Fernand Léger vivait en Normandie, à Lisorès, à la fin de sa vie. Sa maison et son atelier étaient à l’abandon. Rachetés par un marchand d’art, ils vont devenir un musée au cœur du Pays d’Auge, d’ici à 2014.

 

Au creux d’un vallon, à Lisorès, dans l’Orne, la ferme normande de Fernand Léger (1881-1955) était à l’abandon et envahie par les ronces et les orties. Du chemin d’accès, on voyait juste une grande fresque en mosaïque de l’artiste sur la façade de la maison. La seule tenant encore debout dans ce décor d’herbes folles, de mousses grimpantes et de pierres posées ici où là.

Ces dernières années, cet atelier de l’un des plus grands artistes mourait dans l’indifférence la plus totale au grand dam des habitants. Le cœur serré, les riverains espéraient un geste de l’Etat, de la Région et du département pour sauverce patrimoine. Faute d’une intervention publique, Lisorès a trouvé un marchand d’art, Jean du Chatenet. En 2007, il a racheté l’ensemble. Depuis, il a mis les bouchées doubles pour débroussailler, couper les mauvaises herbes et arracher les ronces.

A force de travail (près de trois ans de chantier), le nouveau propriétaire des lieux vient de sortir de l’ombre l’œuvre du pignon. Appelée La fermière et sa vache, elle est intacte, en dépit de quelques plombs de chasseur. Réalisée par l’artiste, cette scène est composée sur une grande surface de 20 m2 et sa gouache originale a été offerte à un certain Maurice Thorez.

Peu à peu, l’endroit renaît de ses cendres pour une ouverture au public prévue en 2014. Les visiteurs y retrouveront avec plaisir ce qui fit le succès de cet endroit de 1955 à 1982 :l’atelier de Léger, la maison de l’artiste, la petite chapelle construite par ses soins, un parc de trois hectares et les mosaïques originales.

Encadré : un peintre paysan

Le pionnier du Cubisme était très attaché à sa région natale où il y a réalisé céramiques et vitraux. Fils d’éleveur, il était né le 4 février 1881, à Argentan. Apprenti chez un architecte à Caen, il file très vite vers Paris, à 19 ans à peine. Il abandonne l’architecture et se met à fréquenter Chagall, Cendrars, Max Jacob et Modigliani.

Dans les années 30, l’artiste qualifié de « paysan de l’avant-garde » devient célèbre internationalement. Il part aux Etats-Unis pour y vivre jusqu’en 1945. De retour en France, Fernand Léger créé de nombres œuvres monumentales. Il meurt en 1955. Il est aujourd’hui célébré dans le monde entier et à Biot, dans son musée national.

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