Marguerite Duras, Françoise Sagan, deux grands noms de la littérature française avaient un point commun. Elles aimaient la Normandie où chacune possédait un pied-à-terre.

 

La Normandie, terre d’écrivains ? Maupassant, Barbey d’Aurevilly ou encore Flaubert y ont vécu une grande partie de leur existence au XIXe siècle. Un siècle plus tard, deux femmes tentèrent l’aventure normande où l’inspiration rythmait avec embruns pour Marguerite Duras et verte campagne pour Françoise Sagan.

Loin de Paris, Marguerite Duras, depuis peu entrée dans la bibliothèque de la Pléiade, trouva son havre de paix, à Trouville. Durant l’été 1963, elle acheta l’appartement 105 au premier étage de l’ancien hôtel des Roches noires, construit par l’architecte Crépinet en 1866.

Elle y écrivit La Pute normande

De son appartement de « trois pièces », Marguerite Duras aimait contempler la mer et la plage. Souvent, elle délaissait sa machine à écrire pour déjeuner au Central ou encore manger des monts-blancs de la pâtisserie et boulangerie Corday.

À Trouville, elle apporta la dernière touche à de nombreux ouvrages. Elle acheva la rédaction de son roman, Le Ravissement de Lol V. Stein durant l’été 1963. Elle y écrivit également La pute de la côte normande en 1985 et Les yeux bleus cheveux noirs, publiés à l’automne par les éditions de Minuit.
L’auteure retourna régulièrement dans la cité balnéaire jusqu’à son décès, le 3 mars 1996. Bordant l’immeuble où elle vécut, un escalier porte désormais son nom.

En revanche, Françoise Sagan préférait le bocage normand à l’air marin. À deux pas de Lisieux, la célèbre auteure de Bonjour Tristesse, acheta le manoir du Breuil, à Equemauville en 1958. Le 8 août, la jeune femme venait de gagner 80 000 francs en jouant le numéro 8 au casino de Deauville. Tombée sous le charme de la propriété, elle remit la somme au vendeur à… 8 heures du matin. On sait que ruinée, elle vendit sa propriété à la fin de sa vie et décéda à l’hôpital d’Honfleur en 2004.

Un soir d’hiver, les deux femmes se rencontrèrent-elles sur les planches de Trouville ? On se plaît à imaginer une relation fortuite entre les deux femmes et une longue discussion littéraire sous le ciel normand…

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