe siècle ».

Survivance d’un passé suranné ou flambeau d’une modernité porteur d’espérance, la Franc-maçonnerie est-elle plus proche de l’odeur de sainteté que du souffre ? Pourquoi et comment entre franc-maçon au XXIe siècle ? Que peut-on attendre de la franc-maçonnerie, et comment la vivre aujourd’hui ? Quelles sont ses valeurs, à quoi sert-elle ? La franc-maçonnerie a-t-elle changé depuis sa création au XVIIIe siècle, est-elle en développement ou en régression, quel est son avenir ?

À toutes ces questions, des réponses ont été proposées après une présentation mettant en exergue les fondamentaux de la Franc-maçonnerie : un ordre initiatique et traditionnel, qui s’appuie sur la Tradition – transmise au moyen d’écrits, de monuments, d’œuvres d’art – par tous les chercheurs de vérité depuis l’aube de l’humanité. Cet ordre s’est fixé un but, celui de travailler à l’amélioration de l’homme et de l’humanité, selon une méthode communautaire qui rassemble des frères sur un chantier. Il ne s’agit plus du chantier des bâtisseurs de cathédrales, dont la Franc-maçonnerie se réclame néanmoins l’héritière, mais d’un chantier symbolique qui vise à mieux se connaître soi-même et à mieux connaître les autres, où chacun est invité à se construire en construisant, à se transformer en transformant la matière première, au moyen d’outils que sont les rites, les rituels et les symboles.

Les rites sont une manière d’exprimer l’inexprimable, de dire l’indicible, de transmettre l’intransmissible secret par nature : un ensemble de mythes et de légendes qui racontent l’origine de la création, la place que l’homme y occupe et la manière dont on peut pénétrer les petits mystères de la manifestation et les grands mystères de la vie et de la mort. La Franc-maçonnerie abrite ainsi différents rites qui se rattachent à un même corpus mythique.

Les rituels structurent ces rites et régissent la manière dont les frères maçons se réunissent et travaillent ensemble. Enfin de nombreux symboles complètent les outils dont se saisissent les francs-maçons pour transformer le monde intérieur et extérieur.

Dans un monde en quête de plus d’humanité, la franc-maçonnerie séduit, si l’on en juge par l’évolution de ses effectifs. Chaque postulant est accepté au regard de son désir d’évolution, de sa volonté de travailler sur lui-même et de sa capacité à s’ouvrir aux autres, et les considérations de niveau social ou de diplômes n’entrent pas en ligne de compte.

Par ailleurs, le travail en loge n’a pas pour but de faire pression ou de modifier directement la société civile. Il s’agit là d’engagements personnels qui n’ont par leur place dans le travail en loge. De même, il est rappelé que les franc-maçons sont des cherchants et non pas des croyants. Si les travaux en loge sont placés sous la référence d’un principe créateur, qu’il s’agisse du triangle rayonnant ou du concept de Grand Architecte de l’Univers, il ne s’agit en aucun cas d’un dieu révélé ou du dieu d’une religion particulière, même s’il est demandé de prêter serment sur la Bible.

Un intervenant se demande si l’avenir de la franc-maçonnerie n’est pas dans l’intégration des femmes. Réservée à l’origine aux seuls hommes, la franc-maçonnerie s’est très rapidement ouverte aux femmes et une sœur a présenté les caractéristiques de son obédience et de son rite qui accepte la mixité.  À l’examen, les différences de travail entre loges exclusivement masculines, loges exclusivement féminines et loges mixtes semblent assez minimes. Et il est important de noter que la franc-maçonnerie offre, à travers différents rites et obédiences, une grande liberté de choix au postulant. Toutefois, un intervenant rappelle que selon lui, l’intérêt de travailler dans une loge où les sexes ne sont pas mélangés est d’obliger chacun à aller chercher en soi la polarité dont il n’est pas porteur physiquement.

Une intervenante s’interroge sur le rôle et le poids de la hiérarchie en franc-maçonnerie. Il est rappelé cette anecdote où le maître d’œuvre sur un chantier interroge trois ouvriers et leur demande ce qu’ils font. Le premier répond « je gagne ma vie », le second : « je taille une pierre » et le troisième : « je bâtis une cathédrale ». La hiérarchie maçonnique est ainsi une hiérarchie initiatique (étymologiquement, du grec hieros, sacré) qui repose sur des changements d’état de conscience et de perspective, dont le but est de conduire l’impétrant de la compréhension des petits mystères à celle des grands mystères. Pour certains, la hiérarchie maçonnique est tout entière contenue dans la simplicité et la plénitude des trois premiers degrés : apprenti, compagnon et maître. Pour d’autres, cette hiérarchie se décline en davantage de degrés.

Mais il est aussi une autre hiérarchie, non plus initiatique mais administrative, celle-là, par laquelle les loges dépendent d’administrations centrales appelées obédiences. Des intervenants se sont demandé si certaines obédiences n’avaient pas trop dérivé vers des préférences politiques ou religieuses, voire affairistes. Le flambeau de l’initiation n’est-il pas souvent absent de ces instances ? Ne brille-t-il pas essentiellement dans les loges, selon le vieux principe plusieurs fois rappelé : « Un maçon libre dans une loge libre » ?

Ces débats parfois passionnés témoignent de ce que la franc-maçonnerie est une tradition toujours vivante où la parole circule librement. La franc-maçonnerie, avant toute chose,  se présente comme le rassemblement d’une grande famille d’esprit et d’âme qui, depuis l’aube de l’humanité, parcourt le chemin de l’éternel pèlerin, avec la lumière comme seul guide et comme seule récompense.

Le peuple grec est anarchique et difficile à apprivoiser, La solution consiste donc à le détruire

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Le peuple grec est anarchique et difficile à apprivoiser. Pour cette raison, nous devons frapper profondément dans leurs racines culturelles : peut-être alors arriverons-nous à les forcer à se conformer. Je veux dire, bien sûr, frapper à la base de leur langue, de leur religion, de leurs réserves culturelles et historiques, de manière à neutraliser leur capacité à se développer, à se distinguer, ou à triompher; les éliminant ainsi comme obstacle à nos projets stratégiquement vitaux dans les Balkans, la Méditerranée et au Moyen-Orient. (propos prêté à Henry Kissinger en 1974)

 Que ces propos aient été ou non formulés, ils conduisent à réfléchir autrement la crise qui secoue la Grèce.

Certes, la responsabilité des politiques dans la crise est indéniable. Aujourd’hui, c’est avec amertume qu’on se rappellera avec quelle joie la gauche politique avait été accueillie après la dictature des colonels. Résultat : 30 ans de gabegie par le clan Papandréou qui aura réussi l’odieux mariage d’une baronnie clientéliste et d’un syndicalisme mafieux. 30 ans à tondre la bête touristique, la seule source conséquente de rentrées financières.

À cela s’ajoute, un libéralisme intempérant marqué par une économie souterraine tentaculaire, une dispendieuse guerre froide sans fin avec la Turquie, un régime d’exception pour les armateurs grecs qui ne paient pas d’impôts (mais n’en va-t-il pas de même avec les grandes entreprises françaises ou avec les plus-values que les banques françaises – BNP, Crédit Agricole et Société Générale – réalisent avec notre épargne dans les paradis fiscaux ?).

Mais il y a aussi l’introduction de l’euro qui a plombé la Grèce (et Chypre) en appauvrissant sa population et en l’obligeant à souvent occuper deux emplois.  Il y a aussi les intérêts exponentiels d’une dette qui renvoient à la question de l’encadrement du taux d’usure. Rappelons que les opérateurs bancaires et autres usuriers ont contribué à faire s’envoler avec la crise une quarantaine de trilliards de dollars. En outre, d’une manière généralisée en Occident, notamment dans les pays méditerranéens, on relève des coûts de fonctionnement sociaux de plus en plus onéreux, une diminution de la richesse industrielle réelle, une baisse des ressources rentières, etc.

Une fois ce sombre panorama dressé, on peut se concentrer sur un autre aspect de la situation. Ne serait-ce pas un combat plus profond qu’incarne aujourd’hui la Grèce : une conception européenne méditerranéenne catholique et orthodoxe en butte à une vison américaine – l’Europe germanique et nordique étant entre les deux tiré à hue et à dia ?

De fait, on peut comprendre la préférence, notamment dans les jeunes générations, pour la conception nordique de l’organisation sociale et politique. Une conception où – largement plus que dans les pays du Sud – la morale civique et le respect de l’autre irriguent les relations individuelles, où la classe politique est sommée et soumise à un principe d’honnêteté et de transparence, où les castes, baronnies, et syndicats mafieux sont rares.

Néanmoins, il faut prendre conscience que l’écrasement de la Grèce – ou quel que soit le nom qu’on lui donne – signerait le sapement symbolique d’un fondement de l’Occident et de sa vision de l’homme et du monde. Ce n’est pas une entreprise qui se trouverait en liquidation, c’est le lieu où est né l’Occident qu’on condamne au chaos. Il en va du devoir de tout humaniste de protéger Athènes, comme Jérusalem, Constantinople ou Rome, quels que soient les fautes ou les péchés de leurs enfants.

Au demeurant, quel serait l’effet de ce démantèlement ? Citons-en seulement deux.

D’une part, la mise en coupe réglée du peuple grecque profiterait à une lecture de l’histoire expurgée de la singularité panthéo-orthodoxe. A la clé, un renforcement de la conception étasunienne de l’organisation de la gestion mondiale. D’autre part, elle faciliterait le contrôle de la ligne stratégique Balkans-Turquie-Iran qui sépare l’Europe et la Russie de la péninsule arabique et pétrolifère. Une solution désirée par les États-Unis, mais dorénavant également par l’Allemagne.

Ah, l’Allemagne. Notre voisin qui demande la mise sous tutelle de la Grèce ! Notre voisin qui vend sans vergogne des sous-marins aussi bien à la Grèce qu’à la Turquie, deux ennemis qui font perdurer une guerre froide depuis des décennies pour le plus grand bonheur des marchands d’armes. Voilà une étrange manière de contribuer à alléger les dépenses de la belle Hélène et à consolider la pax europeana.

Au fait, plus de la moitié du prix de l’achat par la Grèce à l’Allemagne des sous-marins a déjà été réglé, mais les sous-marins ne sont toujours pas livrés. Une mise sous tutelle de la Grèce serait ainsi de bon aloi… pour les industriels allemands.

 

Vers une contribution de l’Église orthodoxe grecque ?
En Grèce, on trouve aussi bien des prêtres roulant en Mercedes que des évêques marchant en sandales usées et vous invitant à venir partager du pain et des olives en toute simplicité. Comme dans la plupart des religions, il y a des fonctionnaires de Dieu et il y a des saints hommes. Dieu reconnaîtra les siens.
En attendant, l’Église orthodoxe occupe une place prépondérante. Son patriarche a longtemps caracolé en tête des personnages influents préférés des Grecs. En outre, elle joue et a joué depuis sa création un rôle de ciment identitaire. Enfin, elle est également le premier propriétaire foncier du pays. Pourquoi ?
Parce sous l’Empire ottoman, les Turcs interdisaient l’héritage et confisquaient les biens personnels à la mort des chrétiens. D’où la tradition de faire des donations à l’Église. Comme disent les esprits forts : « heureusement, cela déjà cela que la bande de Papaandréou n’a pu dilapider ».
L’aura de l’Église s’explique par le fait qu’elle a toujours résisté aux envahisseurs et conservé la culture grecque. Elle a résisté aux Ottomans durant près d’un demi-millénaire de vexations et de spoliations, elle a résisté aux nazis (il y a peu de pays où, dans les maquis, communistes et religieux se cachaient ensemble ; quant aux monastères du mont Athos, haut lieu spirituel réservé exclusivement aux hommes, ils n’ont pas hésité à cacher durant la guerre nombre de résistantes communistes), elle a résisté aux Anglais lors de la décolonisation de Chypre, etc. Aujourd’hui encore, nombre de Grecs regardent la politique étrangère américaine comme une nouvelle forme de tentative de contrôle identitaire.
Voilà donc la réponse à ceux (souvent occidentaux) qui réclament que les biens de l’Église soient taxés. Jamais l’État grec ne parviendra ni n’aura la prétention d’imposer une taxation des biens de l’Église. Par contre, il est bien regrettable que l’Église ne prenne pas elle-même l’initiative de se taxer afin de reverser une rondelette somme à l’État ou à des représentations de la société civile. Elle ferait ainsi profiter son peuple de ce qu’il lui a donné au cours des âges.

 

In hoc signo vinces (léger)

 

Place de Coëtquen > la muse retrouve sa place

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Petite nuit brumeuse et froid frisquet en ce début du mois de février. Place de Coëtquen, à deux pas de la mairie, les passants retrouvent leur muse. La sculpture, ornant leur fontaine, était partie se refaire une beauté…dans un atelier de restauration.

Sans tapages, ni même battages médiatiques, la tête coupée est revenue discrètement place de Coëtquen. Elle était en restauration depuis quelques semaines dans un atelier de la Région. L’œuvre de l’Italien Claudio Parmiggiani en avait bien besoin. Son socle n’avait jamais été changé depuis 1993 et sa belle moustache, dessinée par un fêtard aviné, était naturellement de trop. « Ca lui arrive d’être taguée, une fois par an ou tous les deux ans, comme d’autres objets qui trônent sur l’espace public, » rappelait un brin amusée, Odile Lemée, conseillère aux arts plastiques de la Ville sur le site internet de la municipalité.

Comme beaucoup de sculptures dans la ville, la muse est devenue partie intégrante du paysage rennais. « Elle est ‘abord un symbole. Celui de l’incendie de 1720, qui s’est arrêté à ses pieds (si l’on peut dire). C’est aussi une fontaine, bien que l’eau n’y jaillisse pas, » ajoutait la conseillère.

Depuis son inauguration, la Ville a déjà changé trois fois la tête. « On garde toujours deux têtes d’avance en stock, au cas où… », rappelait le site Internet. La muse devait revenir à la fin du mois de septembre. Visiblement, c’est plus tôt que prévu… Tant mieux pour les Rennais.

Travelling Bruxelles > Prix du public pour ‘Kin’

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Le festival Travelling Bruxelles, a décerné samedi soir ses prix au Liberté.

  • Prix du public, à « Kin » de L’Atelier Collectif. Kin est une photographie sociale de Kinshasa, qui fait se rencontrer une série de personnages sur le thème de la débrouille et du recyclage. Le film est réalisé dans un esthétique de jouets africains. Il est raconté par un conteur.
  • Prix Pocket films, à « Virus du moineau » du lycée Bréhoulou
  • Prix du court-métrage belge à « Kin » de L’Atelier Collectif
  • Prix des amitiés sociales à « Badakje 46 » de Destroop
  • Prix pour le scénario d’une nouvelle à « Ma maison » de Lisa Diaz. Il s’agissait d’adapter une nouvelle de Thomas Gunzig intitulée La vie sans ligne d’horizon.

Les vérités d’Albert Einstein sont toujours bonnes à dire

L’idée que l’ordre et la précision de l’univers, dans ses aspects innombrables, serait le résultat d’un hasard aveugle, est aussi peu crédible que si, après l’explosion d’une imprimerie, tous les caractères retombaient par terre dans l’ordre d’un dictionnaire.
Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue
 C’est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu’il en a reçu.
L’école devrait toujours avoir pour but de donner à ses élèves une personnalité harmonieuse, et non de les former en spécialiste.
Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois.
Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito.
Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.
La politique est éphémère mais une équation est éternelle.
La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir.
Ne t’inquiète pas si tu as des difficultés en maths, je peux t’assurer que les miennes sont bien plus importantes !
Ce qui est incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible.
Je sais pourquoi tant de gens aiment couper du bois. C’est une activité où l’on voit tout de suite le résultat.
La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.
La vraie valeur d’un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du mo.
Je n’ai pas échoué, j’ai trouvé dix mille moyens qui ne fonctionnent pas.
Je ne m’inquiète jamais de l’avenir. Il arrive bien assez tôt.
La joie de regarder et de comprendre est le plus beau cadeau de la nature.
Trois idéaux ont éclairé ma route et m’ont souvent redonné le courage d’affronter la vie avec optimisme : la bonté, la beauté et la vérité.
L’ensemble de ce qui compte ne peut pas être compté, et l’ensemble de ce qui peut être compté ne compte pas.
Je ne dors pas longtemps, mais je dors vite.
Il faut toujours penser par soi-même. Ne rien apprendre par cœur, mais tout redécouvrir. Ne rien négliger de ce qui est concevable ou imaginable.

Russell Banks > American Darling > Un roman aux multiples facettes

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Russelm Banks est un prestidigitateur. Les premières pages d’American Darling laissent présager une lecture facile et divertissante, peut-être même quelques longueurs. Et comme par magie, on se retrouve envoûté par ce roman fascinant, à l’intrigue aussi originale que touchante, au propos subtilement émaillé d’une critique politique qui fait mouche.

Résumé

Hannah Musgrave est une femme singulière dont personne ne connaît le passé. Elle revient en Afrique où elle a été conduite à s’installer pour fuir la justice fédérale des États-Unis à la suite de son engagement dans des mouvements anarchistes. Que s’est-il passé au Liberia, durant toutes ces années ? Pourquoi a-t-elle dû s’enfuir de nouveau et rejoindre son pays au risque d’y être emprisonnée ?

Un livre captivant et engagé

Sous la plume de Russell Banks, Hannah devient une antihéroïne antipathique et glaçante. Elle porte sur la vie un regard grave, froid, fataliste, presque dénué d’émotions. Elle est sans nouvelles de ses trois enfants, devenus des rebelles sanguinaires de la guerre civile libérienne; elle n’a ni famille ni amis proches, son mari, mort assassiné, était membre du gouvernement dictatorial du Liberia; et tout cela semble lui convenir.

On dévore American Darling, taraudé par une question lancinante : comment cette femme en est-elle arrivée là ? Hannah tente de répondre à cette question et nous entraîne dans un périple fascinant aux États-Unis et au Liberia, deux pays que tout semble opposer. C’est compter sans l’ironie grinçante de Russell Banks et l’activisme politique notoire de cet auteur furieusement opposé à la politique hégémonique et impérialiste de sa nation. Il dépeint les États-Unis comme une nation rigide et intolérante dans laquelle tous doivent parler d’une seule voix, unis par un consensus bien-pensant, prêts à combattre pour défendre leurs valeurs. Militante dans les mouvements révolutionnaires des années 1970, opposée à la guerre du Vietnam, en révolte contre son époque, Hannah Musgrave fuit les États-Unis, pays de la liberté, et trouve refuge dans une dictature africaine. Russel Banks marque un point.

Mais American Darling n’est pas une simple critique de la politique intérieure et étrangère américaine. Russell Banks façonne ses personnages avec soin et leur donne une véritable consistance. Le lecteur pénètre l’intimité de cette femme qui dévoile ses failles avec simplicité, sans chercher ni justification, ni absolution: son absence d’instinct maternel, son incompréhension des rites culturels et tribaux de sa belle-famille, sa passive complaisance envers les dirigeants d’un régime corrompu, sa grande solitude durant toute sa vie… Hannah se révèle dans toute son humanité et l’hostilité qu’elle suscite dans les premières pages se transforme en bienveillance. N’a-t-on pas porté un jugement un peu hâtif ?

À conseiller si…

…vous êtes en panne d’idées de lecture. American Darling est un livre aux multiples facettes qui s’adaptera à votre humeur: un roman captivant, l’histoire d’une femme, des considérations politiques sans complaisance, voire une invitation à l’introspection et à la réflexion.

Extraits :

Il ne fait pas bon de vieillir pour les femmes… selon un homme, en tout cas !

Il m’a fallu plus d’une décennie avant que je ne me sente en état de retourner à Monrovia pour affronter les conséquences de cette ultime nuit. Et j’avais alors cinquante-huit ans. Pas vraiment une vieille femme, en tout cas pas selon l’échelle d’aujourd’hui, mais pas mal décatie pour ce qui est du visage et du corps. […] Je ne suis que la coquille de ce que j’étais il y a douze ans. En vieillissant, nous devenons des animaux différents. Surtout les femmes. Et quand nous sommes devenues un animal qui n’a plus d’intérêt sexuel, les jeunes – parce qu’ils croient qu’ils ne seront jamais vieux – nous traitent comme si nous étions une autre sorte de primate. Comme si l’un de nous était un chimpanzé et l’autre un être humain.

Hélène

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Russell Banks, American Darling, Actes Sud, janvier 2007, 570 pages, 10,50€

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Rennes 1 et Rennes 2 > Nouvel échange de tirs… numériques

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Le projet de fusion (voir notre précédent article) entre les universités de Rennes 1 et Rennes 2 avance enfin !…

Fatigués de la langue de bois de la communication institutionnelle au service d’un rapprochement qu’une partie des dirigeants concernés ne souhaitent en réalité pas, ce sont les étudiants eux-mêmes qui s’emploient à y travailler. Comment ? En mettant en valeur les différences et ressemblances de chaque fac. Ceux de Rennes 2 ont commencé en mettant l’accent sur l’identité sociopsychologique de leurs camarades de Rennes 1, ceux de Rennes 1 ont répondu en soulignant l’importance de la vie politique à Rennes 2. Comme dit l’adage : on se rencontre par ses ressemblances, on reste ensemble pour ses différences. Dans le cas présent, l’inverse serait peut-être plus juste…

 

Centrale biomasse et Dalkia, L’enquête publique débute le 13 février

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À deux pas de l’écomusée de la Bintinais, sur le site des Boedriers, Dalkia a le projet d’installer une centrale de cogénération biomasse. La construction sera-t-elle acceptée par les riverains ? L’enquête publique démarre le lundi 13 février 2012.

Unidivers a déjà évoqué à maintes reprises ce dossier, depuis plusieurs semaines. Ce n’est pas sans raison, car le programme rencontre l’hostilité farouche de deux associations, dont les Amis du patrimoine rennais. Communiqués dans la presse et manifestations lors du conseil municipal, ils mettent visiblement les moyens pour contrer ce programme. « On restera très vigilants, » assurait l’un des membres des Amis du patrimoine rennais, Robert Bézard, lors de la dernière assemblée générale de son association.

Issue des forêts ou encore de l’agriculture, la Biomasse représente un potentiel énergétique important et une alternative réaliste aux énergies fossiles. Elle compte déjà 94 installations dans toute l’Europe pour une puissance totale de 740 MW. À Rennes, la future usine est un projet classé par la protection de l’environnement. Pour en savoir plus, elle fait l’objet d’une enquête publique, sous l’égide de l’enquêtrice Catherine Latrompette. Plusieurs dates sont déjà fixées par la ville de Rennes.

Les dates de l’enquête publique : Lundi 13 février, de 9h à 12 heures ; mercredi 22 février de 14 h à 17 h; mercredi 29 février de 14 h à 17 h; mercredi 7 mars de 14 h à 17 heures et mercredi 14 mars de 14 h à 17 heures ?