Avis aux familles, aux bouts de chou et aux grands enfants : le podcast Les envolées contées propose depuis mai 2020 une série d’histoires qui font voyager. Initié pendant le confinement, le projet raconte un autre monde au-delà de chez soi, féérique et imaginaire, mais aussi réaliste et lointain. Un podcast aujourd’hui encore très sollicité pour faire découvrir aux plus petits une autre manière, ici sonore, d’éveiller l’imagination.

En mars 2020, en plein confinement, trois amies décident de créer un podcast pour enfants. « On s’est dit que, pour les enfants qui n’avaient pas forcément de livres chez eux, qui n’avaient pas envie de lire ou pour les parents qui n’avaient pas le temps, qu’il serait bon d’avoir un format audio d’histoires pour les plus jeunes », évoque Suzanne Jolys, une des voix du podcast. Il apparaissait aussi plus facile de passer par l’audio à cause du confinement

Les envolées contées, à l’origine, ce sont trois femmes, trois amies issues du milieu éducatif, mais travaillant respectivement dans des domaines différents. Suzanne Jolys est formatrice égalité fille-garçon, Lucile Petit institutrice et Héloïse Pierre éditrice jeunesse et COO (chief operating officer) chez Kajou.

« L’idée, c’est de permettre aux enfants de continuer à rêver, à s’inventer des histoires, sans support papier, pour développer leur imaginaire, d’où l’idée d’un visuel minimaliste. »

Suzanne Jolys

Lucile Petit se charge de l’écriture tandis que Suzanne et Héloïse s’occupent du montage audio. Néanmoins, elles décident toutes trois, en amont, des caractères des personnages et de l’histoire, ou de prendre tel ou tel angle de récit, avant que Lucile ne propose un synopsis. Et toutes trois prennent ensuite différentes voix. Des tâches importantes puisque chacune travaille à côté.

Au travers de nombreuses petites histoires avec des héroïnes – et oui, au féminin, les autrices mettent en lumière la nécessité d’une littérature jeunesse favorisant la représentation de personnages du genre féminin, peu visibles dans les romans ou BD jeunesse. « Dans la littérature jeunesse, c’est deux fois plus de héros que d’héroïnes pour les humains, et dix fois plus de mâles que de femelles pour les animaux », assure Suzanne Jolys. L’occasion de montrer qu’il n’y a pas que les petits garçons qui sont courageux et indépendants. Quelques personnages masculins s’implantent malgré tout dans le paysage des Envolées contées, comme dans Guilang et le batik magique ou Sur les traces de Baïkal, mais avec toujours un sous-texte féministe et militant. « L’engagement se ressent davantage en toile de fond, il est présent dans toutes les histoires, mais l’idée c’est avant tout de montrer la complexité de tous les personnages et le fait qu’ils ne soient pas binaires, manichéens. »

Chaque histoire fait en moyenne six à huit épisodes à part la première, Coline fille du vent, qui se déroule en onze parties. Chaque lundi matin, le nouvel épisode sort. Créant « un rendez-vous entre les familles », l’initiative connaît un grand succès puisqu’il est entré dans le top 10 d’Apple Podcast.

Nous assistons à deux types d’histoires : les trois premiers contes sont sur le thème de la magie, mais se déroulent sur notre planète, ce qui rapproche de la réalité. Les autrices peuvent également choisir des héros plus accessibles, comme Maïssane de Maïssane et l’île aux volcans, une humaine passionnée par les volcans. En partenariat avec le parc d’attraction et de sensibilisation scientifique Vulcania, Suzanne, Héloïse et Lucile cherchent ici à vulgariser les expéditions scientifiques et les volcans pour les enfants. « Bien sûr, montrer une diversité des paysages et de cultures, cela demande beaucoup de recherches que Lucile effectue pour créer ses histoires. »

Certains documents inspirent de près ou de loin les trois femmes, comme les incontournables histoires lues par Marlène Jobert ou les podcasts pour les enfants proposés par France Culture. Enfant, Lucile Petit adorait les romans fantastiques, notamment les trilogies d’Erik l’Homme ou de Philippe Pullman. La lecture de la poésie japonaise ou française (Eluard, Rimbaud) lui permet aussi de trouver un imaginaire sensible et lyrique. Pour la contemplation de la nature, elle prend exemple sur Virginia Woolf et l’auteur réaliste du XIXe Henry James l’aide pour la psychologie des personnages. Autant de références hétéroclites qui participent à la grande richesse des histoires du podcast.

L’explosion des podcasts pour enfants durant le confinement aurait pu porter préjudice au projet, mais l’effet inverse s’est finalement produit. « Nous sommes aujourd’hui à en moyenne 350 000 auditeurs depuis le début du podcast. Beaucoup de parents écoutent avec les enfants, même des adultes écoutent sans avoir d’enfants », conclut avec enthousiasme Suzanne Jolys. L’occasion de rassembler tous les âges et identités dans un podcast qui sent bon la liberté et la fantaisie.

Retrouvez Les Envolées contées sur YouTube / Spotify / et bien d’autres plateformes

Article précédentStreet-art à Rennes. Promenons-nous dans le centre-ville avec Teenage-Kicks
Article suivantTDN 2021. LA FORCE COLLECTIVE ET CHANTANTE DE ¡ COLECTIVA !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici