La Battue prend de l’élan pour la saison prochaine ! Sélectionnés parmi les finalistes du prix Pernod Ricard 2020, Yurie, Bertrand et Ellie s’installent confortablement au rang des artistes les plus prometteurs de la scène pop française. En attendant le retour des concerts endiablés, Unidivers.fr part en orbite aux côtés de ce groupe rennais aussi décalé que rafraîchissant !

Malgré un nom de groupe pouvant suggérer l’inverse, Bertrand, Yurie et Ellie ne sont pas particulièrement fans de chasse, au contraire ils seraient même tous végétariens d’après cette dernière. On pourrait alors se demander pourquoi avoir baptisé leur trio La Battue. D’abord parce qu’ils adorent les chiens, on en trouve partout dans leurs clips et visuels. Pour le reste, difficile de savoir vraiment… résidu d’humour anglais dira-t-on. Peu probable d’ailleurs que ce groupe au flegme jubilatoire se pose réellement la question. L’auto-dérision, le refus de se prendre au sérieux comme de se plier aux codes, les Rennais en ont fait leur mantra. Une nonchalance animée par un grain de folie, à ne pas confondre avec de l’inconséquence puisque le groupe trace sa route en toute légèreté.

Alors certes, il y a eu les coups infligés par 2020. Comme beaucoup d’artistes, pour ne pas dire presque tous, le groupe dut se résoudre à faire une croix sur nombre d’évènements censés égayer la saison. L’année s’annonçait pourtant des plus excitantes. Après la parution et le succès de leur EP Search Party en 2019, plusieurs dates étaient attendues avec impatience. La Battue était même programmée aux Vieilles Charrues ! C’est dire la frustration… Ils finirent néanmoins par avoir la chance de se produire sur scène en septembre dernier au Printemps de Bourges. Une véritable bouffée d’air frais pour les Rennais qui, passé le flottement des dernières semaines, apprirent avec surprise leur sélection parmi les dix finalistes du prix Société Pernod Ricard !

La Battue groupe pop Rennes Search Party
Search Party, premier EP de La Battue sorti en mai 2019.

La Battue c’est d’abord une histoire de famille, celle d’Ellie James et de son frère Bertrand James. Nés en Bretagne de parents anglais, eux-mêmes musiciens et travaillant dans l’industrie du spectacle, leur enfance fut bercée au son des Beach Boys, Beatles, et autres grands noms de la musique anglo-saxonne. Un terreau familial des plus propices donc, qui a naturellement conduit les membres de cette fratrie à tâter à leur tour d’un instrument. Pour Bertrand ce fut la batterie, pour Ellie le piano. D’ailleurs elle l’avoue en rigolant, avant de commencer à jouer ensemble, ils ne s’entendaient pas vraiment.

On se détestait un peu mais aujourd’hui on est inséparableS !

La gestation du groupe commence il y a cinq ans, lorsque Ellie découvre la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) et se met à écrire des petites compositions sur Ableton. Par une curiosité presque instinctive, elle est rejointe par son frère. De leurs premiers balbutiements ensemble nait une irrésistible envie d’aller plus loin, de former un groupe et de produire une musique à l’image de leur personnalité décalée.

La Battue Rennes pop musique

J’avais cette joie que j’avais envie d’exprimer par la musique

Manquait néanmoins une troisième personne pour parachever l’ensemble. C’est alors que Yurie fit son apparition. Rencontrée lors d’un festival à Dijon, elle se greffe au projet, mais aussi plus largement à la famille de Bertrand et Ellie dont elle devient en quelque sorte la fille adoptive. Alors que les James sont des autodidactes en provenance « d’un milieu plutôt DIY », Yurie est présentée comme la « force théorique du groupe » grâce à sa formation en conservatoire. Au-delà du cursus, elle bénéficie aussi d’un héritage musical singulier. L’arrivée de cette dernière membre d’origine coréenne accentue ainsi encore plus la coloration de ce groupe qui croise les influences.

Dès la première écoute, c’est évident : La Battue aime casser les codes en même temps que le rythme. L’influence du Math Rock, genre progressiste caractérisé par une certaine asymétrie musicale, se ressent à travers la complexité rythmique des morceaux qui ne cessent de surprendre dans leur structure. Alors que beaucoup de sons indie pop se confortent dans une répétitivité entre couplets et refrains saupoudrés de quelques riffs, La Battue choisit de se priver de guitare pour se concentrer sur une alchimie parfaite entre piano, batterie et synthé qui s’entremêle aux harmonies vocales dans un délire frénétique. La voix feutrée d’Ellie est en première ligne, mais l’équilibre avec celle de Bertrand et de Yurie est totalement maîtrisé. Non sans rappeler les envolées orchestrales d’Arcade Fire ou Radiohead, les interventions instrumentales contrastent avec la tonalité légère du synthé qui résonne de façon hypnotique, donnant l’impression d’une errance entre les astres ponctuée d’explosions interstellaires.

Au risque de paraître chauvins, entre leurs univers musical bariolé, leur style affirmé et surtout leur assiduité dans leur irréductible manque de sérieux, Ellie, Yurie et Bertrand ont selon nous toutes les chances de séduire le public du prix Pernod Ricard ! Au-delà de la consécration et des horizons qui s’ouvriraient à eux en devenant Lauréat, cette sélection parmi les dix finalistes du prix Société Pernod Ricard France Live Music est une belle façon de rebondir après 2020 puisqu’un concert à la Gaîté Lyrique de Paris est d’ores et déjà prévu pour janvier. En parlant de concert, des dates recommenceraient à faire surface d’après Ellie. Elle parle de l’été qui arrive, des festivals… Bref, on ne peut que saliver. En attendant de voir La Battue remonter sur scène, on vous invite à jeter un œil à leur dernier clip sur le son de « Get, Set, Go ! » (toujours avec des chiens évidemment), ainsi qu’à naviguer sur leur BandCamp, leur Linktree et leur page Facebook.

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