Tout au long du mois de juin 2017, le Mashup film festival diffuse plus de 100 films à travers le monde, y compris dans… Rennes Métropole. Le directeur artistique de l’événement, Julien Lahmi, a collaboré avec l’association rennaise Clair Obscur afin d’organiser du 8 au 11 juin le premier Mashup-film festival à Rennes et Betton. Objectif : mettre en lumière une démarche cinématographique de plus en plus populaire…

« Il y a quatre nouveaux langages qui révolutionnent le cinéma aujourd’hui :
la Série, le Transmédia, la Réalité Virtuelle et le Mashup. La première enrichit les personnages, le deuxième déploie les supports, la troisième élargit le champ de vision, le quatrième met l’art du montage au cœur du processus et crée des mariages insolites. Seul le dernier n’a plus de festival en France. Nous souhaitons lui en redonner un. » (Julien Lahmi, Directeur Artistique du festival)

Julien Lahmi
Julien Lahmi, Directeur Artistique du Mashup film festival

Le mashup renvoie à une « démarche artistique, un état d’esprit » davantage qu’à un véritable courant cinématographique actuel. La réalisation d’un film Mashup repose sur l’existence d’œuvres préalables : il s’agit de choisir des scènes de films, de les retravailler, de les couper pour les mixer à d’autres, tout en modifiant parfois les dialogues. La démarche peut se condenser en trois mots « copier/coller/transformer ». L’objectif est de créer un film avec une identité propre en réutilisant des matériaux audiovisuels déjà exploités. Ainsi, le montage se retrouve au centre du procédé technique de création, c’est par lui qu’est façonnée la dimension comique, tragique, politique et/ou fantastique du film. Le mashupeur s’approprie des références cinématographiques pour les détourner, les modifier et les assembler afin d’aboutir à une unité de l’œuvre nouvelle créée.

Anne Le Hénaff
Anne Le Hénaff, responsable artistique du Mashup-film festival de Rennes

La réappropriation concerne tout à la fois des scènes, des personnages, des plans ou des mouvements de caméra. Ainsi, dans Eyes of Hitchcock, diffusé par le festival le 2 juin à 20h30 au Cinéville Colombier, Kogonada focalise l’attention du spectateur sur les regards des acteurs dans les scènes d’émotion et la méthode utilisée par Hitchcock pour les capturer. Comme le souligne Anne Le Hénaff, responsable artistique du festival rennais, la démarche du Mashup brille de par son audace « elle est peu codifiée et laisse donc une grande liberté de création : on compte autant de démarches cinématographiques du Mashup que de Mashupeurs. »

Le Mashup se singularise dans le domaine cinématographique en raison de sa récente et fulgurante émergence. La classe américaine – le grand détournement (1993) de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette fait figure de précurseur, le film sera d’ailleurs diffusé lors du Mashup-film festival de Rennes au Ciné TNB le vendredi 9 juin à 20h30.


MASHUP FILM FESTIVALDepuis le début des années 2000, la popularité croissante du Mashup répond à la mise en place progressive d’une culture de l’échange, du partage et du téléchargement sur Internet : l’abondance des films accessibles immédiatement à des coûts réduits ainsi que la simplification des logiciels de montage rendent possible la production de films Mashup par et pour tous. En ligne, on peut aujourd’hui tout aussi bien trouver des vidéos amateurs que de véritables films ou courts-métrages de Mashup .

Pour Anne Le Hénaff, « le web a démontré les possibilités du Mashup, la volonté du festival est aujourd’hui de le sortir du seul petit écran ». Les projections programmées le 8 et 9 juin 2017 concrétisent ce souhait, tout en permettant également de favoriser l’échange autour de cette démarche cinématographique ou des questionnements qu’elle peut poser grâce à la présence de Julien Lahmi, fondateur de l’encyclopédie participative du Mashup. Le festival rennais s’inscrit également dans une initiative de démocratisation de la démarche en organisant des ateliers à la médiathèque de Betton de 15h à 17h le 10 juin et au Museocube – Les Champs Libres le 11 juin de 14h à 18h. Il s’agit de mettre en lumière cette nouvelle façon de créer et de réfléchir le cinéma Mashup dans son rapport à ses références.

Cinéma de création, le Mashup n’en reste pas moins un cinéma d’hommage aux réalisateurs, aux films ou aux scènes qui ont marqué la conscience du spectateur qu’est, au final, le mashupeur. La démarche artistique permet de faire vivre notre patrimoine cinématographique en mêlant avec respect œuvres d’hier et d’aujourd’hui.

A noter : Le Mashup film festival s’ouvrira au Max Linder à Paris le vendredi 2 juin par une soirée Super-Héros endiablée puis des projections, des rencontres, des conférences et des ateliers auront lieu tout au long du mois dans des salles de cinéma et des centres d’art numérique à travers la France et à l’étranger.

Mashup Film Festival

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Laura Brassier
Laura Brassier est étudiante en 3e année à Sc. Po. Elle réalise son stage de web-journalisme à Unidivers.

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