Dans le cadre d’Exporama, l’exposition Pas sommeil, la fête dans tous ses états, Julie Hascoët présente du 11 juin au 18 septembre aux Champs libres de Rennes une quarantaine de photos de sa série Murs de l’Atlantique. Des lieux sonores éphémères.

Photographie-documentaire entre manifeste sans collectif et poésie topographique, le sujet des Murs de l’Atlantique de Julie Hascoët propose un dialogue visuel entre deux phénomènes : les restes du Mur de l’Atlantique, ces bunkers ou blockhaus qui constellent le littoral d’une manière lourde et permanente, et la rave party, la free, la teuf, la fête techno illégale, le sound system et les lieux et personnes qui les incarnent et les animent dans les campagnes et sur les côtes avant de disparaître à l’aube.

« Murs de son, enceintes fortifiées, campements improvisés, radicalité des matériaux, des sons et des éléments : ce projet s’intéresse aux façons d’occuper des espaces – les marges, en l’occurrence ; à l’architecture – qu’elle soit inaltérable ou, au contraire, rudimentaire; et à la fête – lue comme une opération de guérilla, permettant une brèche hors de toute catégorisation, de tout contrôle. » (Julie Hascoët)

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Des Zones autonomes temporaires (TAZ), terrains de jeux nomades où l’individu s’échappe en bande via des lieux et des réseaux où règnent l’aspiration à échapper au contrôle de l’État et à l’économie consumériste dans un esprit festif, libertaire, anti-autoritaire et de retour à une vie libre et naturelle. Julie Hacoët en publie les à-côtés, les marges, les restes, les creux et les bosses, autrement dit les reliefs, afin d’orienter notre imagination vers cette expérience mystérieuse, énergique, énergétique, souvent libératrice, que connaissent des milliers de Bretons chaque semaine dans des réunions nomades et éphémères autour d’un mur de son.

« Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web libre est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d’embuscade qui assurent la fluidité de l’économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d’augures. » (Hakim Bey, TAZ, Temporary Autonomous Zone)

« Julie Hascoët développe ses projets en lien avec les territoires qu’elle arpente. De la Bretagne au Mexique, et sur les routes d’Europe, souvent dans son travail reviennent les mêmes figures : des lumières incertaines, des paysages aux ciels chargés, des rochers humides, des parpaings et du béton, des choses laissées là, des murs en construction ou abandonnés, des corps couchés et des regards au loin. Il y a dans ses images, qui évoquent les ruines du monde contemporain, une tension entre le passé et le devenir, entre le fragile et le brutal. Elle développe une recherche artistique à la frontière d’une écriture documen- taire et d’une approche symbolique, s’articulant autour de questions liées au territoire et son occupation, à l’architecture, à la cartographie, et au nomadisme. Sa pratique de la photographie s’étend aux domaines de l’installation, de l’écriture et de l’auto-édition. » (Camille Hervouet)

Julie Hascoët
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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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