La Galerie des oubliés ouvrira le 28 janvier 2021 dans la cité des Ducs de Bretagne. L’artiste Izabeau Jousse et son fils Léopold Cottineau tendent à redonner leurs lettres de noblesse aux artistes cachés, ceux qui n’ont pas eu la reconnaissance de leur époque… Jusqu’au 30 mars 2021, partez à la découverte de l’exposition inaugurale, Menachem Gueffen, les années londoniennes (1963 à 1972).

La Galerie des oubliés est une histoire de famille. Izabeau Jousse est artiste peintre et expose en permanence depuis 1992. Léopold Cottineau est né dans cette famille où la création artistique est un quotidien.

En recherche constante, Izabeau connaît le doute, le bon, celui qui fait aller plus loin. Elle peut facilement imaginer le bouleversement que ce doute entraîne quand il persiste et fige les artistes incompris dans la solitude de leur atelier. De ceux là, elle veut s’occuper. Avec son fils, sorti major de promo du master « Création d’Entreprise Innovante » de l’IAE de Montpellier en 2020, ils décident d’ouvrir la galerie des oubliés en hommage aux artistes cachés, ces talents méconnus ou à la visibilité trop passagère, ces artistes en décalage avec leur temps qui n’ont fait aucune concession à leur art. Créateurs secrets, brillants introvertis ou esprits tumultueux, ils n’ont jamais ou très peu exposé. Ils sont restés dans l’ombre parfois toute leur vie, dans un acharnement productif et silencieux, malgré la valeur artistique de leur travail.

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Izabeau Jousse et Léopold Cottineau

À chaque nouvel oublié, Izabeau Jousse et Léopold Cottineau enquêtent pour savoir qui se cache derrière ces tableaux, ces sculptures ou ces dessins afin de mieux les connaitre et les aimer. Ce temps de l’artiste, perdu et retrouvé, est une occasion sans pareille de regarder l’art autrement et librement, et pour lui de se montrer enfin.

Nous racontons leur histoire, les regardons mieux, même si nous n’en sommes plus les contemporains.

La genèse : Un manoir et un livre

La Galerie des Oubliés c’est d’abord la découverte d’un manoir breton dans lequel l’œuvre de toute une vie est conservée presque intacte. L’artiste était un sculpteur, un peintre, mais aussi un philosophe. Sa famille dispose de plus d’un millier d’œuvres bien gardé dans son domaine. C’est un ensemble bouleversant qui en dit long sur la sincérité et le courage d’un artiste trop longtemps resté caché. Mais la galerie des oubliés c’est aussi la lecture du livre de Gaëlle Josse sur Vivian Maier, Une femme en contre-jour : l’histoire de cette « nounou à vie » qui ne cessa de prendre des photos sans avoir conscience de son talent. Sa condition sociale l’empêchait de se considérer comme une artiste. Pourtant, elle l’était, et son travail a aujourd’hui une véritable place dans le milieu de l’art.

Ces deux découvertes les ont conduits au concept de la galerie : découvrir ces artistes de l’ombre, les réhabiliter dans le milieu de l’art, leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent. Ce sont des hommes en décalage avec leur temps, des femmes occultées par les inégalités d’une époque… « Ces obstacles à leur art, surmontons-les ! Laissons s’exprimer les génies timides, les virtuoses maladroits. »

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Menachem Gueffen, Tableau sans titre, 100cm x 81cm, Huile sur toile, Circa 1960

Les coulisses : À la recherche des familles d’artistes oubliés

La manière dont Izabeau Jousse et Léopold Cottineau repèrent et sélectionnent les artistes oubliés est centrale dans leur démarche, ainsi que la volonté d’intégrer les familles des artistes au projet afin d’offrir une véritable intimité avec l’œuvre et l’artiste. Le futur de la Galerie des Oubliés repose précisément sur cette collaboration. « Nous espérons que notre visibilité permettra aux familles des oubliés de venir à nous plus facilement. Toutefois, nous ne négligeons aucune piste et les investigations sur le terrain font également partie de notre activité. » Parfois, les antiquaires permettent de trouver des ateliers d’artistes restés cachés parfois depuis plusieurs décennies. D’autres fois, il suffit d’une connaissance, d’un ami d’ami, qui souhaite faire connaitre le travail d’un proche disparu ou méconnu. Ou un tableau isolé découvert par hasard qui les illumine. Il n’en faut pas plus pour les plonger dans une véritable enquête qui les mène à l’œuvre tout entière d’un oublié.

L’exposition Menachem Gueffen, les années londoniennes (1963 à 1972)

Pour sa première exposition, la Galerie des Oubliés a choisi de mettre en lumière le peintre Menachem Gueffen avec une série de 21 tableaux réalisée à Londres dans les années 1960/1970.

Grand coloriste, il interprète les leçons du cubisme grâce aux femmes, les grandes inspiratrices de sa vie. Ces tableaux, ce sont des têtes rondes, des cous coniques et des corps aux formes simplifiées. Ce sont des éventails qui prolongent des mains, hommage à Velasquez. Des personnages qui vous regardent dans les yeux et sont pourtant ailleurs. Des icônes un peu pop, prêtes à sortir du cadre. Cette série de tableaux a été exposée pour la dernière fois à Londres en 1974. Dissimulées dans l’ombre depuis des décennies, les œuvres sortent à présent de leur cachette.

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L’artiste Menachem Gueffen

Menachem Gueffen – ARTISTE PEINTRE ( 1930-2016 )

Menachem Gueffen est né en Israël en 1930. Il étudie à L’Académie des Beaux Arts de Jerusalem, la Bezalel Art Scholl, puis à l’école des Beaux Arts de Paris. De 1959 à 1963, il vit à Paris où il participe au Salon des surindépendants et au Salon de la jeune peinture. Il habite dans le quartier latin et goûte pleinement au prestige que représente ce pays pour un artiste. Il est né pour être artiste, il le sera toute sa vie.

Londres est ensuite son port d’attache. Jusqu’en 1988 les rencontres y foisonnent. O’Hana gallery lui consacre à plusieurs reprises des expositions personnelles ainsi que la Gallery One. Il gravite aussi dans le milieu du cinéma. Il est très actif artistiquement pendant cette période et connait un rayonnement important. Des expositions personnelles à Londres, Tel Aviv, Venise, Hambourg, New York lui sont consacrées. Il connait alors une certaine reconnaissance et il y croit. En 1988, essoufflé artistiquement et fragilisé par le doute, il décide de revenir en France. Sa production est encore importante, mais il se sent peu soutenu par ce pays qui ne soupçonne pas son talent. Il y vivra pourtant durant 30 ans, en Mayenne, et n’aura de cesse de peindre la femme, toujours la femme. Mais cette fois elle sera peu exposée. Il la gardera pour lui.

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Menachem Gueffen, Tableau sans titre, 126cm x 89cm, Huile sur toile, 1967

OUVERTURE LE 28 JANVIER 2021

Galerie des Oubliés
2, rue de Brea – 44000 Nantes

Contact :

Leopold Cottineau
07 56 99 65 12
ouverture du mercredi au samedi

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