Traduit littéralement par « conception de mouvement », le motion design, ou motion graphic design, est l’art de donner vie aux images. Entre art et communication, cette discipline consiste à donner du mouvement au graphisme afin de faire passer un message de manière dynamique. Omniprésent dans le quotidien et en perpétuelle évolution, le motion design se retrouve dans les publicités télévisées, les clips musicaux, les génériques de films, les affichages publicitaires. Pour en savoir plus, des étudiantes du DN MADE* du Lycée Bréquigny se sont rendues au festival Motion Plus Design pour les lecteurs d’Unidivers dans le cadre d’un projet interdisciplinaire porté par les enseignants de Lettres et de Design Tifenn Gargam et Gaël Le Guillerm.

Le motion design est également appliqué sur Internet pour la réalisation des bannières, des vidéos promotionnelles ou institutionnelles, des tutoriels, etc. Ce travail correspond à la conception et à la réalisation de contenus associant vidéos, graphismes 2D, sons, effets spéciaux, typographies, voire animations 3D. Avec les avancées numériques, le motion design s’est largement développé au cours des dernières années.

MOTION DESIGN

Le 22 juin 2019 se déroulait à Paris la 8e édition du festival Motion Plus Design (5e édition parisienne). Conçu en 2015, ce festival visait dans un premier temps à expliquer le motion design au grand public, le but étant d’établir un endroit « physique » dédié au motion design à Paris. Ce centre aujourd’hui établi permet d’ouvrir le monde du motion design à un large public. Les étudiants, professionnels, curieux peuvent y rencontrer des artistes et échanger librement avec eux. Un moyen également de promouvoir de jeunes artistes issus d’autres mouvements du design. Après deux premières années à Paris, le festival s’est étendu à l’international : à Tokyo en 2017 et 2018 et à Los Angeles en 2019.

Deux étudiantes de Bréquigny se sont rendues à cette 8e édition afin d’interviewer pour Unidivers certains des grands noms de l’événement. Et ils étaient nombreux : Garson et Adrian YU (Los Angeles/New York), Nikita Iziev (Londres), Nick Denboer (Toronto), Min Shi (Los Angeles), Extraweg (Berlin), Filipe Carvalho (Lisbonne), Nidia Dias (Porto) et Peter Clark (San Francisco).

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Peter Clark entre Maëlys Gloro et Lucie Lemaitre, photographiés par Clara Pigeon

Lors de cette édition, le motion design s’est donné à voir de diverses manières, que ce soit avec un brin de folie avec le travail de Nick Denboer et d’Extraweg. Le premier réalisant des montages en détournant et remisant des vidéos déjà existantes sur internet. Tout cela hors des codes traditionnels du motion design et de ses images esthétiques. Extraweg lui aussi nous a donné à voir des images originales composées essentiellement de modélisations 3D de personnages en chewing-gum rose. Mais ces animations présentent toujours une profonde réflexion. De fait, Extraweg soutient que notre société est distraite par trop de stimuli visuels qui empêchent une bonne assimilation de l’information. Les gens ressentent de moins en moins d’empathie envers les images réelles, c’est pourquoi l’artiste a décidé d’orienter son travail autour des émotions humaines. Ses vidéos sont ainsi des successions de métaphores autour de problématiques actuelles (#Metoo, l’immigration, les influenceurs…).

MOTION DESIGN

Mais les étudiantes de Bréquigny ont aussi découvert des angles plus traditionnels avec les génériques de Filipe Carvalho et de Min Shi, deux passionnés de belles images.

Certaines artistes comme Nidia Dias et Min Shi ont évoqué la difficulté à trouver ce qu’on veut faire dans la vie en raison d’une trop grande curiosité et d’une soif de nouveautés. En effet, toutes les deux se sont intéressées à de multiples domaines avant de trouver ce qui les passionne vraiment : les génériques pour Min Shi et la direction artistique pour Nidia Dias. Aux dires de cette dernière, son rôle est de « donner des graines aux artistes et de les laisser fleurir ». Elles promeuvent d’ailleurs les femmes qui font ce métier en partageant le compte Instagram de certaines d’entre elles.

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Nick DenBoer entre Maëlys Gloro et Lucie Lemaitre, photographiés par Clara Pigeon

Les créatifs ont aussi mis en évidence le fait de se challenger pour s’améliorer et gagner en reconnaissance comme Filipe qui, en plus de son travail précédent, a commencé le soir à créer un générique fictif pour son portfolio et Nikita qui crée tous les jours des animations typographiques qu’il poste sur son compte Instagram. Ce dernier travaille essentiellement avec la typographie en noir et blanc, pour lui la couleur n’est que « distraction ». Ce designer conseille d’ailleurs à tous de travailler tous les jours afin d’approfondir sa créativité et gagner en rapidité. La rapidité qui est un atout dans ce milieu professionnel ; comme le démontre Nick Denboer qui doit réaliser ses montages vidéos au jour le jour pour le célèbre talk-show américain Conan. Ce qui n’est pas sans aller parfois au détriment de la qualité…

Tous les motions designers ont tenu à donner des conseils au public, notamment concernant l’audace. Le conseil de Filipe Carvalho :

où que vous soyez, tentez. Le pire qu’il puisse arriver est qu’on ne vous réponde pas.

L’artiste explique aux spectateurs que le métier de motion designer présente l’avantage du travail à distance, peu importe le pays où vous résidez. Pour faire suite à un mail envoyé sans véritable espoir, il a été engagé dans une agence à Los Angeles alors qu’il habitait à Porto.

Min Shi, elle aussi, fait part des leçons qu’elle a apprises pour en arriver à son succès : toujours penser les projets dans leur globalité, ne pas être guidée par la seule démonstration de ses compétences, s’intéresser à tout, et être ouvert aux critiques qui ouvrent la porte à de nouvelles possibilités. Elle nous a aussi montré les erreurs qu’elle a pu faire pendant ses projets dans le but d’en tirer ces leçons.

 

Le thème de la conférence des Yu (père et fils) était centré sur l’évolution de l’inspiration. Ils ne tiennent pas à nous parler de leurs projets passés (générique pour la série The Walking Dead, Silicon Valley, etc.). Leur conférence est cependant marquée par leur différence de vision du design et par l’inspiration partagée qui permet de booster leur créativité.

 

Les festivals de motion design permettent de nombreuses rencontres. Que ce soit entre spectateurs et professionnels comme Filipe Carvalho qui, il y a quelques années, confiait avoir, comme les étudiants du DN MADE de Bréquigny, admiré de grand motion designers. Ou encore entre professionnels comme Peter Clark, l’invité surprise de cette édition, ami des organisateurs qui a réalisé le générique du festival 2019. Sa particularité réside avant tout dans son utilisation de méthodes analogiques, il ne se contente pas des effets logiciels. Par exemple, pour les effets de glitch du générique (esthétisation d’erreurs analogiques ou numériques), il utilise une machine appelée Dream Weapon qu’il connecte à une ancienne télévision.

Après les conférences, les étudiantes rennaises ont rencontré l’équipe d’Adobe, partenaire du festival. Son rôle est de répondre aux questions des créatifs (photographes, vidéastes, illustrateurs, motion designers, etc.) afin de rester en contact avec leurs besoins en constante évolution. L’équipe d’Adobe est ainsi présente à de nombreux événements pour être intégrée dans différentes communautés. Notamment d’autres festivals de motion design comme Motion Motion, sis à Nantes et qui s’adresse plus à des familles qu’à des professionnels.

Envie d’en apprendre davantage sur le motion design et découvrir de nouveaux maîtres de la discipline ? Alors, rendez-vous en 2020 à Paris pour une 9e édition pleine de surprises !

Quelques informations pratiques :

Site officiel du motion design plus
Lieu : LE THÉÂTRE DU GYMNASE, 38 Boulevard de Bonne Nouvelle, 75010 Paris
Contacts : Mail : contact@motion-plus-design.com
Facebook

Auteures de cet article : Clara Pigeon, Maëlys Gloro, Lucie Lemaitre

dn made bréquigny

De g. à d. : Nollevalle Léonie, Menard Claire, Toury Yuna, Maunaye Lucie, Guedon Juliette, Quénéhervé Zoé, Guillerm Eline, Deguine Sandra, Manotte Louis, Denoual Simon, Pouliquen Camille, Chuinard Envel, Gloro Maëlys, Gouriou Emma, Lemaitre Lucie, Guillemot Mona, Laurans Anais, Vigneron Annabelle, Wozniak Mathilde, Maudire Lucie, Carrez Diane, Hardy Emma, Pigeon Clara, Adam Camille. Au premier rang à d. : Hardy Océane, Gomez Linot Carla, Trinh Van Caroline.

* Au lycée BRÉQUIGNY de Rennes, le DN MADe « Design Graphique animé » (double mention graphisme et Numérique) est une formation articulée autour du Motion Design comprenant deux spécialités complémentaires : design d’identité et design d’interface. A l’issue de la formation, les étudiants peuvent poursuivre leur études et leur spécialisation (DSAA, DNSEP, MASTER) ou intégrer le marché du travail soit comme motion designer, soit comme designer graphique d’identité ou éditorial. Pour tout renseignement, contactez le Pôle Industriel et Arts Appliqués du lycée Bréquigny.

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Lycée Bréquigny
Lycée Bréquigny, 7, Avenue Georges Graff, 35200 Rennes. Tel : 02 99 86 82 00.

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