L’actualité du week-end a été marquée par deux évènements que les médias ont jugés majeurs : l’engagement français au Mali et la manifestation contre le « mariage pour tous ». Pourtant un évènement de portée nationale a été minoré par beaucoup de médias : l’accord sur l’évolution du droit du travail. Il en va de même de la Somalie qui est l’une des clé majeure de déstabilisation de l’Afrique centrale.

Nous n’allons pas détailler ici cet accord dont la signature faisait l’objet d’un ultimatum (si vous n’êtes pas d’accord, nous en imposerons un…). Il n’a pas été signé par deux des organisations syndicales (sans surprise, la CGT, mais aussi FO), ce qui conduit pourtant à un accord, conformément aux règles édictées dans cette négociation. Ces 2 organisations syndicales représentent presque 50 % des salariés dans les élections professionnelles (chiffres 2008), mais il est vrai que notre pays compte seulement 10 % de salariés syndiqués (ce qui pose la question de la représentativité des organisations syndicales). Le détail de cet accord ne manquera pas d’apparaître lors de sa retranscription en projet de loi en avril.   Pour l’heure, notons qu’il fut relayé loin derrière d’autres sujets en fin de JT. Il a eu droit à quelques lignes en première page des quotidiens du week-end, au mieux. Même ce lundi matin à la radio, il a été souvent oublié purement et simplement.

Après la lutte autour du « mariage pour tous », l’actualité a été surtout centrée sur le Mali, notamment sur le regrettable décès probable d’un otage français en Somalie, Denis Allex. En proie au « terrorisme islamiste », la Somalie n’a pas été retenu pour une intervention des forces françaises autre que la récupération de ce dernier. Pourquoi étant donné que ce sont des milices somaliennes qui provoquent des déséquilibres militaires graves dans toute une large zone de l’Afrique centrale ?

Pourquoi donc le seul Mali ? En pratique, car ce pays dispose d’un atout : il recèle de grandes ressources d’uranium. Les otages français enlevés travaillaient d’ailleurs pour Areva ou l’un des sous-traitants de cette société. Et, de fait, les pays avoisinants, comme le Niger, sont également touchés par ce terrorisme, ce qui met aussi en danger les ressources minières de cette région. On voit mieux pourquoi la France intervient dans un conflit qui a fait des centaines de morts civils et qui concerne aussi le problème touareg, quant à lui passé sous silence : il s’agit de protéger des intérêts économiques.

Aussi, les diplomaties britanniques et américaines sont elles solidaires tandis que la diplomatie russe rappelle que l’intervention française se fait en dehors de tout mandat de l’ONU. Cet intérêt économique de la France a été passé sous silence par la plupart des intervenants et experts qui ont parlé plus volontiers du risque d’embrasement de la région, du risque terroriste, de la présence de camps d’entrainements d’Al Quaeda, etc. Mais pourquoi ont-il tous omis de mentionner que la situation est encore bien plus critique depuis plus d’une décennie dans la Somalie ?

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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