La rédaction d’Unidivers, qui raffole de ce type de traditions, revêt une nouvelle fois son costume de lutin pour Noël et les fêtes de fin d’année 2021. Chaque jour, nous égrainerons un nouveau calendrier de l’avent, pour votre (notre) plus grand plaisir. Après les œuvres plastiques l’an dernier, cette année, place à la musique…

Chaque année, il est attendu. Chaque année, il envahit les rayons des boutiques. Qu’il dissimule des friandises ou de petits cadeaux, qu’il soit DIY ou acheté, le calendrier de l’avent sonne le début des festivités de fin d’année. Il permet le décompte des jours entre le 1er décembre jusqu’à la veille de Noël et accompagne la vie de tout un chacun pendant cette période. Les adultes sourient avec nostalgie face à l’enthousiasme des plus petits, certains craquent même et s’offrent ce plaisir. Pourquoi se priver ? Chacun attend avec impatience d’ouvrir, jour après jour, la petite fenêtre afin de découvrir ce qui se cache à l’intérieur…

noel calendrier avent

Pour cette deuxième édition du calendrier de l’avent, l’équipe d’Unidivers a enfilé son petit bonnet de circonstances, retroussé les manches de son costume de lutin, s’est aventurée dans des contrées musicales encore inexplorées (si peu) et a plongé dans les tréfonds de son esprit pour trouver les musiques qui pourront vous faire sourire, rire, vous émouvoir parfois. Vous allez le (re)découvrir, la magie de Noël touchent tous les genres musicaux.

Au programme : musiques traditionnelles, classiques, contemporaines, intemporelles, décalées ou complètement farfelues. Bref, un calendrier à l’image de la rédaction !

25 décembre 2021 : Franck Sinatra – « Christmas Song »

Le père Noël est passé, les biscuits ont été grignotés, le lait bu. Des baises ont été volés sous le gui et les cadeaux déballés. Unidivers a choisi une chanson de circonstances pour clôturer la deuxième édition de son calendrier de l’avent. Ce dernier s’arrête normalement le 24 décembre, mais voyez-vous le comme le cadeau de Noël de la rédaction. Pour accompagner cette journée festive, on vous a réservé un grand classique du genre, gardé au chaud spécialement pour ce jour : l’intemporel « The Christmas Song », interprété par le grand Franck Sinatra.

L’histoire raconte que la chanson a initialement été écrite par les musiciens Mel Tormé et Robert Wells pendant un été caniculaire, en 1944. Un moyen de lutter contre la chaleur et de s’immerger dans l’hiver. Le trio Nat King Cole fut le premier à enregistrer la chanson en juin 1946. Au total, quatre enregistrements seront effectués : en août 1946 avec un petit ensemble à cordes, en août 1953 avec un orchestre complet et en mars 1961 dans une version stéréophonique avec un orchestre conduit par Ralph Camichael. « The Christmas Song » est aujourd’hui une des chansons de Noël les plus connues et reprises.

Ce succès, autant dans la pop que dans le rythm and blues, reprend la recette d’un chant de Noël traditionnel. On y écoute des paroles sur les coutumes de la fin d’année sur une composition musicale douce. Dans la version de Franck Sinatra, on entend quelques notes de « Jingle Bells » s’inviter au milieu du morceau. Le tout donnant seulement envie de dire : « Merry Christmas to you ! ». Et Unidivers vous souhaite le meilleur !

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24 décembre 2021 : Perry Como – « Holy Night » :

Surnommé « la marseillaise religieuse » par le compositeur Adolphe Adam, le chant bien connu « Minuit, Chrétiens ! », plus connu peut-être sous le nom de « O Holy Night », est à l’origine un chant religieux. Chaque année, à l’heure où le père Noël habille le pied des sapins de mille et un cadeaux, « Minuit, chrétiens ! est l’heure solennelle » et le chant de Noël, souvent interprété dans les églises françaises, un moment magique.

Son histoire remonte au XIXe siècle. Fin 1843, à Roquemaure (Provence), l’abbé de la ville veut célébrer la fin des travaux de restauration des vitraux de la collégiale Saint Jean-Baptiste. Il demande alors au poète Placide Cappeau, originaire de la ville, d’écrire un poème de Noël. Il ne se doute pas que les paroles, réflexion sur la naissance de Jésus comme rédemption de l’humanité, rencontreront plus tard un succès fou… Suivra la mise en musique par le compositeur français Adophe Adam la même année. « Minuit, Chrétiens ! » est interprété pour la première fois par la chanteuse d’opéra Emily Laurey, en ouverture de la messe de minuit quatre ans plus tard, le 25 décembre 1847.

En 1855, le ministre unitarien John Sullivan Dwight écrit la version anglaise, « Minuit, Chrétiens ! » devient alors « O Holy Night ». Bien qu’il soit aujourd’hui interprété en ouverture de la messe de minuit, ce ne fut pas toujours le cas… Le cantique est en effet controversé en raison de cette ligne : « … et de son Père arrêter le courroux ». Selon certains prêtres, ce passage portait offense au Seigneur, car Dieu n’a pas de courroux…

De multiples transcriptions ont été réalisées, de l’adaptation pour instrument solo à l’orchestration symphonique avec chœur et orgue, et de nombreux artistes ont repris la chanson. Parmi eux, Perry Como en 1968, mais également Mariah Carey, Céline Dion ou encore Susan Boyle.

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23 décembre 2021 : Louis Armstrong – « ‘Zat You, Santa Claus ? » :

Selon les dires, Louis Armstrong aurait toujours eu un amour pour Noël. En témoigne le petit sapin de Noël que lui offre sa femme en 1942 et qu’il gardera pendant des années. Le morceau « Zat You, Santa Claus », sorti en 1953, est composé et écrit par Jack Fox et interprété par Louis Armstrong et le groupe The Commanders. Et elle a tout pour nous plaire, entre un fabuleux swing digne des vacances de fin d’années et un air rythmé de tubes jazzy des années 50. Cet hommage à Santa Claus n’est pourtant pas une énième rengaine de Noël. Les paroles ambiguës sont comme une référence à une histoire d’horreur entre Halloween et Noël, qui n’est pas sans rappeler le film L’Étrange Noël de M. Jack. Quelqu’un frappe à la porte : “Est-ce bien toi, Santa Claus ?” Et au fur et à mesure de la chanson, Louis Armstrong semble bien effrayé par ce mystérieux visiteur frappant à la porte “les vents froids hurlent, ou bien seraient-ce des grognements ?

Mais tout est bien qui finit bien. Cette chanson n’est pas faite pour effrayer les enfants avant d’aller dormir. Cependant, pas étonnant qu’elle ait été utilisée dans le dessin animé Le Grinch (2018). Ce pourrait être le grincheux qui voulait gâcher Noël à la porte attendant qu’on lui ouvre pour ruiner la fête. Mais non pas de gobelins précise Louis Armstrong : “C’est bien Santa Claus”. Bien que le jazzman très célèbre ait enregistré beaucoup de singles de Noël, il n’en a jamais fait un album. Ce n’est qu’en 1995 des années après sa mort qu’a été réalisée une compilation de ses musiques de Noël.

En cette veille de Noël, la rédaction n’aura qu’un conseil à vous donner : avant d’ouvrir la porte à un mystérieux visiteur, posez lui bien la question : « Zat You, Santa Claus ? »

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22 décembre 2021 : Band Aid – « Do They Know It’s Christmas »

« Savent-ils que c’est Noël ? »

En 1984, les musiciens-auteurs-compositeurs Bob Geldof et Midge Ure créent le groupe Band Aid dans le but de récolter des fonds, grâce à la commercialisation d’un titre en fin d’année, pour les victimes de la famine en Éthiopie.À l’instar de « We Are the World », composée par Michael Jackson l’année suivante, le titre « Do They Know It’s Christmas ? », pressé en vinyle 45 tours, a été interprété par une multitude d’artistes, avec Phil Collins à la batterie, John Taylor à la basse, et Midge Ure aux claviers et la programmation. Au total, une centaine d’artistes participent au Band Aid. Parmi eux : Freddy Mercury, Bono, Paul McCartney, Annie Lennox, Sting, Sarah Dallin, Mick Jagger, etc.

Dans la continuité de cet objectif, Bob Geldof et Midge Ure organisent le fameux Live Aid, double concert donné conjointement à Londres et à Philadelphie le 13 juillet 1985. Le biopic de Freddy Mercury, Bohemian Rapsody, nous donne d’ailleurs un aperçu de leur majestueuse performance. Au-delà de récolter des fonds pour la famine en Ethiopie, le concert était également, de manière plus discrète, un moyen d’aider la recherche et la lutte contre le sida (avec une référence cachée dans le mot Aid« s »). L’événement a permis d’amasser la somme de 127 millions de dollars.

La chanson a surpassé les attentes des fondateurs du Band Aid puisque le montant gagné s’est élevé à plus de 70 millions de dollars. Le titre a détenu le record des ventes au Royaume-Uni jusqu’à la sortie de « Candle in the Wind » d’Elton John en 1997, en hommage à Lady Di.

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21 décembre 2021 : Otis Redding – « Merry Christmas Baby »

La très courte carrière d’Otis Redding, qui publie un premier disque en 1960 et meurt d’un accident d’avion en décembre 1967, ne l’a pas empêché d’enregistrer deux chansons de Noël, à l’été 1967, passage obligé des musiciens américains à succès. Elles seront éditées en disque 45 tours l’année suivante par le label Atlantic, à titre posthume, comme nombre d’enregistrements de ce prince de la soul parti trop tôt. Il y reprend des morceaux popularisés par d’autres grandes figures de la black music américaine : « White Christmas », interprété par Bing Crosby, et « Merry Christmas Baby », de Charles Brown.

Le morceau n’échappe pas à la règle des chants de Noël : des grelots qui s’agitent tout au long du morceau, des paroles qui célèbrent le bonheur de se retrouver à Noël avec celle qu’on aime et de s’échanger cadeaux et mots d’amour, tout en écoutant de la musique à la radio, en toute simplicité. Mais, une fois de plus, la tradition des fêtes est aussi le moyen de faire résonner à travers un thème à peu près universel les sonorités propres à une époque, ici la soul triomphante qui a trouvé dans la voix d’Otis Redding une de ses plus vibrantes incarnations.

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20 décembre 2021 : Eagles – « Please Come Home for Christmas »

Les vacances commencent, le jour J se rapproche. Si vous avez été à l’écoute du calendrier de l’avent depuis le 1er décembre, vous aurez peut-être constaté que de nombreuses références se retrouvent dans la quasi-totalité des musiques de Noël. N’avez-vous pas fait attention aux textes sur la saison ou les traditions de Noël,ou au son des cloches qui ouvre généralement un morceau ? Et pourtant, il en est de même avec le titre « Please Come Home for Christmas », écrit en 1960 par le chanteur de blues et pianiste Charles Brown, une chanson d’amour de saison.

Depuis sa sortie, beaucoup d’artistes se sont essayés à reprendre cette chanson culte, notamment Bon Jovi, Gary Allan, Kelly Clarkson ou encore Roch Voisin, pour n’en citer que quelques-uns. Parmi eux, le groupe de rock américain Eagles a livré, en 1978, une version qui a atteint la 18e place au classement Billboard Hot 100 américain. C’est la première fois qu’une chanson de Noël se plaçait dans le Top 20, depuis « Pretty Paper » de Roy Orbison en 1963. Les cloches ont laissé place à de douces notes de piano et la version originale « les cloches sonneront la bonne, bonne nouvelle » à « les cloches sonneront la triste, triste nouvelle », parlant ainsi de ceux qui passent Noël seul.

Sortie à l’origine sous forme de single vinyle 7″, « Please come Home for Christmas » est la première chanson des Eagles avec Timothy B. Schmit à la basse, remplaçant du membre fondateur Randy Meisner. 42 ans après sa première inscription, l’enregistrement de 1978 est réintégré dans le classement Billboard Hot 100 au n ° 45, sur le graphique daté du 2 janvier 2021.

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19 décembre 2021 : Chuck Berry – « Run Rudolph Run »

Une des figures les plus connues de l’imagerie américaine de Noël est sans doute Rudolph “the red-nosed reindeer”, le rennes du père Noël au nez rouge. Il s’agit à l’origine du personnage d’un livre pour enfant de Robert L. May. Dix ans plus tard, son beau frère le parolier Johnny Marks en fait une chanson “Rudolph, the Red-Nosed Reindeer”, qui sera déjà un grand succès commercial. *

En 1958, Marks écrit une suite avec Marvin Brodie, qui sera interprétée par le pionnier du rock ‘n’ roll Chuck Berry, alors à ses débuts, et publiée par le label de Chicago Chess Records, sur un disque deux titres consacré à Noël. Alors que la face B, “Merry Christmas Baby”, est un bel échantillon de blues langoureux, “Run Rudolph Run” rappelle inévitablement le tube “Johnny B. Goode” et annonce les débuts du rock. Dans la chanson, c’est d’ailleurs une guitare électrique pour jouer du rock que demande le petit garçon. Si on ne peut rien enlever au brio du morceau, on pourra tout de même y souligner la vision genrée encore très archaïque, qui domine encore le marché du jouet et qui apparaît au grand jour au moment des fêtes : alors que le petit garçon veut faire de la musique, la petite fille réclame quant à elle « une poupée de bébé qui peut pleurer, dormir, boire et mouiller sa couche ».

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18 décembre 2021 : Bruce Springsteen – « Santa Claus Is Comin’ To Town »

À une semaine de Noël, les enfants commencent déjà à scruter le ciel en quête du traîneau tant attendu. Car le père Noël arrive en ville ! C’est le titre de cette chanson écrite en 1933 par John Frederick Coots et Haven Gillespie, et interprétée pour la première fois à la radio l’année suivante par Eddie Cantor. Elle compte parmi les premiers chants de Noël à connaître un succès commercial, lançant une longue tradition dans l’industrie musicale américaine, de Frank Sinatra à Mariah Carey. Reprise par Bing Crosby, Sinatra, Ella Fitzgerald, elle devient vite un standard de Noël auquel se sont essayés nombre de grands artistes, dont The Crystals, The Beach Boys, Diana Ross and The Supremes, The Jackson 5, Mariah Carey, Keith Jarrett.

Parmi eux, Bruce Springsteen & The E Street Band enregistrent une version en 1975. Elle ne sera publiée qu’en 1981, dans une compilation de chansons pour enfants de la fameuse émission Sesame Street, diffusée depuis 1969 aux États-Unis. Le boss offre une interprétation rock ‘n’ roll lumineuse du titre, avec une sublime partie de piano et un saxo retentissant. Toujours diffusée par les radios pendant les périodes de Noël, le groupe de Bruce Springsteen a aussi l’habitude de l’interpréter encore pendant ses tournées à l’approche des fêtes.

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17 décembre 2021 : Wham ! – « Last Christmas » :

Dès les premières notes de « Last Christmas » du duo Wham !, la tête dodeline de droite à gauche quasi automatiquement. On entend les cloches d’un traîneau et on imagine la neige tomber et les sapins illuminées… Sortie en 1984, cette chanson d’amour pop rock du duo britannique Wham !, composé de George Michael et Andrew Ridgeley, est certainement un des titres de Noël les plus connus, et pour cause, il a été vendu à plus de 6 millions d’exemplaires dans le monde. Tous les revenus de la chanson ont été reversés aux efforts de secours pour la famine de 1984-1985 en Ethiopie.

Écrite et composée dans la chambre d’enfance de George Michael, la chanson raconte une histoire d’amour qui n’a pas vécu une fin heureuse. Triste ironie, le clip a été réalisé pendant des vacances de Noël avec des amis du groupe et leurs petites amies, dans un chalet à la neige. Cependant, lors du Noël précédent, George Michael avait déclaré son amour à l’actuelle petite amie de son ami Andrew Ridgele, mais avait malheureusement fini le cœur brisé…

Accusé d’avoir plagié le tube « Can’t Smile without you » du groupe Les Carpenters (1976), George Michael a été disculpé.

Récemment, l’interprétation de l’actrice Emily Clarks dans le film Last Christmas, en 2019, relance le succès de la chanson. Et pour la première fois, hasard ou non, le titre se classe en tête des ventes de singles au Royaume-Uni la dernière semaine de l’année 2020, soit 36 ans après sa sortie. Comme quoi, le succès s’écrit avec le temps et il n’est jamais trop tard…

16 décembre 2021 : Brenda Lee – « Rockin Around the Christmas Tree » :

Voilà bientôt venu le temps de danser autour du sapin ! Alors pourquoi ne pas s’essayer à ce tube rock ‘n’ roll oldies signé Brenda Lee. Devenu, comme nombre de productions américaines de l’époque, un standard des chants de Noël, le morceau est paru en 1958, sur le fameux label Decca Records, avec lequel la jeune Brenda avait signé son premier contrat en 1956, à seulement 12 ans !

Surnommée “Little Miss Dynamite », en référence à son morceau « Dynamite » et à sa toute petite taille (1m45), Brenda Lee incarne la course au succès qui anime encore, aujourd’hui plus que jamais, les nombreuses émissions de télé-crochet dans le monde. Après un concours de talent dans son école qu’elle remporte à l’âge de 6 ans, elle commence la radio et donne son premier concert à 11 ans, en ouverture du chanteur de musique country Red Foley. À 15 ans, elle entame une tournée en Europe qui manque de peu d’être un fiasco complet : les promoteurs européens s’attendaient à voir une adulte… Son imprésario ne se démonte pas, et fait courir la rumeur qu’il s’agit en fait d’une naine de 32 ans. Quelle époque ! Même s’il finit par démentir, son mensonge crée la curiosité et fait le succès de la tournée mondiale de Brenda, qui lui vaudra un retour triomphal aux États-Unis et une longue carrière. À partir des années 1960, elle se tourne vers l’évolution de la country connu sous le nom de Nashville sound. Pourtant, « Rockin Around The Christmas Tree » reste un de ses plus grands succès, au swing imparable !

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15 décembre 2021 : Kanye West – « Christmas In Harlem » :

« […] It ain’t all Christmas, like it’s Christmas in Harlem », chantait la légende du jazz, Louis Armstrong, dans le morceau « Christmas Night in Harlem », en 1955. En 2010, c’est au tour de l’artiste hip-hop Kanye West de faire des rues illuminées et couvertes de neige du quartier de Manhattan le thème de la chanson « Christmas in Harlem ».

Réalisée dans le cadre de la série musicale gratuite West GOOD Fridays diffusée par son label, West GOOD Music, le titre reprend le thème des vacances de Noël et ses coutumes. Le rappeur Cyhi the Prynce et la chanteuse R&B Teyana Taylor, deux artistes signés sur le label, entonnent une chanson de Noël festive au rythme léger. Dans un registre plus moderne que celui de Louis Armstrong, Kanye West emmène le morceau dans une envolée musicale soul en composant la musique à partir des samples de chansons du prince de la soul, Marvin Gaye, et de la légende du blues psychédélique, Suggie Otis. Dès les premières notes, la mélodie naît du sample introductif de la chanson « Ain’t Nothing Like the Real Thing » avant d’être rejoint avant d’être des samples de « Mercy Mercy Me (The Ecology) », premier morceau qui parle de l’écologie, deux titres du prince de la soul et, de « Strawberry Letter 23 » du guitariste et chanteur Suggie Otis.

14 décembre 2021 : Dinah Shore – « The Merry Christmas Polka »

Variation festive, une de plus, de l’air de « Jingle Bells », « The Merry Christmas Polka » ramène à un temps léger où Noël se passe en dansant. Enregistré et paru sur le label Columbia en 1949, le morceau est interprété par Dinah Shore, chanteuse et actrice américaine d’origine russe, grande vedette des années 1940 et 1950. Il est intéressant de noter que le tube populaire côtoie, sur le disque Shellac 78 tours (l’ancêtre du vinyle) sur lequel il a été originellement pressé, « The Star of Bethlehem », un morceau plus traditionnel, faisant partie du registre religieux. À l’orée des années 1950, ce disque de Dinah Shore peut ainsi représenter deux facettes de Noël qui se partagent encore aujourd’hui nos tablées festives : le profane et le sacré.

https://youtu.be/vAPuEReU1_c

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13 décembre 2021 : Sufjan Stevens – « That Was The Worst Christmas Ever ! » :

« Douce nuit, sainte nuit. » Telle est représentée la nuit de Noël, mais la réalité est-elle toujours aussi belle ? En novembre 2006, Sufjan Stevens, génie de la folk contemporaine, livre un coffret de cinq albums autour des fêtes de Noël. Les 40 chansons, composées depuis 2001, étaient jusqu’alors parues seulement en série limitée ou offertes à ses amis. Dans cette compilation aux couleurs hivernales, le talentueux multi-instrumentiste revisite des classiques de Noël tels « Jingle Bells » et propose des sons originaux, de pures merveilles musicales, dont « That Was The Worst Christmas Ever ! ».

La voix mélodieuse du chanteur entonne des paroles qui s’avéreront familière pour certain.e.s, parce que oui, tous les Noël ne sont pas mémorables dans le bon sens du terme. Pourtant, les douces notes auxquelles nous a habitué le compositeur transportent l’auditeur dans un ballet musical où se mêlent mélancolie et nostalgie, caractéristiques représentatives de son univers. C’était certes le pire Noël, mais au moins, on ne pourra pas faire pire…

À noter que depuis 2014, un groupe de musiciens professionnels et de participants, rassemblé autour du projet « Sufjan Stevens, Songs for Christmas », célèbre chaque année l’hiver en organisant un grand concert autour de la musique de Noël dudit artiste, aux États-Unis.

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12 décembre 2021 : Jackson 5 – « I Saw Mommy Kissing Santa Claus » :

Cocasse histoire que celle d’un enfant qui surprend sa mère à embrasser le père Noël et menace d’en avertir son père, alors que celui-ci était évidemment l’heureux élu du baiser. Porté par la voix cristalline d’un Michael Jackson âgé de 12 ans seulement, « I Saw Mommy Kissing Santa Claus » est issu de l’album Jackson 5 Christmas Album, paru en 1970. La fratrie Jackson livre ainsi un chant de Noël drôle et attendrissant, avec Michael comme interprète de l’enfant curieux dans une mise en scène d’un pseudo-adultère. L’album est publié par la fameuse compagnie de disques Motown, originaire de Detroit et ayant largement contribué aux plus belles heures de la black music américaine. À l’image du credo de Motown, le morceau est une recette pop teintée de soul : les violons lumineux se mêlent à la voix si pure du futur roi de la pop. 

11 décembre 2021 : Korn – « Kidnap The Sandy Claws » :

La fin d’année réserve de bien belles fêtes, mais comment choisir quand on aime autant Halloween et Noël ? En 1993, Tim Burton a brillamment mêlé les deux thématiques dans le film d’animation L’Étrange noël de Mr Jack. À Halloween Town, les habitants passent leurs journées à préparer la prochaine soirée d’halloween, sous le commandement de Jack Skellington, épouvantail squelettique surnommé « le Roi des citrouilles ». Mais, lassé par tous ces préparatifs qui, chaque année, se ressemblent, Jack souhaite une peu de nouveauté… une nouveauté qu’il trouvera en découvrant la ville de Christmas Town. Émerveillé par les lumières, l’atmosphère et les couleurs, en totale opposition à ce qu’il a toujours connu, il propose aux habitants de sa ville de s’emparer de la fête du père Noël . Et pour mener à bien son plan, Jack donne une mission de la plus haute importance aux enfants Lock, Shock et Barrel : kidnapper le barbu blanc…

En 2008, l’album Nightmare revisited commémore le quinzième anniversaire de la sortie du film en proposant des reprises des célèbres chansons qui ont, étrangement, bercé l’enfance de certains. Parmi les musiciens et musiciens, on retrouve le chanteur Marylin Manson pour « This is Halloween », la chanteuse Amy Lee (Evanescence) interprète « Sally’s Song » ou encore le morceau « Jack’s Lament » revisité par le groupe All American Rejects. Le groupe de new metal américain Korn s’empare de la fameuse chanson « Kidnap the Sandy Claws » et apporte une tonalité résolument heavy metal au morceau. La chanson est également le premier enregistrement du groupe avec Ray Luzier à la batterie.

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10 décembre : Bérurier noir – « La Mère Noël » :

C’est au son des grelots de « Jingle Bells » que démarre « La Mère Noël », des Béruriers noirs. On pourrait s’étonner de trouver un chant de Noël dans la discographie du groupe iconique du punk français des années 1980. Pourtant, ce morceau issu de leur deuxième album, Concerto pour détraqués, paru en 1985, n’a rien de l’angélisme souvent associé à la période des fêtes et aux musiques qui l’accompagnent. Bien vite les cloches laissent la place aux guitares saturées caractéristiques du mouvement punk, et à la voix traînante du chanteur Fanfan, qui livre un récit d’abord misérable, puis franchement macabre. Alors qu’une mère de famille veuve et pauvre s’échine pour offrir un Noël digne de ce nom à ses petits punks de gosses, ces derniers finissent par la dévorer, sans plus d’explication. Joyeux Noël !Drôle de morceau que ce conte fantastique qui semble presque une réécriture punk du poème « Le Pélican », d’Alfred Musset, dans lequel l’oiseau offre son corps à manger à ses petits, faute d’avoir trouvé de quoi les nourrir. Ici, la poupée cassée ou les jouets éventrés ne semblent pas satisfaire les huit marmots, qui espéraient pour Noël « Des flingues, des couteaux et des shorts ». Dans la misère, les bambins se transforment en ogres. Le conte horrifique prend alors une portée critique qui résonne dans le refrain : « Où est passée la Mère Noël / Pour les gosses défavorisés ». Car Noël, cette période d’abondance, de joie, de sur-consommation, ne souligne-t-elle pas aussi les inégalités encore criantes de nos sociétés ?

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9 décembre 2021 : Jacques Dutronc – « La Fille du père Noël » :

Dans la famille du Père Noël, je demande la fille ! Sous la plume du parolier Jacques Lanzmann, sur un riff blues composé par Jacques Dutronc, l’enfant de Santa est beaucoup plus frivole que l’image que l’on peut avoir de la famille du père Noël. 

Issu du premier album studio de Jacques Dutronc, sorti en 1966, le titre fait partie des premiers succès du chanteur, aux côtés de « Cactus », « Les Playboys » ou encore « J’aime les filles ». Devenue un incontournable du répertoire musical français, la chanson s’éloigne des musiques innocentes traditionnelles et s’adresse aux grands enfants puisque « La fille du père Noël » imagine une rencontre entre Marie Noël et Jean Balthazar. D’un côté, la fille du père Noël, allongée devant la cheminée en tenue d’Eve, a passé une nuit de dur labeur à aider son paternel dans la distribution des cadeaux. De l’autre, le fils du père Fouettard, épuisé d’avoir puni les enfants méchants, toute la nuit durant avec son père, laisse tomber son fouet à la vue de tant de beauté… Dans un style rock garage, le titre s’inscrit dans l’évolution du rock français de la fin des années 60, avec une influence plus tournée vers la pop anglaise.

En 2018, une plateforme de streaming demande à la jeune génération d’artistes français de réaliser des reprises inédites. La chanteuse Clare Luciani s’empare alors de la chanson et s’amuse avec le texte. Elle devient Clara Balthazar, la fille du Père Fouettard qui tombe sur le fils du Père Noël… Une belle inversion des rôles pour une belle revanche. Depuis le 14 décembre 2020, sa version est disponible partout en single. 

8 décembre 2021 : Eartha Kitt – « Santa Baby » :

Étonnante image que celle d’un bébé père Noël. Le bonhomme est plutôt connu pour sa belle barbe blanche et son âge vénérable. C’est sans compter sur l’esprit libre d’Eartha Kitt, la fameuse diva que le grand Orson Welles a décrit comme « la femme la plus excitante au monde ». Après des débuts comme danseuse dans les années 1940, puis comme chanteuse de cabaret à Paris, elle connaît un succès international en devenant actrice de théâtre, de comédie musicale et de cinéma. S’étendant sur plus de cinquante ans, sa carrière musicale la fait passer de l’âge d’or du jazz à la disco la plus décadente des années 1980, avec toujours la même liberté de ton. Ce même esprit libre qui lui fit prendre position contre la guerre du Vietnam en 1968, alors qu’elle était invitée à la Maison Blanche, ou devenir une fervente défenseuse des droits LGBT dans les années 1990.

« Santa Baby » compte parmi les premiers singles de sa carrière d’artiste de studio. Le morceau est enregistré en octobre 1953 avec Henri René And His Orchestra. Loin d’offrir une vision infantile de Noël, la diva est bien familière avec son « Santa Baby », aussi surnommé « Honey » (chéri) ou même « Cutie » (mon mignon), qu’elle invite à passer rapidement par la cheminée, pour la récompenser de son bon comportement de l’année, de tous les garçons qu’elle n’a pas embrassés, du plaisir qu’elle a manqué. Le dernier couplet pousse le vice un peu plus loin, en précisant que si Santa doit se dépêcher, c’est aussi parce que la chanteuse est mariée. Dans l’Amérique encore puritaine, « Santa Baby » est interdit de diffusion dans certains États du Sud. Ce qui ne l’empêchera pas de devenir le morceau de Noël le plus vendu de l’année, de même que ses différentes reprises, par Madonna ou Taylor Swift par exemple, connaîtront de larges succès commerciaux. Eh oui, même à Noël le sexe vend !

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7 décembre 2021 : Seth MacFarlane et Norah Jones  – « Little Jack Frost Get Lost » :

Qui est donc Jack Frost, personnage issu du folklore anglo-saxon ? Reconnaissable avec ses yeux bleus et ses cheveux blancs, du givre sur les vêtements, ce petit elfe au caractère enfantin est l’allégorie de l’hiver. Garnement responsable des nez qui coulent et des pieds glacés que l’on a bien du mal à réchauffer en cette période frisquette. Prenez garde, petit malicieux qui aime taquiner, Jack est aussi rapide que la lumière et gèle tous ceux et celles qui le mettront en colère.

Maintes fois repris dans les œuvres de fiction, Jack a inspiré plus d’une chanson, à l’instar de « Little Jack Frost Get Lost », écrite par Al Stillman and Seger Ellis en 1947. Réinterprétée notamment par Bing Crosby et Peggy Lee en 1952, Seth MacFarlane et Norah Jones offrent une nouvelle version, en 2014. L’orchestre et les voix de Norah Jones et Seth MacFarlane transportent la chanson dans une envolée musicale soul et country, caractéristique de l’univers des deux artistes.

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6 décembre 2021 : The Beach Boys – « Little Saint Nick » :

Le 6 décembre, c’est la Saint Nicolas. Saint Nicolas, c’est un peu l’ancêtre du père Noël. Personnage légendaire récompensant les enfants sages par des cadeaux ou friandises, il est accompagné du père Fouettard (ou d’autres compagnons selon les traditions), chargé de punir les garnements. Il est encore célébré dans de nombreux pays d’Europe, y compris en France, principalement dans l’Est et le Nord. Alors aujourd’hui, célébrons Saint Nicolas avec les Beach Boys !

Aux belles heures du « California Sound », le fameux groupe américain publie en décembre 1963 ce single qui figurera l’année suivante sur The Beach Boys’ Christmas Album. Le temps d’une chanson, les chœurs si reconnaissables des Beach Boys, généralement associés au surf et au soleil californien, entonnent un conte de Noël venu du Nord lointain, « où le temps se rafraîchit ». De quoi mettre un peu de soleil dans nos célébrations hivernales !

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5 décembre 2021 : Voyou – « Il neige »

Derrière Voyou se cache Thibaud Vanhooland, Lillois né dans les années 80, qui a fait ses classes musicales à Nantes. Trompettiste de formation, le jeune homme distille une pop française à mi-chemin entre le slam et la chanson. Les textes, de prime abord naïfs, racontent des histoires d’aujourd’hui, du quotidien, et révèlent ainsi, tout en poésie et sans cynisme, une réflexion sur notre époque.

« Il neige » est extrait du premier album Les bruits de la ville, sorti en 2019. Le minimalisme du graphisme du clip vidéo proposé par Voyou accompagne avec douceur une composition au piano et des paroles poétiquement simples pour une ballade mélodique empreinte de nostalgie. Regardons par la fenêtre, un chocolat chaud à la main et laissons-nous retomber en enfance en cette période propice à la rêverie.

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4 décembre 2021 : Ella Fitgerald – « Let it snow »

Noël approchant, le grand enfant qui sommeille en nous ne peut s’empêcher de rêver à des fêtes sous la neige. C’est le temps d’entonner en chœur cette ritournelle bien connue : « Let It Snow ». Écrite et composée en 1945 par Sammy Cahn et Jule Styne, elle est immortalisée en 1950 par la version de Frank Sinatra. Comme tout bon standard, elle a été reprise par de nombreux artistes, parmi lesquels Bing Crosby, Dean Martin, Doris Day, Boyz II Men, Dolly Parton, Jessica Simpson, Michael Bublé, Kylie Minogue, Mika et même Garou. Ironie de l’histoire, cette chanson devenue un classique des chants de Noël a été écrite en juillet, alors qu’une vague de chaleur s’abat sur la Californie. Étouffés par la température, ses auteurs réclamaient en fait un temps plus frais.

Dix ans après Sinatra, la reine du jazz Ella Fitzgerald en propose une interprétation dans son album Ella Wishes You a Swinging Christmas (1960), une compilation de chants populaires de Noël dans la pure tradition américaine. La voix claire d’Ella et le talent des musiciens de l’orchestre de studio à l’œuvre pour cet album font du morceau un tube inoubliable.

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3 décembre 2021 : Blink-182 – « Not Another Christmas Song » :

Les Américains Blink 182 ont marqué la musique des années 2000 au même titre que Sum 41, the Offsprings, Limp Bizkit ou encore Green Day. Fondé par le chanteur guitariste Tom DeLonge, le chanteur bassiste Mark Hoppus et le batteur Scott Raynor en 1992, ce dernier est remplacé par Travis Barker en 1997. Le trio qui va faire la renommée de la formation est composé. Pendant des années, le groupe livre une musique jeune, énergique, rebelle, qui s’ancre dans les mémoires de toute une génération, l’album Enema of the State (1999) en tête. Dissous en 2005, le groupe annonce sa reformation en 2009. Depuis 2015, Tom DeLonge est remplacé par le chanteur et guitariste Matt Skiba.

Après la sortie de leur dernier album, Nine, en septembre 2019,, le trio offre à son public « Not Another Christmas Song » en décembre de la même année. La chanson  prend le contrepied des sempiternelles chansons de noël en entrant en objection totale à Noël. Jon Blistéin de Rolling Stone magazine complimentera la mélodie comme étant « du Blink principalement vintage, avec des riffs pop-punk étouffants pendant le couplet s’ouvrant sur un refrain à gorge déployée ». Contrairement à ce que le son des clochettes de traîneau du début annonce, ce n’est pas une autre chanson de noël !

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2 décembre 2021 : Bobby Helms – « Jingle bell rocks »

Tintez, grelots ! C’est la traduction littérale d’un des chants de Noël les plus célèbres, « Jingle Bells », connu en français sous le titre « Vive le vent ». Écrite en 1857 par l’Américain James Lord Pierpont, la chanson est enregistrée pour la première fois en 1889 par Edison Records, label pionnier de l’enregistrement sonore fondé par Thomas Edison. Sa postérité aujourd’hui est due aux nombreuses versions du morceau, par certains des plus grands artistes de la musique américaine : Duke Ellington, Louis Armstrong, Nat King Cole, Benny Goodman, Ella Fitzgerald. Une version instrumentale a même été enregistrée en 1956 par le Million Dollar Quartet, composé d’Elvis Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, et Johnny Cash, rien que ça ! À Noël 1965, « Jingle Bells » devient aussi le premier morceau enregistré dans l’espace, par des astronautes qui font la bonne blague de prévenir la NASA qu’ils ont vu passer le traîneau du père Noël.

Moins connu en France peut-être, Bobby Helms est un chanteur de country qui connut son plus grand succès en proposant sa propre version de l’hymne de Noël en 1957, précisément un siècle après la parution de l’originale : « Jingle Bell Rock ». L’air hivernal se réchauffe du swing des années 50, et les paroles, légèrement modifiées, reflètent l’esprit festif des débuts du rock : “What a bright time, it’s the right time / To rock the night away” (Quel temps radieux, c’est le bon moment / Pour rocker toute la nuit).

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1er décembre 2021 : Lowland Brothers – « Sunburns in décember »

Sorti le 26 novembre 2021, le premier opus du groupe Lowland Brothers, qui porte le même nom que ce nouveau projet, propose un répertoire enthousiasmant et emmène sur les routes de l’Americana, croisement d’influences au carrefour desquelles se rencontrent plusieurs des courants phares de la musique populaire américaine : parmi elles, la « country soul », comme le rock’n’roll ou encore le folk rock. « Sunburns In December » en est le titre d’ouverture. (Retrouvez la suite de l’analyse dans les recommandations de novembre de la rédaction)

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