Depuis le vendredi 7 avril et jusqu’au 3 septembre 2023, le Musée d’Arts de Nantes, en Loire-Atlantique, met en lumière la sculpture hyperréaliste, souvent mal connue en France, dans le cadre d’une exposition intitulée Hyper sensible. Une trentaine d’artistes internationaux exposent des œuvres à la tonalité troublante. Les quelque 60 000 visiteurs qui s’y sont déjà pressés sont à la fois surpris, émus, voire gênés, tellement les silhouettes humaines semblent vivantes.

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La sculpture hyperréaliste est un courant artistique né aux États-Unis dans les années 1960. Il arrive en Europe dix ans plus tard et connaît un regain d’intérêt depuis les années 1990. Ce mouvement s’oppose à l’art contemporain de l’après-guerre : l’art abstrait et le pop art. Duane Hanson (1925-1996), John De Andrea (né en 1941) et George Segal (1924-2000) en sont les pionniers.

  • Expo Hyper sensible Nantes
  • Expo Hyper sensible - Musée d'Arts de Nantes
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Ils utilisent des techniques traditionnelles telles que le modelage, le moulage et l’application polychrome, la résine. La technique vise à restituer les détails physiologiques et expressifs du corps humain sous forme de sculpture. Les proportions de ces sculptures sont parfaites, la plupart sont grandeur nature, parfois démentes sans marquer de frontière entre la réalité et l’illusion. Les moindres détails sont respectés : le grain de peau, les cheveux, les cils, les ongles, les rides, le sourcil froncé, les pattes d’oies, etc. Les gens ordinaires, du quotidien sont représentés, des corps d’hommes, de femmes et d’enfants, parfois nus, imparfaits, fragiles ou vieillissants. Il arrive que la sculpture représente juste une partie du corps humain : les mains, les pieds, le buste, etc. Les thèmes tournent toujours autour de l’Homme, de ses différentes émotions et de sa terrible vulnérabilité face à sa condition. Sont également explorés les conflits sociaux, les grandes injustices du XX siècle et de notre histoire. John De Andréa, par exemple, aime s’inspirer du racisme, de la pauvreté, de l’inégalité, de la maltraitance et de la dépendance. Ses moulages sont réalisés en plâtre sur des modèles vivants puis le sculpteur utilise des matières synthétiques comme la fibre de verre  pour ses œuvres.

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Depuis le mois d’avril 2023, le Musée d’Arts de Nantes s’est peuplé de visiteurs immobiles. Certains tiennent la pose debout, tous sont silencieux, d’autres sont allongés. Il y en a qui semblent être absorbés par une lecture. Jeunes ou moins jeunes, parfois encore nourrissons, toutes ces silhouettes humaines sont déconcertantes et étonnantes de réalisme. Elles sont en réalité les œuvres exposées dans le cadre de l’exposition Hyper sensible. Le public déambule dans le musée au milieu de l’étrange et du bizarre. Parfois rebutant, le parcours parmi la trentaine d’œuvres, provenant toutes d’institutions nationales et internationales et consacrées à la représentation humaine, est cependant toujours troublant et fascinant. L’inauguration de l’exposition s’était déroulée le jeudi 6 avril en présence de Marc le Bourhis, de la Direction Régionale des Affaires Cultures (DRAC) des Pays de la Loire et le vernissage a eu lieu le week-end des 15 et 16 avril 2023 : il a accueilli 8000 visiteurs. Les artistes qui exposent sont : Gilles Barbier – Berlinde De Bruyckere – John De Andrea – Daniel Firman – Duane Hanson – Sam Jinks – Tony Matelli – Saana Muratti – Evan Penny – Marc Sijan et Tip Toland.

  • Expo Hyper sensible - Musée d'Arts de Nantes
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L’ensemble est organisé en trois sections dans le Patio du musée : 

1)Du vrai au faux : il explore la capacité mimétique de ces œuvres, leur relation aux spectateurs dans le cadre du musée et leurs liens avec l’histoire de la sculpture.

2)Corps, fictions, miroirs : il illustre les capacités narratives de ces installations, et retrace l’émergence de la sculpture hyperréaliste dans les années 1960 aux Etats-Unis, en lien avec le Pop Art, et en opposition à l’abstraction.

3) Le paradoxe de l’invisible : il s’attache à la richesse de l’hyperréalisme avec sa capacité à rendre visible l’indicible, l’impalpable et le sensible grâce à des moyens techniques inédits.

Infos pratiques :

Exposition Hyper sensible, Musée des Arts, 10 rue Georges Clémenceau à Nantes (44)

Jusqu’au 3 septembre 2023

Musée ouvert tous les jours, de 11h à 19h, sauf le mardi.
Ouverture en nocturne jusqu’à 21h, le jeudi.

Tout public

Gratuit.

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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