cinéma, film unidivers, critique, information, magazine, journal, spiritualité, moviesLes documentaires politiques sont plutôt rares au cinéma en dehors de quelques Michael Moore pour reprendre le plus connu des réalisateurs et de documentaires plus orientés sur l’environnement ou sur des conflits. Les Nouveaux Chiens de Garde traite d’un thème peu approfondi : les liens entre médias, politiques et monde des affaires.

Si le film se réfère au livre de Paul Nizan, Les Chiens de Garde, il aurait pu évoquer également l’ouvrage homonyme écrit par Serge Halimi en 1997. Aux commande du scénario, on retrouve évidemment le directeur du Monde Diplomatique. L’auteur de cet article étant un lecteur de ce mensuel, il n’a pas été vraiment surpris par le contenu du documentaire. Mais traitons plutôt de la forme et du but du film.

En reprenant le format 2 fois 52 minutes, il se positionne adroitement pour une diffusion télévisuelle. Le narrateur s’adresse au spectateur d’une manière presque amicale et non professorale comme hélas trop souvent dans les documentaires. C’est même avec humour que le propos se déroule, utilisant le procédé de la caricature et des intertitres. L’alternance entre ces différents modes de narration avec les interviews préserve habilement le spectateur de l’ennui. L’efficacité est là : même une personne avertie ne s’ennuie pas.

C’est vrai qu’il y a beaucoup à dire sur un tel sujet. Tant et si bien qu’on ressort avec l’envie d’en connaître plus. Mais le film n’est pas exempt de critiques tant sur le fond que la forme. Ainsi les seuls vrais interviewés sont des personnes proches de la rédaction du Monde Diplomatique. Le reste des intervenants s’exprime par l’intermédiaire des entretiens passés pour d’autres médias (ou de manière très indirecte comme la séquence avec Alain Duhamel). Il est intéressant de dénombrer le nombre de passages télé de cette véritable aristocratie des experts qui se résume à une quinzaine de noms. Mais les comparer aux passages nos deux compères interviewés laisse penser que l’on recrée une autre aristocratie d’experts, certes isolée du monde des affaires, mais pas nécessairement plus pertinente.

Le problème des nouveaux chiens de garde tient aussi – bien malgré lui – à son circuit de distribution. S’il a engrangé déjà 200 000 entrées grâce aux salles de cinéma d’art et d’essai essentiellement, le public amené à le voir est composé de personnes attirées par son sujet. Or le but du film est d’alerter une opinion souvent moins informée. Ainsi, à la séance où je me suis rendu, le public présentait un profil entre étudiants militants et actifs de 30 à 50 ans.

L’accessibilité de son propos et de son style le destine en effet à un plus large public et à une soirée-débat, car en ciblant plutôt médias et pouvoirs en place, il pourrait paraître trop ‘de gauche’. Il faut se souvenir du passage au début du film où l’on voit un Sarkozy abandonné par les grands affairistes qui n’hésitent pas à changer de poulain lorsque celui-ci est grillé. La chose est aisée, car, à gauche, les liens sont tout aussi étroits.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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