Du 22 au 26 mars, Julie Nioche présente Nos solitudes au TNB. Une danse où les mouvements trouvent leur écho dans un dispositif scénique sophistiqué. Poids, apesanteur, le geste et son écho.

 

Deux cents poids sont suspendus et reliés

Nos solitudes
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par des fils entrelacés telle une toile d’araignée. À mi-hauteur, entre ciel et terre, ils semblent légers comme des étoiles dont le danseur (Julie Nioche en alternance avec Sylvain Prunenec) serait le centre. Ils sont le contrepoint de la danse, ou peut-être de la musique. Sur le côté du plateau, au sol, un méli-mélo de câbles et la guitare électrique d’Alexandre Meyer.

Si la danse classique s’attache a montrer un corps plus léger que la réalité, la danse contemporaine s’acharne à ramener ce corps à la terre, lui rendre tout son poids. Classique ou contemporaine, la danse sur un plateau de théâtre implique qu’elle est très majoritairement verticale. Mais avec Nos solitudes, Julie Nioche explore un corps horizontal, parfois en sommeil, voire embryonnaire. Le dispositif scénique de Virginie Mira, les poids – devenus des contrepoids dès que le danseur s’y relie par des filins – jouent comme une amplification des mouvements, une retranscription sonore de ceux-ci, leur onde de choc. Une onde ramène toujours à son origine. Comment naissent et se développent subtilement les mouvements de la chorégraphie ? S’étendre, se recroqueviller, étendre l’un de ses membres, redresser le buste en appui sur les

Nos solitudes
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bras, plonger, se relever, se retrouver à l’envers, jouer avec le rythme lent ou brusque d’un geste. Comment ces mouvements sont-ils entravés ? Suspendu dans les airs, le danseur semble jouir d’une grande liberté pour développer ses gestes, se déployer dans l’espace et pourtant la pesanteur qu’il subit est rappelée par chaque contraction musculaire et par chaque manipulation pour bloquer le filin qui lui permet de se maintenir au-dessus du sol. Mouvements volontaires, mouvements réflexes, mouvements passifs sont dansés dans une atmosphère onirique bercée par la guitare répétitive et mélodieuse d’Alexandre Meyer.

 

Nos solitudes :                                                                                                       Conception, chorégraphie Julie Nioche
Interprétation Julie Nioche ou Sylvain Prunenec
Création musique, interprétation Alexandre Meyer
Scénographie Virginie Mira
Machinerie aérienne Haut+Court / Didier Alexandre et Gilles Fer
Lumières Gilles Gentner
Regard extérieur Barbara Manzetti
Costume Anna Rizza
[vimeo 97925743 w=620 h=310]

 

 

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