Jusqu’au samedi 8 juillet, les Québécois Pierre Allard et Annie Roy investissent tous les soirs la place Hoche de Rennes. Le temps d’une soupe, ils vous invitent à discuter, partager et rencontrer les passants que l’on côtoie quotidiennement dans le centre-ville rennais sans pour autant les rencontrer.

LE TEMPS D'UNE SOUPE

Une simple estrade légèrement surélevée fait office de scène pour la pièce qui se déroule sur le parvis de la Visitation place Hoche. Les acteurs : vous. Des duos de chaises sont disposés afin de créer un espace de rencontre où une discussion s’amorce entre deux inconnus. Pour les plus timides, pas d’inquiétude à avoir, les organisateurs proposent des sujets pour faciliter l’échange (la nouvelle ligne TGV, qu’est-ce que le chez-soi ?, etc.) On parle, on bavarde autour d’une soupe froide avant de choisir trois mots pour nommer l’échange. La brève rencontre est immortalisée par une photographie qui sera par la suite reproduite sur l’écran géant présent derrière la scène.

LE TEMPS D'UNE SOUPELes discussions sont personnelles, propres à chaque duo. La première rencontre avec un inconnu sur un thème précis se transforme parfois en un échange verbal plus confidentiel. On apprend de l’autre, on apprend un peu à le connaître et vice versa. L’entrevue devient un moment privilégié partagé à deux, une rencontre humaine entre deux inconnus qui vingt minutes plus tôt s’étaient croisés sans se rencontrer.

LE TEMPS D'UNE SOUPE

De 16h30 à 22h30, l’installation place Hoche invite les Rennais à débattre ensemble. Ce moment est sous-tendu par une volonté d’ordre politique. Il s’agit d’ouvrir l’espace public et de favoriser les rencontres hors des sphères où chacun a tendance à s’enfermer. Les organisateurs proposent des sujets de société qui suscitent des discussions où chacun expose son avis et le confronte à celui d’autrui. Les passants sont invités à participer à un thème, à exposer son point de vue en acceptant l’échange avec un inconnu. C’est ainsi que cette « escale artistique et intervention participative et soupatoire dans l’espace public » devient un art à la fois actif et politique.

LE TEMPS D'UNE SOUPE

Le temps d’une soupe a été créé en 2015 par l’ATSA, quand l’art passe à l’action, fondé par Pierre Allard et Annie Roy. La première de l’installation a eu lieu à Montréal, les organisateurs proposaient alors aux passants des rencontres à thèmes avec des sans-abris de la ville. Toujours dans un souci d’engagement citoyen, ils avaient également mené la même année le projet Et tout devient possible ! afin d’amener dans l’espace public la question de la fin de l’industrie pétrolière.

LE TEMPS D'UNE SOUPE

Présent à Rennes jusqu’au samedi 8 juillet 22h30, l’installation artistique et participative Le temps d’une soupe n’attend plus que vous ! Il vous suffira de donner quelques minutes de votre temps, de déguster un gaspacho, de parler et d’écouter.

Le temps d’une soupe, Pierre Allard et Annie Roy, Place Hoche (Rennes), de 16h30 à 22h, du jeudi 6 au samedi 8 juillet, dans le cadre des Tombées de la Nuit 2017.

Cofondateurs ( Direction artistique et générale ) : Pierre Allard et Annie Roy / Directrice administrative : Salomé Viguier / Médi’action : Marie-Paule Grimaldi et Hubert Lafore / Photographe, Infographe, Mise en ligne : Jean-François Lamoureux / Avec la participation : d’une dizaine d’habitants complices et de l’association l’Âge de la Tortue ( Rennes )

TEMPS D'UNE SOUPE rennes

L’ATSA est un organisme à but non lucratif fondé en 1997 par les artistes Pierre Allard et Annie Roy qui créent des œuvres d’interventions urbaines sous forme d’installations, de performances ou de mises en scène réalistes faisant foi des aberrations sociales, environnementales et patrimoniales qui les préoccupent. Leurs œuvres transforment et questionnent le paysage urbain et redonnent à la place publique sa dimension citoyenne d’espace ouvert aux discussions et aux débats de société. ATSA prône une vision non hermétique, active et responsable de l’artiste comme citoyen prenant part au développement durable de sa société.
Démarche

Sa démarche vise à utiliser le propos esthétique et symbolique de l’art en un outil de changement social. Leur rôle d’artiste est de créer des œuvres qui, par l’expérience qu’elles proposent, font réagir et agir. En happant le passant dans son univers quotidien, vers une fiction qui ressemble si étrangement à la réalité, elle provoque une compréhension émotive de la problématique investie et génère une action citoyenne positive.

L’espace médiatique est un territoire de rencontre et de discussion auquel l’ATSA accorde une grande attention afin d’y promouvoir les œuvres, mais aussi afin de donner une place prépondérante à l’artiste comme un acteur important de l’évolution de la société.

Parmi leurs nombreuses activités, mentionnons les réalisations: État d’Urgence, un camp de réfugiés urbains ouvert 24/24 en plein centre-ville montréalais, intervention récurrente depuis 1998 ; Parc industriel, un faux site archéologique fait de rebuts proposant une réflexion sur la société actuelle de surconsommation ; À vos marques, une installation à l’AmericanCan sur le culte du travail et de la performance; Les Murs du Feu, soirée incendiaire et trajet piétonnier sur l’histoire du Montréal incendié; Attention : Zone Épineuse, intervention sur le Mont-Royal sur la précarité des patrimoines écologiques; sa série Attentat contre la production de véhicules ultrapolluants pour la consommation de masse et FRAG 04, parcours graphique permanent in situ sur l’histoire du Boulevard Saint-Laurent.

ATSA 4430 rue Drolet Montréal info@atsa.qc.ca +1 514-844-9830

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Laura Brassier
Laura Brassier est étudiante en 3e année à Sc. Po. Elle réalise son stage de web-journalisme à Unidivers.

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