Le 26 mai 2014 a eu lieu l’inauguration de la nouvelle œuvre dont s’est enrichi le campus de Beaulieu. Intitulée Matériaux de construction, Campus de Beaulieu, Rennes, elle est située non loin du futur arrêt de métro de la ligne (prévue pour 2018-2019). C’est l’artiste Lara Almarcegui qui a été retenue afin de mettre en forme un projet qui conjoint art et sciences dans une même élan technique… Un événement pour une université majoritairement portée sur les sciences qui ouvre ainsi ses portes à l’art.

Construit depuis 1961, le campus de Beaulieu de 60 hectares est le plus grand de Rennes. Conscients de la distance et du manque de communication entre filières, les étudiants ont voulu, à travers une création visible de tous, opérer un pas en avant. Leur souhait : collaborer avec un artiste contemporain pour concevoir une idée qui « favorise le dialogue entre différentes entités du campus ». Dans ce dessein, la galerie d’art contemporain 40mcube leur a proposé de collaborer avec Lara Almarcegui en vantant « le regard que ses créations portent sur l’urbanisme et l’architecture et sa manière de mettre en valeur des espaces singuliers comme peut l’être celui du campus de Beaulieu ».

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Lara Almarcegui

Depuis les premiers contacts en 2010 jusqu’à l’inauguration, le projet a demandé beaucoup de travail et d’investissement pour les commanditaires (départements Carrières Sociales et Génie Civil de l’IUT et l’université Rennes 1), les financeurs et les médiateurs (40mcube, Eternal Network). Quatre ans après, il arrive à son terme et donne naissance à Matériaux de construction, Campus de Beaulieu, Rennes, une liste écrite sur l’un des murs du bâtiment 32A. L’œuvre dresse la liste des matériaux qui ont été nécessaires à la construction de la totalité des bâtiments et voiries du campus et en précise la masse, comme une photographie chiffrée d’un instant T de ce territoire en permanente évolution. Aussi chaque recoin et bâtiment a été répertorié ; et ce, jusqu’à l’asphalte de la route. Ces valeurs qui peuvent paraître floues et abstraites représentent la masse des matériaux qui a servi à construire le campus.

lara almarcegui, beaulieu, campus, calculsUn travail qui s’est avéré des plus complexes en raison de plusieurs paramètres : archives incomplètes, des méthodes de calcul difficile à déterminer, la juste restitution dans la présentation des valeurs obtenues. Anne Langlois (directrice de 40mcube) précise également que l’ambition d’un tel projet collaboratif d’art contemporain « est d’amener les étudiants à se questionner plus largement sur leur implication dans leur futur métier, mais aussi en tant que citoyens ».

lara almarcegui, beaulieu, campus, calculsMais le point le plus intéressant repose dans le traitement global de l’élaboration de l’œuvre par l’artiste espagnole. Elle a pensé sa création dans sa globalité, c’est-à-dire avec ses défauts. Ces calculs se critiquant eux-mêmes, car ils interrogent sans cesse leur véracité. C’est cette notion de marge d’erreur que Lara Almarcegui trouve fascinante. Son but : décomposer chaque bâtiment pour analyser et comprendre ce lieu dans toute sa singularité, ses marges d’erreur et de… réussite. Repenser les étapes de construction qui ont conduit à ce que l’on connaît aujourd’hui. Cette œuvre est donc à réfléchir avec toute la dimension interrogative, artistique et épistémologique qu’elle soulève. Une approximation qui laissera certains songeurs.

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Sandra Dufils
Sandra Dufils est étudiante en journalisme, stagiaire à Unidivers conventionnée avec l'Université Rennes 2

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