Des milliers de pages à consulter en quarante jours… les Rennais auront de quoi lire jusqu’au 20 janvier prochain durant l’enquête publique sur la ligne B du métro. Contrairement à la ligne à dans le temps passé, les opposants ne sont pas contre les rames… Ils veulent juste qu’elles ne soient pas à ciel ouvert comme dans certains quartiers de Paris.

Etes-vous pour ou contre un métro aérien à Rennes ?

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La future ligne B coûtera deux fois plus cher que la ligne A (448, 5 millions d’euros contre 1,029 milliard). Elle sera beaucoup plus longue (12, 7 kilomètres contre 9,4 kilomètres). Elle disposera du même nombre de stations pour des voyageurs toutefois un peu moins nombreux (113000 voyageurs contre 115 000).

Pour en savoir plus sur cette nouvelle offre, cinq enquêteurs sont à la disposition des Rennais dans six lieux d’enquêtes. Nommés par le tribunal administratif de Rennes, ils donneront un avis favorable ou défavorable sur ce projet. Mais en toute hypothèse, c’est le Préfet qui décidera en dernier ressort et déclarera d’utilité publique ou non cette nouvelle desserte.

Contrairement à la ligne A, les oppositions sont beaucoup moins virulentes. On n’est plus dans la contestation systématique. On donne désormais crédit au métro… Car il faut bien l’admettre, ce moyen de transport est plébiscité par les Rennais et les néo-Rennais. Mais le plébiscite n’empêche pas les critiques nombreuses fleurissant ici où là et les associations de défense de riverains se déclarant en préfecture.

Dans un temps pas si ancien, des Rennais ont regretté la destruction envisagée de l’immeuble Dubonnet, situé place Sainte-Anne. D’autres ont encore protesté contre la construction de la station Saint-Germain, à deux pas à peine de celle de la République. Mais à l’évidence (et peut-être malheureusement), Rennes métropole n’aurait visiblement pas cédé d’un iota sur ces deux questions…

Pas de plan B pour la nouvelle ligne de métro

En revanche, l’opposition sera peut-être beaucoup plus vive de la part de deux associations. Sauvons les Long-Champs (SLLC) est certainement la mieux organisée d’entre elles. Elle tient réunions et met à jour son site Internet (et même très bien). Loin d’être inactive, elle rejette le métro aérien proposé par Rennes métropole. « La ligne serait à 7 mètres de logements étudiants et à moins de 10 mètres des logements du lycée Chateaubriand. Elle imposerait également la destruction de 200 arbres, défigurerait un quartier et provoquerait des nuisances sonores (de plus de 25 décibels)… », explique l’association dans un communiqué de presse.

Contre la proposition de Rennes métropole, le collectif propose une autre alternative : un métro en tranchée couverte. Cette proposition est appuyée par une pétition de près de 2000 signatures et par un vote unanime des habitants lors d’une réunion de quartier. « Contrairement à une solution encore plus souterraine par tunnelier, une tranchée couverte est réalisée sous la voirie à faible profondeur pour un prix équivalent à la solution aérienne (1% de surcout), » assure l’association. « Ce tracé alternatif déplacera en revanche la station du coeur du quartier des Longs Champs du côté de Belle Fontaine ( rond-point entre la rue du Clos Courtel et le haut de l’avenue des Buttes de Coësmes). Mais nous sommes prêts à ce compromis sous la condition de conserver naturellement une desserte en bus au moins équivalente à celle actuelle.»

Bien qu’elle aussi hostile à la solution aérienne, Muse (Métro utile souterrain et écologique) déploie en revanche une autre stratégie. « Si le rejet catégorique du métro aérien est une évidence pour nos deux associations, nous n’envisageons pas la position de repli en tranchée couverte sur les Buttes de Coësmes. Nous militons en revanche pour des rames au cœur du quartier (et donc en tunnel), à proximité du centre commercial et des entreprises de Saint-Sulpice. » Ce qui n’empêchera pas les deux associations de coopérer, si besoin est. Rennes Métropole est prévenue et devra impérativement s’engager dans une démarche de concertation si elle veut éviter des retards et des contretemps juridiques dans son ambitieux projet.

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