Monstre du Loch Ness : il y avait anguille sous roche…

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Depuis des générations, le monstre du Loch Ness, affectueusement surnommé « Nessie », alimente les rêves, les peurs et les spéculations. Cette silhouette étrange surgissant des eaux brumeuses du lac écossais a donné naissance à des centaines de témoignages, des documentaires sensationnalistes et une culture de fascination internationale. Mais aujourd’hui, des scientifiques affirment avoir percé le secret derrière l’une des plus grandes énigmes du monde naturel.

Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par le professeur Neil Gemmell de l’université d’Otago en Nouvelle-Zélande, a mené une vaste étude d’analyse de l’ADN environnemental des eaux du Loch Ness. Cette technique permet de détecter la présence de diverses formes de vie simplement à partir des traces biologiques (peaux, urines, excréments, mucus) qu’elles laissent derrière elles dans l’environnement aquatique. Leurs résultats sont sans appel : aucune trace d’un reptile géant, d’un plésiosaure caché, ni d’aucune créature préhistorique dissimulée sous les profondeurs.

En revanche, une découverte inattendue a retenu leur attention : le Loch Ness contient une quantité très élevée d’ADN d’anguille. Cela suggère non seulement une population abondante, mais aussi la possible présence d’individus atteignant une taille exceptionnelle. Des « super anguilles », en quelque sorte.

Les scientifiques précisent qu’il est tout à fait plausible que certaines anguilles européennes (Anguilla anguilla) puissent, dans des conditions environnementales favorables, croître bien au-delà de leur taille habituelle. Dans un plan d’eau aussi vaste, profond et peu éclairé que le Loch Ness, la silhouette sinueuse d’une anguille géante aurait très bien pu être prise pour une créature mythique.

Cette hypothèse offre ainsi une explication rationnelle à nombre d’observations passées : des mouvements ondulants à la surface, des ombres inhabituelles filmées sous l’eau, ou encore des objets apparaissant brièvement avant de disparaître dans les profondeurs. Si l’illusion du monstre perdure, c’est aussi grâce à un contexte propice : brouillard, silence, isolement du lieu et forte disposition humaine à croire au merveilleux.

Pour les passionnés de Nessie, cette révélation peut avoir un goût amer. Un mythe perd de son mystère. Mais les chercheurs y voient, au contraire, une beauté nouvelle : celle de la biodiversité étonnante d’un écosystème et de notre capacité à élucider scientifiquement les légendes. Après tout, qui aurait pensé que de simples anguilles pourraient engendrer une légende aussi puissante ?