Avril est arrivé, le soleil pointe sa silhouette dans le ciel rennais. Loin d’une éphéméride, la saison des festivals débute aussi. C’est ainsi qu’approche à grands pas Mythos, le festival des Arts de la parole. Son édition 2013 se déroulera du 16 au 21 avril.

 

La programmation est dense. Comme à l’habitude, les différents lieux entraînent de La Paillette à L’Aire Libre en passant par l’Antipode, Guy Ropartz, le Pôle Sud et le parc du Thabor, le lieu central. À l’honneur cette année, beaucoup de créations, de découvertes, mais également des noms déjà connus qui feront une escale de mots à Rennes. Morceaux choisis.

Tout d’abord, à tout seigneur tout honneur. Les spectacles de la parole réunissent pas moins d’une douzaine de créations. On citera, entre autres, Ali 74, le Combat du siècle de Nicolas Bonneau qui revisite le temps d’un ciné-concert théâtralisé un combat de boxe.

1974, Kinshasa, Zaïre. Diminué après 10 ans de gloire internationale, le boxeur Mohamed Ali s’impose dans un match homérique face à George Foreman. Sous la forme originale d’un ciné-récit-concert entre images d’archives, simplicité de la parole et musique aux couleurs tribales, Ali 74 relate ce combat. Derrière la fascination du mythe, Nicolas Bonneau se saisit de ce moment d’anthologie pour en explorer, en filigrane, toute la portée politique et poétique ; portrait d’une Amérique où se côtoient la lutte pour les droits civiques et la montée en force des médias. À travers le Combat, c’est tout le peuple noir qui prend sa revanche contre la force brutale et l’ignorance.

Il y a également, Discours à la nation. Sa thématique en ces temps de crise s’annonce comme une bouffée d’air…

Où comment la classe dominante s’adresse aux dominés. David Murgia se hisse à la tribune, incarne du haut de son piédestal un diaporama des puissants de ce monde : grands patrons, chefs politiques… Il s’adresse aux prolétaires, ment pour mieux sourire, gesticule pour mieux convaincre et se ridiculiser. S’enchaînent grands discours et petites fables, critiques féroces et métaphores hilarantes pour dresser l’état de nos nations en péril. Un plaidoyer à l’humour ravageur où la langue percutante d’Ascanio Celestini rencontre le jeu dynamique du facétieux David Murgia, accompagnés par Carmelo Prestigiacomo à la guitare.

 On pourra aussi s’attarder sur Neuf petites filles qui livrera au spectateur le temps d’une performance les textes de neuf jeunes filles face au monde qui les entoure.

 

De quoi parlent les petites filles quand elles sont ensemble ? Sandrine Roche met au placard les princesses un peu mielleuses pour ouvrir la porte à une pensée enfantine sans mensonge ni minauderie. À travers l’imaginaire fantaisiste de neuf petites filles qui, à tour de rôle, vont livrer leurs souvenirs, leurs fantasmes et leurs craintes, on redécouvre les cours de récréation comme un monde cruel, pervers et tendre à la fois. Derrière cette fausse innocence, les thèmes de l’homosexualité, de la féminité, du chômage ou de l’alcoolisme sont abordés. Une parole acerbe qui rend compte du monde adulte à travers l’œil de l’enfant, effrayant de lucidité…

Quant à Mani Soleymanlou et son spectacle Un, ses réflexions autour de la question de l’identité et des racines promettent un spectacle alléchant…

La liste est encore longue. Les amateurs de conte breton se réjouiront de la présence de Patrick Ewen qui proposera deux spectacles à La Péniche Spectacle : La légende de Ronan Keradalan et Trop homme de terre pour être Marin.

© DR

En 1910, Ronan Keradalan, violoniste aussi bossu que tordu, se rend de Plounéour-Ménez à Brasparts pour aller jouer à l’occasion d’une noce. Six lieues. Le bout du monde à cette époque reculée ! Et voici notre bossu traversant des marécages incertains, une forêt sombre pleine de maléfices, une terrifiante colline aux loups, un monde inquiétant et féérique semé de Wouargh aux dents acérées, de serpents dragons gigantesques, d’elfes et de korrigans mystérieux… Mille dangers guettent notre héros dans ce voyage initiatique à travers une Bretagne inconnue. Une aventure palpitante qui se termine, comme il se doit, par une fin heureuse…

Quant à la musique, vous la découvrirez dans nos colonnes jour après jour du festival. Higelin va-t-il enflammer de vif-argent le Cabaret botanique et Dominique A de ses linéaments poétiques ? Unidivers vous rendra compte des concerts suivants :

Mercredi 17/04
22h30 Cabaret botanique : Dominique A

Jeudi 18
18h La parcheminerie  François Lavallée « les Autres »
21h Vieux Saint-Etienne : Au bord du gouffre
22h30 Cabaret botanique : Lou Doillon

Vendredi 19/04 19h
18h Cabaret botanique : Rosemary’s songbook
20h30 Idem : Conoan contre le roi Vomiir
22h30 Idem : Higelin
22h30 Idem : Fauve et Cabaret Freaks

Dimanche 21/04
18h Cabaret botanique : Coeur de Pirate
20 Idem : Ultra bal

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