Le marché de la musique ne s’est jamais aussi bien porté depuis les années 90 ! Voilà de quoi surprendre les esprits chagrins qui crient au piratage et au déclin généralisé de la culture. Plusieurs études récentes analysent les causes de ce succès. Et les chiffres ne trompent pas : le numérique a le vent en poupe.

 

Marché musique croissanceDe la musique, de la musique, sinon j’étouffe, aurait tout aussi bien pu dire Kierkegaard à notre époque. Une récente étude de l’IFPI (International Federation of Phonographic Industry) atteste que 71 % des internautes consomment de la musique. Et légalement, s’il vous plaît ! La RIAA, s’entend la Recording Industry of America, a donné son verdict au mois de septembre 2016 : avec 3,4 milliards de dollars, les revenus de l’industrie musicale augmentent de 8 % en une année. Le marché n’avait jamais été aussi prospère depuis les années 90, soit l’âge d’or du CD.

Pourtant, la vente physique ne représente que 20 % des ventes en 2016 selon la RIAA. Clairement, le numérique est à notre époque ce que le CD était aux années 90. En cause : le boom du streaming, qu’on appelle aussi diffusion en mode continu (contrairement au téléchargement). Du flux au flow, en somme, il n’y a qu’une foulée. Sur le marché US, en 2016, le streaming payant représente 47 % des recettes. De quoi réjouir Apple, Spotify, Deezer ou Tidal.

Marché musique croissanceLa tendance s’explique par plusieurs facteurs. D’un côté, l’utilisation des smartphones pour l’écoute de la musique chez les streamers payants a dépassé l’ordinateur fixe (55 % selon le rapport de l’IFPI). D’un autre côté, les plateformes ainsi que les modes de consommation dits hybrides se multiplient. Si le géant YouTube cartonne et reste le service musical le plus utilisé, le streaming payant, comme par exemple sur Deezer, ne constitue pas une pratique isolée.

Marché musique croissanceAttention, tout de même : le tableau possède quelques ombres. La peur du téléchargement, en peer-to-peer ou par hébergement, existe toujours. Et la nouvelle bête noire s’appelle le « stream ripping », c’est-à-dire la possibilité d’enregistrer le flux audio diffusé par exemple par YouTube. De même, selon l’IFPI, la violation du droit d’auteur demeure courante : plus d’un tiers des internautes consomment de la musique illégalement. La moitié des 16-24 pratiqueraient le « stream ripping ». Que les nostalgiques se rassurent, cependant : le vinyle continue à tourner et représente 31 % du marché physique aux États-Unis (lire ici notre article sur la résurrection du vinyle).

Les chiffres du streaming en 2016

Consulter le sondage de l’IFPI

Consulter le sondage de la RIAA

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