Une société qui étouffe les désirs et les aspirations individuelles. Une relation entre le jeune et fougueux Kazem et sa belle-soeur Maryam. Une ville iranienne où se pratique une coutume étrange : le mariage à durée déterminée.

Quelle curiosité que ce mariage en forme de CDD qui sert de point d’ancrage au départ de cette œuvre !

Un film à la sincérité émouvante et totalement subversif. Un déroulé sans accroc et une esthétique d’une beauté indéniable. Et quel plaisir : les clichés éculés sur l’Iran sont tout bonnement absents. Cet humour intelligent qui a fait la gloire des Perses est à l’œuvre : le spectateur sourit comme il faut, ni trop, ni pas assez.

Quant à l’aspect transgressif, il est abordée avec subtilité. Aucun jugement moral n’est porté sur rien ni personne. Certes, certains événements s’avèrent peu crédibles. Mais la douceur et la sensualité que dégage Noces éphémères constituent une source de fraicheur tangible.

En ce qui concerne l’aspect social, l’analyse du rapport de la société iranienne et de la tradition culturelle et religieuse au sexe semble bien maitrisé. Le mariage temporaire est montré par l’auteur dans tout le vide de sa réalité : de la cérémonie, on ne voit rien. Le questionnement sur la limite du montrable trouve ainsi une réponse pertinente.

Un bon film qui présente le défaut d’avoir deux personnages de trop  ; ce sont des français en plus… A cela s’ajoute un autre bémol :  la partie documentaire de la seconde partie est nettement moins réussi que la fiction qui la précède.

Iranien, réalisateur Reza Serkanian, avec Mahnaz Mohammadi, Hossein Farzi Zadeh, Javad Taheri, 9 novembre 2011, 1h23

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