L’énergie osmotique est encore à ses balbutiements. Le premier prototype a été lancé en Norvège en 2009. Mais en quoi consiste-t-elle et est-elle applicable en France?

C’est donc grâce à la surpression entre eau douce et eau salée ou avec un filtre ionique que l’énergie est produite. Le rendement fait l’objet d’une l’étude grandeur nature en Norvège. La société Statkraft espère pouvoir bâtir une centrale osmotique susceptible d’alimenter 10000 foyers en énergie. L’idée est née dans les années 70-80 avant d’être lancée à l’échelle industrielle à la fin des années 90 pour finalement déboucher, aujourd’hui, sur un prototype de quelques KW. Le coût est estimé à 18 millions d’euros, bien loin des milliards de l’EPR par exemple…

Évidemment, ce modèle est prometteur par son absence de rejets polluants et sous réserve qu’il ne modifie pas trop le biotope environnant. Il est en pratique exploitable pour tout pays disposant d’un accès à la mer ou/et de rivières. La France s’avère ainsi privilégiée avec pas moins de 3 mers/océans et de très nombreux fleuves. Le potentiel de production d’une unité du type conçu par Statkraft est comparable à un réacteur nucléaire (une centrale en comprend plusieurs).

Il est symptomatique de constater que c’est une initiative publique qui conduit ce projet en Norvège. Ce fut le cas par le passé, en France, avec l’usine marémotrice de la Rance. Il serait bon de s’en inspirer pour diversifier les sources d’énergie ; d’autant plus que ce type d’industrie peut être situé à proximité de certains sites nucléaires afin de conserver un bassin d’emploi – nombre des centrales étant situées près de côtes ou d’estuaires.

Au reste, en Suède, une étude de faisabilité a été réalisée par ABB Alstom Power. Elle et a conduit à un abandon de la solution en raison d’un coût prohibitif, notamment en ce qui concerne le nettoyage des filtres et des membranes. Toutefois, la solution étudiée était différente de celle lancée en Norvège puisque fondée sur des études antérieures. Comme l’usine de la Rance dont le coût en nettoyage est élevé, c’est cet aspect qu’il faudra surveiller. Dès qu’on établit une comparaison avec des énergies comme le nucléaire, il est nécessaire intégrer les coûts de retraitement des déchets, de prévention des risques et de démantèlement. Autrement dit, tout ce qui demeure encore du domaine du secret… Cela étant, il apparait indispensable de se pencher sur les potentiels de cette nouvelle source d’énergie.

Ice

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Didier Acker
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