L’artiste française Marie-Thérèse Vacossin est mise en lumière, du mercredi 14 janvier au jeudi 19 février 2015, à la galerie Oniris de Rennes, dirigée par Florent Paumelle. Cette nouvelle exposition personnelle des œuvres les plus récentes s’intitule « Clarté d’Ombre ». Dessins, peintures et sculptures en plexiglas envahissent les murs blancs des trois salles. Présentation et entretien.

 

Marie-Thérèse Vacossin
Carrousel (Marie-Thérèse Vacossin)

Née en 1929 à Paris, Marie-Thérèse Vacossin a voué sa vie à son art. Après une production éclectique, elle se tourne vers l’abstraction géométrique dans les années 70. Le jeu sur le rythme de la ligne et des couleurs devient son fil conducteur ; la géométrie et la logique envahissent ses toiles sous forme de bandes colorées verticales et horizontales. D’abord adepte de la peinture à l’huile, l’artiste se tourne vers l’acrylique dans les années 90 pour un résultat plus lisse et homogène.

Passionnée par le fait de créer des illusions, c’est naturellement qu’elle passe de la peinture à la sculpture en plexiglas – support qui soutient pleinement ses préoccupations autour de la couleur et de la lumière. L’encre sérigraphique utilisée fixe la couleur pour un résultat sans trace où aucun parasite ne trouble la vision, dans le prolongement parfait de son travail pictural.

 « Tout se base sur la verticale et l’horizontale. C’est la base de la vie. »

galerie oniris rennes

Une fois la porte de la galerie poussée, le visiteur est plongé dans un univers apaisant où la lumière est maîtresse d’effets d’optiques. Les couleurs jaillissent dans le mouvement du public pour se lier et se délier en des lignes réelles et virtuelles. Il ne reste plus qu’à se déplacer autour des œuvres et regarder pour découvrir les multiples mystères de la couleur.

Lors du vernissage qui s’est déroulé mercredi 14 janvier 2015 à la galerie Oniris de Rennes, Unidivers a rencontré Marie-Thérèse Vacossin. 

Unidivers – Quels sont les éléments essentiels à connaître pour comprendre l’œuvre de Marie-Thérèse Vacossin ?

Marie-Thérèse Vacossin – L’idée générale, la conception de base : c’est un minimum de moyens pour un maximum de résultats. C’est-à-dire quelque chose d’assez minimal. Mais qui, par son côté apparemment simple, provoque des effets optiques. Notamment, pouvoir créer, avec des tensions de lignes, de formes et de couleurs, des lignes virtuelles, voire des formes ou couleurs virtuelles. C’est le fondement de ce que je fais.

À travers cette exposition et votre présentation, il apparait que la couleur et la lumière tiennent une place prépondérante…

C’est ça, la lumière c’est le côté virtuel. Ce qui apparaît n’est que lumière.

Marie-Thérèse Vacossin
Marie-Thérèse Vacossin

Certaines recensions de votre travail évoquent un « émotionnel maîtrisé ». Êtes-vous d’accord ?

Peut-être. Je pense que tout art à son versant émotionnel. Je ne voudrais pas créer un malentendu mais, pour moi, quand on veut éviter ce côté émotionnel on passe à côté de quelque chose.

Mais que pensez-vous que le visiteur de votre exposition va trouver ?

Je ne peux pas dire ce que les personnes qui viendront ici éprouveront. On ne peut pas imaginer parce que certaines personnes sont plus réceptives à certains effets, d’autres au contraire à d’autres effets. C’est difficile à dire. Il faut parler. J’aime bien les questions parce que les personnes qui viennent dans une exposition peuvent aborder les œuvres exposées d’une autre manière si la personne qui a travaillé peut parler avec elle. Parce qu’on peut mettre les personnes sur la voie.

Vous êtes ouverte à cet échange autour de vos créations ?

Oui, on peut les mettre sur la voie sans trop les diriger. On n’impose pas, ce n’est pas ça, c’est pas du tout ça… Seulement les prendre par la main et les mettre sur la voie c’est tout. C’est capital.

Vous avez personnellement mis en place l’exposition, à partir d’une maquette. Avez-vous suivi un schéma particulier ?

marie-thérèse vacossin
Cumbleu (Marie-Thérèse Vacossin)

Tout à fait, j’ai opéré des contrastes de clairs et de sombres. Puis de couleurs et de gris sombres. Un ensemble en contrastes tout en essayant de préserver une unité. C’est important dans une exposition de ne pas mettre un petit peu de ceci, un petit peu de cela. Pour garder une unité, pour que la personne qui entre entre dans un certain monde.

Ce qui touche à la notion d’espace et de mouvement qui est très présente dans votre travail…

Tout à fait. À travers soit de lignes, soit de surfaces, de couleurs, de valeurs sombres, claires… Tout ce qui peut dire l’espace dans une expression plastique. Un dessin ou une toile sans espace, pour moi, a manqué son objectif.

Et si vous deviez définir votre œuvre en un mot ?

L’engagement. Je suis engagée dans ce que je fais. C’est une forme de vie.

 

Dans le prolongement de l’exposition et dans le cadre du Festival de musique contemporaine in situ, « Autres Mesures », la galerie Oniris vous invite le vendredi 23 janvier 2015 à 18h à venir écouter des réflexions acoustiques et visuelles autour des œuvres minérales de Marie-Thérèse Vacossin. Pendant une heure, l’ensemble Chrysalide reprendra les musiques de Stockhausen, Bach et Bonilla dans l’espace de la galerie.

Visuels : courtoisie de la galerie Oniris

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