Nos amis les singes font l’objet d’un commerce et d’un trafic international qui profite à beaucoup de filières : zoo, cirque, laboratoire, expérimentation animale ou activités ludiques pour personnes fortunées comme la coupable « chasse en boîte ». Mais d’où viennent-ils et par quels pays transitent-ils ? État des lieux par Ice.

Le 6 mars 2012, une dépêche AFP donnait cette information :

Des dizaines de milliers de singes, dont une partie illégalement capturée dans la nature, sont détenus dans des conditions épouvantables dans des fermes du Laos pour le compte de laboratoires étrangers, affirme une organisation britannique. Le Laos a exporté près de 35.000 macaques depuis 2004, alors que le marché mondial des espèces utilisées dans la recherche est en pleine expansion, selon l’Union britannique pour l’abolition de la vivisection (BUAV). Les « conditions épouvantables et le traitement réservé aux singes dans les fermes d’élevage (…) violent les règles internationalement admises », estime la BUAV. « Certains singes ont été retrouvés morts en cage, d’autres étaient très amaigris et/ou souffrants de pertes de poils et de blessures ». Les primates sont vendus à des compagnies en Chine et au Vietnam avant d’être livrés à des laboratoires aux États-Unis et en Europe, selon le rapport. (…) Certains des animaux pourraient avoir été capturés dans la nature pour compenser le rendement insuffisant des fermes. « C’est aussi moins cher de capturer des animaux en pleine nature que de les élever », a expliqué à l’AFP Chris Shepherd, directeur adjoint en Asie du Sud-est du groupe de protection animale Traffic, évoquant « des marges énormes » pour les éleveurs.

Ce rapport n’est qu’une petite partie du trafic réel. Le commerce illégal d’animaux sauvages dans le monde est le 3e dans le monde derrière les armes et la drogue avec plus de 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Au Brésil, ce sont 550 000 animaux par an qui font l’objet de ce commerce. Si certains animaux comme les perroquets ou les reptiles alimentent certaines animaleries, pour les singes, leur avenir est autrement plus sombre.

En Équateur, le singe laineux fait l’objet d’un intense trafic. En Indonésie, ce sont les orang-outans, siamangs et les gibbons. Au Niger, ce sont les Chimpanzés. La liste des pays est très longue. Si certains touristes ramènent des animaux dans des valises, le trafic est souvent bien mieux organisé et aboutit dans des laboratoires ayant pignon sur rue. L’association Traffic publiait un rapport en 1984 sur le cas des primates. En voilà une représentation géographique.

Depuis rien n’a changé. Ce sont au moins 32000 singes qui font l’objet annuellement d’un trafic illégal. Quant aux mes mères des petits singes, elles sont souvent massacrées par les braconniers. Entre 1995 et 1999, on estime à 1580 le nombre de jeunes babouins envoyés dans les laboratoires américains. En 1974, c’étaient 42000 primates qui étaient utilisés dans la vivisection tandis qu’en 2006 ce sont plus de 60000, soit plus de 40% d’augmentation en 30 ans.

Le flou juridique existant sur ce sujet profite aux trafiquants, aux compagnies aériennes, pharmaceutiques et nombreuses. Si l’Europe tente actuellement de légiférer, la France reste championne du continent de la vivisection. Un intense lobbying y ralentit les avancées.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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