La construction d’une église n’est pas monnaie courante en France. L’Eglise consacre son temps bien plus à restaurer ses bâtiments qu’à en édifier. A Saint-Jacques de la Lande, le diocèse prévoit d’en construire une nouvelle dans le quartier de la Morinais.

 

Depuis quarante ans, pas une seule église n’a vu le jour dans le département de l’Ille-et-Vilaine. Sous l’impulsion de Monseigneur Pierre d’Ornellas, le Diocèse de Rennes envisage d’en édifier une toute neuve et pimpante à Saint-Jacques de la Lande, dans le quartier de la Morinais. Situé le long de la quatre voies entre Rennes et Redon, le projet avance même à grand pas depuis l’achat d’une parcelle constructible en 2004, la création d’un comité de pilotage et d’un comité d’assistance d’ouvrage.

L’une des perspectives de l’église (sources :site internet du diocèse).

Sur une surface de 469 m2, la nouvelle église cherchera à créer du lien entre les gens dans une ville dénuée d’âmes (on peut le dire sans blesser outre mesure le maire de cette commune). « L’implantation choisie semble prédestinée grâce à la présence de la chapelle du Haut Bois dont les vestiges remontent aux XVe et XVIIe siècles » explique Véronique Orain, membre de la commission des Arts sacrés sur le site Internet du Diocèse. « Même si cette dernière est désaffectée depuis de nombreuses années, elle confère incontestablement à cet espace un caractère sacré. Sa situation centrale sur l’axe des différents équipements publics de la ville : cimetière, salle des sports, écoles, bibliothèque et bientôt la mairie, invite à y faire une pause, un détour.»

D’ici à la fin de l’année 2013, la nouvelle bâtisse devrait voir le jour. Elle sera construite sous l’œil de son architecte portugais, Alvaro Siza. L’homme aux multiples réalisations prévoit un édifice de béton blanc sur deux étages. « Un rez-de-chaussée sera consacré à l’accueil des croyants et des non croyants, au partage des moments heureux, à la convivialité. En revanche, le second étage “la chambre haute” sera réservée à la liturgie, à la prière personnelle ou collective. Elle pourra accueillir entre 120 à 150 personnes », ajoute Véronique Orain.

Loin d’être un novice, Alvaro Siza veut donner une dimension sacrée à son projet et puiser dans le passé ses sources d’inspiration. Le bâtiment pourrait évoquer la partie circulaire de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem ou encore une représentation simplifiée du Christ. « L’architecture d’Alvaro Siza ne suit pas les tendances à la mode. Elle est intemporelle, elle demande une certaine réflexion, une approche particulière, un temps d’adaptation », précise Véronique Orain.

A Saint-Jacques où a été construit il y a sept ans un temple maçonnique, on regardera de près cette nouvelle construction dont le presbytère sera situé dans un immeuble tout proche. Pour un coût total et bien modeste d’environ 3 millions d’euros, le programme reste à peaufiner avec toutes les partenaires en présence. Il s’agira de réfléchir notamment à la lumière intérieure, au revêtement extérieur… Dans le meilleur des cas, l’église sera inaugurée à Pâques en 2013 et placée sous le signe de la Résurrection.

Siza par le peintre Bottello.

Encadré : Álvaro Siza Vieira (né en 1933, Matosinhos) est un architecte portugais. Il a étudié à l’École Supérieure des Beaux-Arts Porto. Inspiré par les œuvres de Frank Lloyd Wright, Alvar Aalto et Adolf Loos, il développe un style épuré et voue à la couleur blancheur un vrai culte. On lui doit plusieurs réalisations : la piscine de Quinta de Conceiçao, à la piscine de Leça da Palmeira de Porto, la faculté d’architecture de Porto, la Fondation Ibère Camargo de Porto au Brésil…

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