Le ministère de la Justice américain a ordonné la fermeture du site Megaupload pour « violation de droits d’auteur » et délivré un mandat d’arrêt international contre sept de ses dirigeants. Quatre responsables, dont son fondateur, Kim Dotcom, ont été interpellés en Nouvelle-Zélande. Megaupload est fermé ainsi qu’une vingtaine de sous-domaines. Des dizaines des millions de dollars d’avoirs ont été gelés.

Selon la justice américaine, le trafic illégal d’oeuvres piratées aurait entraîné quelque 175 millions de dollars de profit et « plus d’un demi-milliard de dollars de perte pour les ayants droit (les détenteurs légaux des droits de propriété NDLR) ». Plus : les dirigeants de Megaupload Ltd sont inculpés par une chambre d’accusation de Virginie de violations d’association de malfaiteurs en vue de commettre racket et blanchiment d’argent. 20 ans de prison à la clé.

L’annonce de la fermeture de Megaupload intervient en pleine polémique aux États-Unis autour des projets de loi antipiratage qu’Unidivers a été l’un des premiers à évoquer en France dans ses colonnes. La fermeture du site a été suivie de représailles du collectif de pirates Anonymous. Une vraie hécatombe. Hors service les sites : du FBI, du ministère de la Justice américain, de Universal Music et de l’association du disque RIAA.

Nicolas Sarkozy s’est réjoui cette fermeture. Le locataire de l’Elysée (récemment épinglée pour piratage)  a souligné « que la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création ». SI on peut comprendre le point de Nicolas Sarkozy, Unidivers s’étonne que rien ne soit fait en France à cet effet. Notamment, comme nous le soulignions dans un précédent article : plusieurs entreprises françaises se servent des sites illégaux pour leur publicité ne sont étonnamment toujours pas inquiétées.

Pour finir, il est utile de rappeler que Megaupload n’est pas un gentil camarade qui prête sans contrepartie ses jouets. Ce site accueille, aspire et recueille des contenus mis en ligne gratuitement par des internautes pour les mettre à son tour à disposition des internautes d’une manière illimitée sur ses serveurs, mais contre monnaie sonnante et trébuchante ! À part une petite partie parcellaire qui est gratuite, il en va de même pour Filetube, Filetram, etc.

Il faut donc bien garder en tête la différence fondamentale entre des sites comme Megaupload et d’autres comme Pirate Bay, les premiers sont des petits malins qui utilisent les autres pour s’en mettre plein les poches, les seconds en appellent à une autre approche de l’économie du capital, de l’échange et de la connaissance. Les premiers stockent leurs données et leurs avoirs dans des paradis fiscaux, les seconds sont constitués et échangent au vu et au su de tous en Suède. Que l’on soit d’accord ou non avec Pirate Bay, on ne saurait confondre leurs activités avec celles de Megaupload.

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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