Le 8 et 9 mars, le pays du Soleil levant s’est invité dans les locaux de l’université Rennes I à l’occasion du Nihon Breizh Festival. Pour la deuxième année consécutive, les associations Bretagne-Japon et Japan Spirit Event ont réuni des adeptes de la culture japonaise le temps d’un week-end. Le festival proposait des conférences ainsi que divers stands, du cosplay, des salles de jeux vidéos, un apprentissage de la calligraphie, des projections et des surprises. L’événement se déroulait en trois temps : la journée du samedi, la nocturne et le dimanche. Mais cette année, un fil rouge reliait l’ensemble : les yokai.

 

Folklore japonais

Le terme yokai désigne d’étranges créatures issues de légendes japonaises. Elles font écho aux gnomes, fées, lutins et autres personnages du folklore occidental. Ils existent sous forme humaine, animale ou… monstrueuse. Leur naturel taquin ou malfaisant les rend peu sympathiques aux humains, mais tous ne sont pas néfastes pour autant. Certains sont pourvus de pouvoirs magiques. De nombreux événements paranormaux éprouvés par les humains sont expliqués à travers eux. En conséquence, ces créatures surnaturelles du folklore nippon se retrouvent à travers différentes représentations dans les arts, notamment la littérature et les films, mangas ou animés.

La nuit des yokai


Nihon Breizh Festival proposait la projection de deux œuvres pour la nocturne du samedi de 21h à 1h. Limitée à une jauge des 300 places, la salle n’a malheureusement pas atteint les 100 personnes. Le choix des films était pourtant pertinent.  Quant à l’animateur de la projection – un loup en chemise de nuit –, il a éclairé l’assistance sur la nature des monstres (cf. notre article) au Japon.

Le début de soirée s’est déroulé avec Lettre à Momo (2013), un film d’animation de Hiroyuki Okiura. Réalisateur de Jin-Roh, la brigade des loups (1999) et animateur dans le film Paprika de Satoshi Kon (2005), il offre aux spectateurs un histoire d’une appréciable richesse. Une jeune fille, Momo, tente difficilement de faire le deuil de son père et qui voit sa vie chamboulée par trois yokai aussi bizarres les uns que les autres. Iwa, Kawa et Mame accompagnent à coup de bêtises plus ou moins réfléchies la tentative de dépassement de Momo. Cette bêtise apporte une profondeur drôle et légère. Petit coup de cœur personnel pour la figure de Mame, le plus étrange mais également le plus attachant des trois monstres.

Deuxième séance. La salle s’est vidée de moitié. Manque d’intérêt pour le thème, heure trop tardive ? La nocturne s’enchaîne avec La Guerre des yokai (2005) de Takashi Miike. Un jeune garçon est appelé à devenir l’allié d’un groupe de yokai pour sauver le monde de Kato et de ses créatures maléfiques grâce à une épée légendaire. Un long-métrage surprenant. Des acteurs costumés en monstres, des effets spéciaux inhabituels. Et un final complètement déjanté. Un film bourré d’humour qui ne laisse pas indifférent. Un bon moment.

Reste que le public récriminé quelque peu. La salle de projection – un amphi universitaire – est inconfortable et inadaptée pour profiter agréablement des projections. Autre détail quelque peu gênant : des sautes de la copie numérique de Lettre à Momo vers la fin du film. Enfin, une prise de retard des projections. Résultat : fin de la nocturne à 1h25. Raté pour le dernier métro.

Conférences, concours de cosplay et tombola

Tout comme la veille, des conférences étaient proposées le dimanche matin. Elles se concentraient sur les yôkai, mais aussi le marché du manga, les études universitaires au Japon ou, encore, l’univers des jeux vidéos.

Tout au long de la journée, de nombreuses activités étaient proposées. Au sous-sol, plusieurs salles étaient dédiées aux jeux vidéos et musicaux. Cette année, un studio photo a été installé et permettait de poser sur des fonds atypiques. À l’étage, s’enfilaient des salles d’ateliers créatifs ainsi que des ateliers traditionnels, des jeux de société et un coin lecture et contes. Une maison hantée par les yokai faisait également partie des nouveautés. Quant au hall principal, il était émaillé de divers stands et de divers créateurs.

L’événement attendu du festival : le concours de cosplay. L’occasion pour les fans de manga, d’animation ou de jeux vidéos de se vêtir comme leurs héros préférés en réalisant leurs costumes eux-mêmes. Les membres du jury les ont jugés par rapport à la qualité de leurs créations et de leurs prestations (défilé, danse, chant, sketch…). Beaucoup de cosplayers ont choisi les personnages de Disney comme modèles ; il était surprenant de croiser plusieurs petites sirènes au détour d’un couloir… Les meilleurs ont été récompensés par des prix en fin de journée. Pourtant, les concurrents étaient en nombre inférieur à celui de l’année passée.

Le festival était doté d’une tombola. Premier prix : un voyage au Japon ! Et une vingtaine de prix. La tombola fut l’occasion d’un gag de répétition avec la présence presque systématique de boîtes du Palais des thés dans les lots offerts. Malheureusement pour les animateurs, la plupart des gagnants étaient absents. Quant aux rares chanceux présents dans la salle, ils ont eu une ovation. L’ambiance était conviviale et bon enfant,  même si le retard accumulé lors du concours de cosplay n’avait pas réduit considérablement l’activité karaoké.

Une deuxième édition qui cherche ses marques

Malgré un manque d’organisation, le peu de respect des horaires, la motivation était là. La bonne humeur et la convivialité étaient de mise (comme l’a illustré le jeu de la « galette-saucisse » entre organisateurs et public). Un effort publicitaire a été réalisé pour faire parler du salon : affiches, spots dans le métro, radio, etc. Mais le festival peine encore à se démarquer. Ce manque de notoriété n’empêche pas les associations de prendre des risques. Nihon Breizh Festival cherche ses marques et veut surprendre. Il ne demande qu’à faire ses preuves. À suivre en 2015 !

 

nihon breizh festival, rennes

 

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Sandra Dufils
Sandra Dufils est étudiante en journalisme, stagiaire à Unidivers conventionnée avec l'Université Rennes 2

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