Korrimel.bzh ? Une messagerie électronique bretonne lancée le 22 février 2016 par Vincent Allanic, un entrepreneur morbihannais. Développée en Bretagne, garantie sans publicité ni traçage des utilisateurs, elle s’adresse à toutes les personnes sensibles à la culture et l’identité bretonnes. Rencontre.

 

Unidivers : Quel a été votre parcours ?

korrimel vincent allanicVincent Allanic : Celui d’un type qui a commencé à bidouiller intensément avec son ordi dans les années 90. Cette passion est devenue un métier. J’ai lâché celui que j’avais à l’hôtel des ventes de Pontivy pour lancer ma boîte. J’ai ainsi créé un moteur de recherche dédié à l’actu, Alvinet, que j’ai vendu en 2015.

U. : Comment vous est venue l’idée de Korrimel ?

Vincent Allanic : Je suis parti d’un double constat. D’abord, il n’existe pas de véritable e-mail breton pour ceux qui sont sensibles à l’identité bretonne, alors que cela est possible depuis la mise en place de l’extension .bzh. D’autre part, je considère que les solutions gratuites du web masquent des pratiques discutables, en particulier le fait de scanner le contenu des mails échangés pour décrypter les centres d’intérêt des personnes et leur imposer des publicités, parfois invasives. Mon approche est radicalement différente : Korrimel.bzh est garantie sans publicité ni traçage des utilisateurs.

korrimel-bzh-vincent-allanic-bretagne-internet-messagerieU. : Korri, c’est en référence au petit korrigan qui chevauche votre logo ?

Vincent Allanic : Oui, pour moi, le korrigan fait une double référence à la Bretagne et au caractère dégourdi.

U. Il a été dessiné par Brucero, un artiste que les amateurs du genre adorent.

Vincent Allanic : J’ai découvert son travail via internet et un jour je l’ai croisé aux fêtes médiévales de Moncontour – où il réside.

U. : La graphiste, Charlotte Mével, est aussi basée dans les Côtes-d’Armor, au Thélo. Vous militez pour la Bretagne ?

Vincent Allanic : Ce n’est pas un choix politique. Juste un sentiment d’appartenance à une communauté. Je vis en centre Bretagne. Il est logique de faire travailler des gens dont on partage la culture et le territoire. Korrimel.bzh a été intégralement développée en Bretagne : l’administration du système est assurée par une entreprise rennaise spécialisée, Cognix Systems. Seuls les serveurs informatiques sont situés hors de Bretagne, dans le nord de la France, au sein de la société OVH, et cela pour des raisons de sécurité. Mais depuis le lancement, j’ai été approché par une société bretonne, alors qui sait si on ne sera pas 100 % breton un jour !

U. : Techniquement, que mettez-vous en avant ?

Vincent Allanic : korrimel-bzh-vincent-allanic-bretagne-internet-messagerieLa messagerie fait l’objet de plusieurs sauvegardes quotidiennes, pour un accès garanti 24 h/24 et 365 jours par an. Ergonomique et simplifiée, l’interface est accessible en plusieurs langues, dont le breton. Chaque utilisateur dispose d’un espace de stockage de 16 Go, bien supérieur à la plupart des solutions existantes. La messagerie Korrimel.bzh est accessible via un navigateur internet ou bien sûr depuis n’importe quel logiciel de messagerie, sur ordi, smartphone ou tablette. U. : Et ce n’est pas gratuit ?

Vincent Allanic :  Les messageries gratuites qu’on trouve aujourd’hui sur internet ne sont pas gratuites en réalité, mais simplement financées par la publicité, toujours plus envahissante, d’autant qu’elle suit à la trace les comportements des internautes. En proposant une offre payante, mais accessible à tous, korrimel-bzh-vincent-allanic-bretagne-internet-messagerieKorrimel garantit la liberté de chacun et offre un niveau de service assurant : zéro publicité, zéro traçage, un mail en .bzh et une interface simple, optimisée et accessible en breton. Tout cela pour 1€ par mois. Le prix de la liberté.

U. : Pas cher ! À ce prix-là, on a le choix du BZH ?

Vincent Allanic : Oui ! Plusieurs noms de domaines sont proposés : — @kmel.bzh — @korrimel.bzh — @tipost.bzh — @west.bzh — @camelot.bzh — @keltieg.bzh

U. : Votre bébé est sorti depuis une semaine. Il va bien ?

Vincent Allanic : C’est un peu tôt pour lancer des cris de joie. Nous enregistrons entre 25 et 30 inscriptions par jour. Les parents sont contents.

U. : Trugarez !

Vincent Allanic : Kenavo !

site internet de korrimel.bzh

 

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Marie-Christine Biet
Architecte de formation, Marie-Christine Biet a fait le tour du monde avant de revenir à Rennes où elle a travaillé à la radio, presse écrite et télé. Elle se consacre actuellement à l'écriture (presse et édition), à l'enseignement (culture générale à l'ESRA, journalisme à Rennes 2) et au conseil artistique. Elle a été présidente du Club de la Presse de Rennes.

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