Apple a annoncé hier soir qu’il avait retiré de la vente en France l’application « Juif ou pas juif » à l’origine d’une polémique nourrie. « Cette application va à l’encontre de la législation locale et n’est plus disponible sur l’Apple Store en France », a déclaré un porte-parole d’Apple, Tom Numayr.

Application disponible depuis un mois et vendue 0,79 euros, « Juif ou pas Juif » dresse une liste de près de 4000 « personnalités juives ». Le fichage et la polémique vont bon train.

 

Le principe est simple : elle indique qui sont les personnalités juives connues, en précisant l’origine de la transmission :  mère,  père, grand-parents ou conversion. Disponible sur Ipad ou Iphone, et lancée par un certain Johann Levy, elle se vous offre de « lister  des milliers de personnalités juives présentant plus de 50 pays, elles sont regroupées dans des catégories variées comme le cinéma, la musique, le business, les prix Nobels, les journalistes, les politiciens, les scientifiques, les sportifs etc… » Johann Levy croit bon de préciser dans présentation que « le but de cette App est uniquement de distraire. Rien de plus ! SVP n’y voyez en rien une démonstration quelconque de la supériorité ou (encore moins) de la dominance d’une race sur une autre. »

Accusé, notamment par la LICRA de faire le jeu des antisémites, le créateur se montre « extrêmement surpris par l’ampleur de la polémique ». Selon lui, c’est juste « une consolidation de données disponibles partout sur internet, sur Wikipedia, sur de nombreux blogs… qui ont été mes sources. Le fichage renvoie à une idée négative, alors qu’être juif ce n’est pas négatif ». Et puis, « les antisémites n’ont pas besoin d’application pour lister les personnalités juives. »

Reste que selon l’article 226-19 du code pénal, « le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l’intéressé, des données à caractère personnel qui font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 Euros d’amende. » Apple, en tant qu’éditeur qui a validé l’application, pourrait être tenu  pénalement responsable. Au final, le créateur de cette app n’a-t-il pas simplement – comme c’est la mode – voulu créé le buz ? A suivre…

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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